20 janvier 2014

Le cas The Body Shop, greenwashing et crème doudou d’hiver

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Bien au-dessus de toutes les marques qui ne m’ont jamais fait envie, dont la boutique colorée et tapageuse ne m’envoyait que des ondes négatives, se trouve The Body Shop.

Le grand géant vert fait partie du paysage depuis que je suis née, et au même titre qu’Yves Rocher, à du mal à se frayer un chemin dans mon cerveau de beauty addict.

Franchira le seuil, ne le franchira pas ?

J’ai fini par succomber un jour de soldes, histoire de faire passer l’excuse du test sous un prix réduit de plus de la moitié, un beurre corporel sous le bras à 10 euros au lieu de 20, j’avais un peu moins de remords qui me brûlaient le cerveau.

Cet article est une bonne occasion pour moi de mettre une fois pour toutes les points sur les I, et d’y voir plus clair dans la marée de marques à logos au fond vert.

 

L’idée géniale de la marque : les déclinaisons à l’infini

Tout d’abord, TBS est le paradis du drogué qui souhaite connaître les mêmes sensations parfumées à chaque moment de sa routine de soins, rien à dire, la machine est rodée comme un bolide de course et ça marche.

Si tu aimes le karité, il existe sa version en huile, pain pour la douche, beurre pour les lèvres, lotion, crème corps, exfoliant, brume et eau de toilette…

Et si avec ça, tu n’es pas encore rassasié, va faire un tour à dos de licorne pour te calmer.

 

Greenwashing à fond de balle

Le greenwashing, appelé éco-blanchiment en français, c’est du marketing ciblé qui vous fait acheter des produits très typés (au packaging vert-jaune-brun, pas de couleurs improbables ou introuvable dans la nature), qui font croire à un haut apport en actifs naturels pour la peau mais qui, en fin de course, s’avèrent être de grands hybrides de la cosmétique traditionnelle qui joue à la table des cosmé-bio.

 

Les consommateurs achètent donc simplement un produit dont les ingrédients sont souvent très classiques et sans surprises, avec des composants naturels en fin de liste (rappelons que l’extrait de coco dans un jus, n’est pas la même chose que du jus de noix de coco, tu comprends l’amalgame, mais tu te goures quand même).

Il s’agit donc d’être vigilant, si l’on croit acheter du tout naturel, il vaut mieux passer son chemin, ou être moins regardant et analyser les compos au cas par cas.

 

Tout en surfant clairement sur cette vague de nature, The Body Shopest éco-responsable, utilise des matières premières issues du commerce équitable, s’engage dans des programmes humanitaires, de protection de l’environnement et se fixe un objectif (un peu utopique) de réduction des émissions de plus de 50% (à noter que cet engagement date de 2010, pas de news depuis).

Les produits sont également non testés sur les animaux, un bon point pour ceux qui sont sensibles à cette problématique.

 

 

J’ai quand même eu un petit coup de coeur

Malgré cette façade ambiguë, je savais dans quoi je mettais les pieds, et j’ai pris un baume pour le corps complètement addictif  au vu de son odeur.

 

Le beurre de karité bio se trouve en deuxième position dans les ingrédients, mais la mention « pour peau extra-sèche » est UN « petit » euphémisme cosmétique : être number two dans une liste de composants n’induit pas forcément une présence importante dans le produit fini (on plafonne à 10% la majorité du temps).

Ma peau sèche en témoigne.

A côté d’un silicone volatile, de peg, de phenoxyethanol, disodium EDTA et autres parabens, on retrouve du beurre de cacao, de la glycérine, de la cire d’abeille, et de l’huile de babassu, tous connus pour leurs propriétés protectrices, hydratantes, et nutritives de la peau.

Aqua (water), Butyrospermum parkii (Shea Butter) (Emollient),Cyclomethicone (Emollient), Theobroma cacao (Cocoa Butter) (Emollient), Glycerin (Humectant), Glyceryl Stearate (Emulsifier), PEG-100 Stearate (Surfactant), Cetearyl Alcohol (Emulsifier), Cera Alba (Beeswax) (Emulsifier/Emollient), Orbignya oleifera (Babassu Oil) (Emollient), Lanolin Alcohol (Stabiliser/Emollient), Phenoxyethanol (Preservative), Parfum (Fragrance), Methylparaben (Preservative), Propylparaben (Preservative), Xanthan Gum (Viscosity Modifier), Benzyl Alcohol (Preservative), Disodium EDTA (Chelating Agent), Linalool (Fragrance Ingredient), Coumarin (Fragrance Ingredient), Alpha-Isomethyl Ionone (Fragrance Ingredient), Limonene (Fragrance Ingredient), Butylphenyl Methylpropional (Fragrance Ingredient), Sodium Hydroxide (pH Adjuster), Citronellol (Fragrance Ingredient), Citral (Fragrance Ingredient), Geraniol (Fragrance Ingredient), Eugenol (Fragrance Ingredient), Caramel (Colour), CI 19140 (Colour) 

 

Je ne retrouve pas l’odeur typique de karité mais une odeur très chaude qui me rappelle les soins que j’utilise en été après un bon bain de soleil, chose qui a été relativement décisive à l’achat.

