20 mars 2015

Yémen (ou plutôt katam), hibiscus et autres hennés

henné 1

EDIT 2 AVRIL : On appellera surtout cet article KATAM, ET AUTRES HENNES.

Capture d’écran 2015-03-31 à 13.12.42

Suite à une erreur d’étiquetage du henné rouge, j’ai constaté après test que j’avais reçu du katam (poudre fonçant les cheveux à outrance). D’où le résultat archi-foncé sur mes cheveux et les mains bleues. Je laisse l’article comme je l’avais écrit, mais sachez juste que du coup la recette se résume à 150 gr de katam (grosse malade), 30 gr henné d’Egypte, et un peu d’henné brun grenat

J’ai donc été choquée par le résultat parce que je pensais avoir utilisé du henné rouge et pas presque 100% de katam sur mes cheveux. Aromazone s’est engagé à me renvoyer un sachet de henné rouge, mais je reste néanmoins DECUE par ce genre d’erreur qui peut transformer une blonde qui voulait un bon roux en brune. Tous mes articles de henné finissent avec un EDIT, on s’y fera.

 

Je ne suis pas vraiment une novice dans le domaine du henné, disons que je fais partie des gens « qui ont déjà expérimenté la pâte » et que l’odeur de prairie ne rebute plus.

Mon dernier henné datait de fin 2013, donc en un an et demi, j’avais eu le temps de perdre tous mes reflets, ma dignité capillaire, j’errais avec la touffe brune sans rien de plus pour l’égayer que l’épi du matin qui montait vers le ciel.

Du coup, voulant miser sur du grand spectacle de touffe, je me suis dit : « hey, si on virait carrément rouge cette fois? ».

Dans mes recherches, je savais que le henné du Yémen pouvait donner un rouge pétant et que celui d’Egypte (pour l’avoir utilisé plusieurs fois pur juste avec du citron) tirait plus vers un roux intense que j’ai toujours bien aimé.

Restait ma petite appréhension de trouillarde de première : t’as pas peur de finir comme Ariel ?

Après réflexion, c’était plutôt un but ultime depuis mon enfance.

 

Pour rappel, avant tout henné

Il faut préparer du papier journal à étaler à terre ou dans le fond de la baignoire, ainsi que des gants (pour ne pas se tacher les mains) et du papier cellophane pour s’enrouler la tête après application et ainsi préserver la chaleur et l’humidité ce qui va favoriser le développement des pigments.

Veillez toujours à enduire le contour de la tête et du cou (en suivant la racine du cheveu) d’une matière grasse, cela constituera une barrière contre les coulures inopinées pendant la pose.

AUSSI, ne craignez pas de virer verte si vous venez du chimique et souhaitez vous lancer dans le naturel, tous les hennés renforcés (souvent chargés en sodium picramate) ou qui contiennent de manière générale des sels métalliques sont à fuir, c’est ce qui occasionne des résultats…Shrekiens.

Il faut juste vous fournir dans une boutique en ligne de qualité (le meilleur reste des hennés BAQ – body art quality) comme proposés par Henné Indigo & Compagnie, mais vous en trouverez aussi chez Aromazone, c’est là que je prends les miens en général.

Pour ne pas vous tromper, la plupart des hennés viennent de la plante Lawsonia Inermis (elle aura des propriétés différentes selon son lieu de culture), mais on trouve aussi du henné neutre (qui n’est pas du henné en réalité) appelé Cassia Obovata ou Cassia Italica, qui lui s’occupera uniquement du renforcement de la fibre et de sa brillance.

Attention aux hennés « noirs » qui peuvent contenir du paraphenylènediamine (aussi appelé PPD), ils sont absolument à fuir car cette substance est hautement allergisante !

 

La reuchette

150gr de Yémen, pour l’effet rouge

30gr Henné d’Egypte, pour l’effet cuivré

10gr de Brun grenat d’Aromazone, pour l’effet rouge à violine et surtout pour un chouilla casser l’effet pétant des deux autres poudres

1 citron pour développer les pigments et l’hibiscus

Infusion d’Hibiscus comme phase aqueuse, elle a une couleur de rose à pourpre qui permet d’embellir les reflets rouges d’une préparation, elle lutte également contre les cheveux blancs précoces, la chute de cheveux et les états pelliculaires

hennaJ’ai d’abord pesé toutes les poudres, puis j’ai rajouté de l’infusion d’hibiscus qui avait refroidi (elle était juste chaude, pas bouillante, sinon ça tue les pigments). Au fur et à mesure de la préparation j’ai rajouté un petit peu de henné du Yémen et d’Egypte pour que le résultat ne soit pas trop liquide – faut que ça ait la consistance d’un pudding.

