1 août 2012

Une glace n’est pas une sucette, considérations sur le langage des marques

J’ai une vie trépidante, je suis du genre à me frotter les fesses contre un baobab tout en buvant un smoothie goût wasabifraise, tu vois où se situe l’extase.

Du coup, avec le beau temps j’en ai profité pour feuilleter des magazines, et…lire les pubs, parce que finalement, il faut les chercher à la pioche les articles dans les torche-cerveaux féminins, ça muscle l’oeil, mais t’apprends pas grand chose.

Bref.

 

Quand on lit les publicités, il faut être capable de faire la part des chose entre les promesses d’une marque, le produit, et son rendu.

C’est trois choses fondamentales à prendre en compte quand on achète un produit.

Ne pas par exemple acheter une crème anti-âge, alors qu’on avait besoin d’une crème anti-rides (he oui, y a une différence), ne pas dire d’un gel contour de l’oeil que « c’est de la bouillasse » si on l’a pas testé comme il se doit, avec des massages dignes d’une cérémonie de la paupière.

Pareil pour une crème qui marche aux acides de fruits, on aura pas de résultats probants avant un bon mois, le temps que toutes les couches de la peau se soient renouvelées.

Le problème c’est que le peuple, parfois on lui parle bègue, on rajoute des mots dans une phrase pour la tourner comme un paquet cadeau aux milles couleurs alors qu’à l’intérieur y a pas une loupiote pour éclairer le propos.

 

Dans le genre j’ai un nom qui prête à confusion

 

http://4.bp.blogspot.com/_Qh4KwHMF_J0/SrTdsObNeUI/AAAAAAAAAA0/xkk5kbUFBPY/s320/bio-oil.jpg

La bio oil (ou bi-oil)

 

La petite bouteille orange faisait son bout de chemin dans les mains des beauty addicts, ça a pas mal jasé outre-atlantique, on en parlait comme d’une merveille contre les vergetures, et surtout comme d’une huile à tout faire, pouvant effacer taches, cicatrices, et ce très rapidement.

VRAI : elle fait son boulot, les cicatrices disparaissent vite et bien, et sur les vergetures il paraît qu’elle est miraculeuse

FAUX : elle n’est pas bio. Ce qui est bio est un produit issu de l’agriculture biologique, dans le respect des plantes et de l’élevage, or, le premier ingrédient de cette beauté n’est autre que la paraffine liquide, une huile minérale dérivée de l’industrie du pétrole et qui a le gros avantage d’être occlusive. Ils auraient pu prendre une huile végétale, bien issue d’une plante élevée dans les règles de l’art de l’agri-bio, mais c’aurait peut-être été trop…bio ?

 

Dans le genre je suis une BB crème qui fait croire à un soin

Tout juste hier, j’ai eu l’exemple même de la fille sur qui une marque avait tellement bien tourné son discours, qu’elle pensait s’appliquer un produit traitant sur le visage.

 

Le discours :

« Cette Base Protectrice Quotidienne Anti-âge est un soin unificateur de teint multifonction qui unifie, corrige, protège, illumine et hydrate votre teint en un seul geste. Votre peau est éclatante et unifiée tout en étant protégée contre les signes prématurés du vieillissement. Sa formule issue d’une haute technologie a été spécialement conçue pour respecter la nature des peaux asiatiques (considérées comme étant les peaux les plus réactives) et s’adapter à leurs besoins cosmétiques tout en convenant aux peaux caucasiennes les plus claires. »

 

http://rosecocoon.be/wp-content/uploads/2012/08/clinique-age-defense-bb-cream-225x300.jpgCe qu’on comprend de manière insidieuse : je serai protégée, ma peau paraîtra moins vieille, plus lumineuse et assainie.

En réalité :

  • c’est une crème qui hydrate certes(c’est chouette)
  • qui contient un spf protégeant des UV mais pendant un temps limité sur la journée
  • qui floute les défauts sans les traiter : y a des silicones dedans qui peuvent même s’avérer occlusifs et comédogène pour certains types de peau
  • elle dit assainir l’épiderme : en réalité l’absence de gras dans la compo sous-entend que si vous utilisiez des produit gras et pas réglo avant, et bien là, ça va vous changer la vie

 

Mais y a rien qui rend plus sain.