Il s’agit donc sûrement d’une version « blanchie », qu’on a débarrassée de son odeur.

Au niveau sensoriel, la texture est proche d’une chantilly bien ferme qui se fond parfaitement dans la peau après un petit massage de 20 secondes.

Le fini est légèrement satiné (pas de présence de paillettes folklo, je précise), mais avec la peau de crocodile que je me traîne, l’hydratation tient moins d’une douzaine d’heures sur les jambes, un peu plus sur le reste du corps, rien de transcendant.

Si vous avez une peau normale à sèche, le baume passera sans problème, mais pour les épidermes plus fragiles, il faudra mettre la dose !

Le petit plus : appliquer un baume sur peau encore légèrement humide dope l’hydratation naturelle de la peau et transforme ce moment corvée en routine quotidienne.

 

Conclusion

Beaucoup de vert, très certainement, et une éthique engagée et responsable.

Mais de la poudre aux yeux pour les gens qui souhaitent, encore une fois, se tourner vers du 100% naturel (le seul moyen de le faire, c’est d’apprendre à lire les étiquettes !), même si la majorité des produits ont une composition « plutôt » bonne.

Donc, tant qu’on sait pourquoi on rentre dans ce genre de boutique, et à quoi on s’attend, il n’y a pas de mal à se faire plaisir avec des textures gourmandes et des odeurs de fruits.
Mais il faut savoir où l’on va, that’s it, baby wombat.

 

Des bisous les Caribous !

Caribouland
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11 réponses à “Le cas The Body Shop, greenwashing et crème doudou d’hiver

  1. eithlenn

    la liste des ingrédients de la crème me fait frémir, y’a plus de produits cracra que de trucs naturels ! et le coup du « non testé sur les animaux » me laisse de glace sachant que la marque a été racheté par l’Oréal et qu’ils sont els champions du testé sur animaux. bref, je ne leur fait absolument pas confiance. Perso, depuis que j’ai découvert iHerb, je ne me fournis quasi que chez eux. en faisant bien attention aux compos car tout n’est pas bon à prendre !

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  2. Vickie in the sky

    Très bon article (et c’est là que je me rends compte que je ne commente vraiment pas assez ici) ! J’étais ultra addict à TBS il y a 3-4 ans, attirée par leur côté green (ha ha). J’ai vite déchantée en regardant de plus près la composition… C’est énervant toutes ces marques qui abusent du greenwashing (comme Timotei 0% ou je ne sais plus quoi…)

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  3. Chibi

    Je plussoie et je dirais même que le côté « éco responsable » est aussi à relativiser vu les quantités minime des beurres de tout et n’importe quoi qu’ils mettent dans leur compo alors que c’est affiché en gros sur l’étiquette… Mais une fois qu’on sait ça, bah on peut acheter si ça nous plaît. Mais qu’on le sache quoi… ^^

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  4. Lola Loves Beauty

    Hyper bien rédigé, franchement, chapeau!
    J’aime bien The Body Shop car les senteurs sont originales, de là à tomber dans le « toute la gamme de produits aux Karité dans ma salle de bains », peut-être pas, j’aime surtout l’exfoliant Chocomania, qui est un vrai gâteau à se tartiner sur la peau!

    Pour le 100% naturel, on repassera, mais il faut quand même garder à l’esprit que c’est la marque « faire valoir éco-responsable » du groupe L’Oréal, pas très nickel en terme de responsabilité sociale, de naturel, de tests sur les animaux et compagnie, une marque image qui fait écran à toutes les cochonneries du groupe!

    Bisettes,
    Lola

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  5. Mymy

    Ce qui m’embête de manière général c’est que l’on peut décrier la pratique du greenwashing mais il s’agit d’une pratique commerciale comme une autre. Bien souvent pour la dénoncer beaucoup se contente de faire des amalgames entre bio, produits d’origine naturelle il faut se renseigner si vraiment cela nous tient à coeur car oui les marques joue sur le packaging etc mais nulle part il n’est mentionné que le produit est bio ou 100% naturel donc il n’y a pas escroquerie au sens stricto sensus

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  6. Nathalie scrap

    Oh oui, je suis bien d’accord avec toi ! Et je trouve que devoir soulever l’étiquette pour lire les ingrédients n’est pas top de transparence ….. J’ai fait comme toi, un jour de soldes, et 3 petits beurres sous le bas. J’ai bien aimé cela dit !

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  7. CloMiKo

    Je ne vais plus chez TBS, vu que j’ai trouvé mon bonheur ailleurs. Mais à l’époque, ce qui m’intéressait chez eux, c’était leurs produits et non le côté éco et autres. C’est comme Lush. Ce sont des marques qui ne m’inspirent rien de bio et éco. Si je veux du bio, je vais sur des sites ou magasins spécialisés. Et comme tu l’as si bien dit dans ton article : il suffit de lire l’étiquette ! 🙂

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  8. cigaliere

    Je l’utilisais l’an dernier, acheté à 50 % sinon trop cher, et je n’ai jamais eu la peau du corps si joli, le souci, c’est que même à 50% c’est bien trop cher car le pot avec deux applications par jour ne me durait pas plus de 2 semaines, je cherche un produit de remplacement….

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