Une fois la pâte prête, je me suis badigeonné le contour du visage d’huile de chanvre, le tout en tenue de guerrière du henné (t-shirt moche, pantalon moche, dégaine moche).

Je l’ai appliqué par section, la technique de la demoiselle ici est la plus top que j’ai trouvé pour bien tout atteindre et ne pas laisser de zone sans henné.

Quand c’est posé, je m’enrubanne avec du cellophane, puis je retire les quelques coulures qui ont séché sur mon visage (je ne suis pas distinguée pendant l’application). Et TADAM.

 

Le lendemain

J’ai dormi avec comme pour mon dernier henné (13h de pose en tout), donc HONNÊTEMENT, je pensais finir rouge intense, pas flash, avec quelques reflets bruns, rien d’impossible.

Pourtant je n’ai jamais été aussi loin de la plaque.

 

Au moment du rinçage, je prépare toujours un seau avec de l’eau, je fais tremper ma tête à l’envers dedans pour enlever l’excédent (j’irai tout jeter après aux toilettes, histoire de ne pas boucher les évacuations de la douche).

Ici, retirer les résidus s’est révélé un peu plus ardu que d’habitude, mais je suis la reine du chipotage, j’ai donc bien pris mon temps.

J’ai même fait un mini shampoing avec une noisette de Lavera, et hop, direction le séchage.

 

Après seulement 5 minutes, je me suis retrouvée avec les mains noires comme quelqu’un qui s’est amusé avec du charbon. Mes épaules avaient pris une teinte bleutée (la fille qui a la circulation qui foire), j’étais énervée.

Je suis retournée sous la douche : j’ai fait deux shampoings avec le pousse plus vite de Lush, puis j’ai mis un après-shampoing Head & Shoulders qui passait par-là. J’ai été reprendre mon sèche-cheveux comme une furie, et là, les mains n’étaient plus bleues, ça avait l’air d’aller.

1h plus tard, je passe devant le miroir et vois que j’ai piqué le cou d’un Schtroumpf (encore un coup de Gargamel, salopiaud). Un coup de lingette Pampers plus tard, je redeviens humaine.

J’ai quand même fini au boulot le soir-même avec les cheveux attachés bien haut pour ne pas risquer d’être la risée du peuple, le décolleté charbonneux, ça va deux secondes.

 

Avant, après, mes impressions

Comme dit plus haut, j’avais déjà préparé ma queue de poisson pour jouer à la petite sirène dans les égouts de Bruxelles. Manque de bol, j’ai vraiment raté le coche.

Avant, on partait sur un châtain assez banal, avec quelques reflets mais sans plus.

Après, c’était carrément un brun foncé sans grands reflets le premier jour.

henné avant après

C’est au cours du jour suivant que j’ai commencé à voir des reflets plus pourpres dus à l’hibiscus.

A l’ombre ça ne reste pas flagrant, c’est plus à la lumière que cela se voit. Mais clairement je suis au moins un ton plus foncé qu’à l’origine.

henné 2 henné 9

Ce pour quoi j’étais énervée n’étais pas lié à la couleur (ça reste un très beau brun un peu chocolat avec quelques reflets bordeaux un peu trop intenses), mais lié au fait qu’une fois qu’on assombrit ses cheveux avec du henné, il est difficile de retourner en arrière.

A moins de miser sur des masques au lait de coco pour tout faire dégorger, ce que je n’avais pas sous la main, ni la patience de mettre à exécution.

 

Après quelques petites recherches, et en lisant mes revues précédentes je sais que le « problème » était dans le choix de la phase aqueuse. D’habitude c’est eau ou bière citronnée que je choisis, ici l’infusion d’hibiscus était la seule chose utilisée pour mouiller le henné.

D’où le résultat un peu violine. Et les mains dégueulasses (bawi, ça s’oxyde).

Donc si vous voulez virer des reflets roux de henné et que de passer de châtain à brun foncé ne vous déplaît pas, go for it. Sachez juste que plus la pose est longue, plus vous aurez un résultat profond et sombre.

Même chose pour le henné d’Egypte, pour ça que la plupart du temps, je le laissais poser longtemps pour ne pas virer poil de carotte, mais plutôt roux intense.

 

Depuis hier, je me suis remise de ma défaite, mais semaine prochaine, ce sera une popote de henné rouge du Yemen, bière et un peu de bay de saint thomas.

Pourquoi chercher compliqué quand on peut faire simple, hein, dis-moi ?