A part à regarder du côté des BB crèmes initiales, les asiatiques, qui traitent vraiment des problématiques de peau (types taches, rougeurs ou rides), il y a peu de chance de trouver quelque chose de valable dans les produits de ce genre en Europe.

Il ne faut pas spécialement avoir une licence en biochimie, ni des connaissances spécifiques en cosmétologie pour parvenir à décrypter les promesses des marques et leurs techniques de vente.

Ce qu’on VOIT dans une pub influence énormément sur la manière dont on ressent le produit, de son canapé, sans jamais l’avoir touché, l’envie de le posséder, et finalement l’achat qu’on en fera.

 

Y a tellement d’exemples, comme les produits qu’on dit enrichis en extraits végétaux et dont la teneur en produit naturels ne dépasse pas les deux pourcents du total.

Comme les noms de produits tels les « Ultra-doux » qui parfois ne sont pas « si doux » que ça.
Les crèmes aux « technologie innovantes » qui ne sont que des cache-misère aux actifs à peine perceptibles dans la liste des ingrédients.

Il y a aussi l’amalgame entre le bio et le naturel, que l’acide hyaluronique c’est de toute façon pour les mesdames ridées, que plus un produit coûte cher plus il a une valeur cosmétique importante (et donc son bénéfice pour la peau dépend directement de ce facteur-là), que si on a une peau grasse il faut la décaper pour ôter tout le gras et surtout pas appliquer du gras pour enlever…le gras.

 

Enfin bref.
Y a encore du chemin, mais à partir du moment où vous arrivez à lire, traduire, et comprendre le champ d’action réel du produit que vous achetez, alors tout ira bien pour vous.

Et pour les autres, il reste toujours les bouquins.

Ça apprend beaucoup de choses mine de rien.

 

Bonne soirée les roses !

Caribouland
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8 réponses à “Une glace n’est pas une sucette, considérations sur le langage des marques

  1. La Mouette Caennaise (Meow !)

    T’es sado toi, nan ? Tu remets le débat bb cream en route. Je veux bien ton ipod pour m’aider à courir, s’il t’arrive quelque chose. Krrr krrr krrr !

    Scherbat’.

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  2. Camille

    hein??? j’avais ecrit 15lignes est sa ma pris les 2 premier mot…merci Overblog….
    pour me redire. je suis une dinde !!! je suis victime des pubs et j’assume sauf en ce qui conserne mes soins visage. La c’est uniquement clinique (cher, chimique et silicone) Tous simplement car j’ai vu comment il travaillé et l’étude qu’il m’avait faite été très vrai. grace a eux adieu acné. Je suis une dinde en string qui se tartine de gloss et ce dernier doit coller a mes neuronnes parfois.
    Mais j’avoue que avec le temps je devient méfiante et des marques ont été banis…mais je reste une dinde.
    Ton article est vraiment exellent !!!!

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  3. Coralie

    Perso, j’ai commencé à m’intéresser aux cosmétos que depuis octobre dernier (à 21 ans u_u). Mais ca fait 2 mois que j’ai décidé d’utiliser des produits clean niveau compo (parce que bon phenoxyethanol par ci, paraffine par-là), du coup j’ai potassé tout ce que j’ai pu pour avoir acheter mon matos les yeux (presques) fermés o/

    Sinon, il suffit de guetter les labels (cosmébio, natrue, bdih, ecocert etc.)

    Ma life 😡

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  4. Nathalie scrap

    Merci pour ce petit rappel! Mais c’est vrai que c’est dur à lire cette liste des ingrédients …. Je compare souvent à la liste donné sur le site du cosmétologue pour savoir si c’est comédogene où pas …. ensuite je préfère les trucs tout naturels pour le visage , au moins pas de risques et de problème de lecture….

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  5. Coralie

    J’ai commencé avec le livre de Rita Stiens, qui est, parait-il, la bible dans le domaine. C’est « La vérité sur les cosmétiques » (et elle tient un site du même nom http://www.laveritesurlescosmetiques.com ). Il est vraiment intéressant, et j’y ai appris tout plein de choses !
    Et à la fin, tu as une liste inci.

    Donc je te le conseille fortement ^^

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