1 mars 2013

Le zeste du jour : Les hommes sont des chiens

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C’est alors que je servais des gens que je me suis rendue compte que les hommes réagissaient comme des chiens : c’est la personne qui leur apportait la nourriture qui recevait toute leur attention.

Ils me décernaient la clef du divertissement, je me gargarisais de compliments, et en l’espace de dix secondes une bande de rustres était devenue aussi docile qu’un troupeau mené à la baguette.

 

Facile.

 

On pourra dire ce que l’on veut, mais s’il y a bien une chose que la majorité des femmes possède et que les hommes ne comprendront jamais, c’est l’intelligence sociale.

 

Il suffit de se poster à sa fenêtre et d’observer.
Souvent les femmes amènent des compromis, font des détours pour mieux arriver à leur fins.

Tandis que les hommes sont concentrés sur une cible, et si un arbre se place entre eux et le but, ils s’obstineront, buteront sur un sapin jusqu’à ce qu’il tombe et que la vue soit à nouveau dégagée.

Je ne fais que des généralités.

 

Ainsi, l’homme était tout heureux de recevoir son breuvage et m’apprenait qu’il était juge dans la vie, ou père de famille qui se mettait à ne travailler que le soir, ou qu’il avait déjà été à l’étranger, ou que son prêt immobilier s’élevait à autant.

Tout leur sortait de la bouche comme des petits gâteaux.

C’était si facile d’avoir des informations sur leurs habitudes de vie, pourquoi ils étaient fatigués, s’ils étaient du genre économe ou dépensier.

Cela m’a amené à réfléchir sur ce qu’on donne.
Je fais partie des gens qui observent, ceux qui sont toujours sur le perchoir, dont on arrive à avoir les contours et non le contenu, parce que souvent je dis non, ou oui, et la personne s’énerve, ne creuse rien.

J’épie un peu aussi.

Mais il y a des gens qui donnent tellement, qui se laissent aller à parler au premier inconnu qui passe, qui ne choisissent ni le moment ni l’instant pour aborder un sujet comme la guerre de deux adolescents à la maison.

 

Tout sort en flot d’une bouche dont ils peinent à refermer les barrières, et finalement, ils laissent derrière eux un tas fumant d’histoires emmêlées et un peu trop personnelles.

Comme quand les chiens marquent leur territoire.

Qu’ils posent leur empreinte un peu partout pour montrer qu’ils sont là.

 

Il s’agit moins d’hommes que de personnes qui se lâchent et la limite entre la décence et l’indécence de se livrer à ce point devient si faible qu’elle est dérangeante.

Parce dans ces discours de comptoir il y a souvent de la plainte.

J’aimerais qu’on se plaigne du bonheur, qu’on me dise « j’ai vraiment trop de joie sur les épaules, des gens qui m’aiment, je reçois énormément d’attention ».

Toutes ces confidences qui se finissent en une dernière gorgée avant de partir, valent-elles la peine d’être aussi tristes ?

Caribouland
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7 réponses à “Le zeste du jour : Les hommes sont des chiens

  1. Milla

    Je me reconnais dans ton portrait : je suis très très observatrice aussi, souvent en retrait pour mieux analyser, comprendre les gens.
    Ce qui est souvent perçu comme une certaine « froideur » de ma part, alors qu’il s’agit juste d’un recul, d’un retrait qui m’est nécessaire.
    Et j’ai du mal avec les personnes qui font « copain comme cochon » très rapidement avec des personnes qui leur étaient inconnues jusqu’alors. Je m’en méfie.

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  2. Mymy Girly

    Trsè joli texte et tellement vrai! Je me retrouve un peu dans ce que tu dis car je suis quelqu’un qui ne se livre pas beaucoup. Mais je me suis rendue compte qu’en fait dans notre société on est tous très seuls, il n’y a pas vraiment de partage, d’échange, les blogs et les plateformes qui vont avec permettent de palier à cette carence et c’est pour cela qu’ils ont autant de succès. Du coup maintenant je m’émerveille de la capacité à échanger qu’ont certaines personnes, si elles se livrent si facilement c’est peut être parce qu’elles n’ont nulle part ailleurs ou le faire?! Et puis qui sait d’un tel échange peut naître autre chose?

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  3. Sabrinette Redhot

    ben ecoute si tu veux des confidences heureuses moi je te le dis : MA VIE EST TROP SYMPA !
    blague à part, je te comprend tout à fait, étant infirmière…je n’ai que des confidences tristes et….mieux vaut pas être une éponge !

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  4. Blondie

    je suis durant 7h30 par jour au contact direct des gens….rien ne va jamais et personne ne cherche a savoir si je vais bien…..mercredi dernier alors qu’un client (réputé chieur) est venu s’asseoir en face de moi pour me demander « comment il avance mon dossier ? » m’a dit a la place « et votre copain il l’a bien vécu le procès de son agresseur ? » j’en suis resté sur le cul d’entendre une phrase sur moi qui ne disait pas de mal mais qui s’inquiété….du coup ma patronne et ma collègue se sont sentis bétat de n’avoir rien demandé alors que c’était en premiere page du journal….les gens biens existe mais c’est plus facile de dire ce qui va pas que de faire la liste des choses qui vont (elle serai trop longue.)…bisous a toi

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  5. Mel

    Bon alors moi je me délecte de ce genre de billets d’une rare finesse. Je suis tombée sous le charme de ton écriture, vraiment. C’est de la dentelle. Et quel humour ! Quelle vision des choses ! Oui, tu vois les choses d’une autre façon. C’est de la poésie moderne pour moi.
    Ca doit faire un an que j’ai découvert ton blog, et je viens m’y émerveiller régulièrement. Qu’est-ce que j’aimerais écrire comme toi. Ca me fascine. Et mon commentaire ne rend pas justice à ce que je ressens quand je te lis. Je crois que c’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai tardé à t’écrire. Mais il fallait que tu saches.
    On sent que tu lis beaucoup et depuis toujours. Quel régal. Tu es un ovni parmi les blogs que je connais.
    Bravo et merci.

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  6. Mel

    C’est vrai. Ceci dit, je pense vraiment que tu as une empreinte écrite. Et même si ça peut se développer, certains ont du talent, d’autres non, même à force de travail.
    Toi tu as ça pour toi. Chéris-le bien.

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  7. allows

    je pense que l homme et la femme on un rôle complémentaire , l homme a plus besoin de sexe que la femme mais cette faiblesse le rend plus fort car il doit en acquérir une , la femme elle se fait aborder par des hommes cette force la rend plus faible et c est pour cela qu’elle a besoin d un homme.
    Le rôle de la femme est de rendre son homme plus fort et celui de l homme de rendre sa femme comme une reine .

    Je comprend ton habitude d observer les gens car c est très instructif malgré tout tu ne devrai pas perdre ton temps a nourrir ton ego en laissant des hommes avec les quels tu n’a aucun projets.

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