 

Des bisous les Caribous !
Tous les hennés de la revue ont été achetés sur le site d’Aromazone
Pour l’hibiscus, tu trouveras les fleurs séchées en herboristerie ou magasin bio à 3 euros plus ou moins
Mes autres hennés

Caribouland
FacebooktwitterpinterestinstagramFacebooktwitterpinterestinstagram

27 réponses à “Yémen (ou plutôt katam), hibiscus et autres hennés

  1. So

    Au départ j’ai pensé au henné brun grenat comme coupable de ce résultat plus sombre, mais vu la petite quantité que tu as ajoutée… Mystèèère mystèèère…

    Répondre
    1. Mona Auteur

      bawi, pareil, mais j’avais tout noté, et impossible qu’il soit aussi actif à ce dosage.. Je penche pour l’hibiscus qui a fait des misères

      Répondre
  2. Gaz

    Coucou,
    Pour tester les mélanges pour un rouge profond depuis presque un an, malgré ce que j’ai vu sur le net le henné Jamila est plus rouge que le Yemen (sur moi en tout cas), avec ajout de poudre de bois de camprêche et mouillé a une infusion d’orcanette c’est le combo volcanique! 😉

    Bises

    Répondre
    1. Mona Auteur

      wow, ça donne envie ! Je garde ton conseil sous le bras, je vais retenter demain juste du henné de Yémen. En tout cas le résultat sur mes cheveux a un peu rougi avec l’oxydation depuis le henné. On verra !

      Répondre
    1. Mona Auteur

      une fois que tu dors, tu dors. Être debout plusieurs heures avec le henné, c’est plus pénible :p

      Répondre
  3. Chibi

    Ah tiens! Moi j’utilise le henné du Rajasthan pour des cheveux rouges et en laissant poser 10h (sur une base brun foncé), j’obtiens un joli rouge profond mais pas noir du tout. Si c’est du rouge que tu veux, c’est ce que je te conseille. Je fais 50% henné Raja + 50% henné grenat + de la poudre de garance et d’autres poudres ayurvédiques que j’ai sous la main (grande malade des poudres ici) avec de l’eau très chaude (bon, pas 100°C non plus mais si tu le fais très chaud, les reflets sont plus vifs).
    Certaines le tapent au congélo et puis le font par après mais j’ai jamais essayé. Si tu veux jouer au petit cobaye… :-3

    Bézoux!

    Répondre
    1. Mona Auteur

      je n’ai pas la patience pour le congélo, même si je connaissais l’astuce 😀
      Merci pour ta recette.

      Répondre
  4. Léo

    Et bien moi, j’aime beaucoup le résultat ! Je ne suis pas une grande fan des colorations au hénné (et des colorations en général) à cause du résultat trop uniforme qu’elles apportent, ça fait « pas naturel » selon moi, et du coup je n’aime pas :p. Ce que je trouve vraiment beau, c’est quand la coloration est imperceptible, type ce qu’il se fait à l’atelier blanc à Paris (ah, ça c’est un coloriste qui me fait rêver… Mais je crois que c’est 300€ la coloration, aoutch !)
    Je suis châtain foncé, avec mon teint de porcelaine (oui oui je me flatte… Bon la porcelaine à pois quoi), un beau brun ça me tenterai bien, pour jouer sur le côté blanche beige, ou pourquoi pas un blond, pour voir une fois dans ma vie ce que ça fait 😉
    Sinon je me disais que le hénné neutre ça avait l’air pas mal, mais d’une par j’ai pas le courage (le rincage dans la baignoire pendant des heures, au secours quoi), et de deux l’effet lissant gainant me fait peur, j’ai déjà les cheveux assez lisses comme ça et j’essaye par tous les moyens de les onduler un peu.

    Répondre
    1. Léo

      (juste pour préciser parce que c’est pas clair, quand je dis que je n’aime pas, c’est sur moi hein… Je trouve que ça te va très bien ^^)

      Répondre
    2. Mona Auteur

      je trouve que justement (en tout cas sur moi) le henné a un rendu très naturel. Par contre je te rejoins sur le point lissage, sur moi c’est radical, les jours qui suivent le hennés j’ai des boucles plus faiblardes, mais en contre-partie, ça brille ENORMEMENT et ils sont tous doux. On peut pas tout avoir je crois 😀

      Répondre
  5. Clara

    Et moi qui n’arrive jamais à réellement obtenir un brun chaud, chocolat =p
    Je voulais tester le henné brun grenat, pour avoir des légers reflets rouges au soleil…

    Répondre
  6. Cosita_Linda

    Hello!!
    J’aime trop cette couleur… depuis des lustres que je voudrai passer au henné…. mais j’ai pas mal de cheveux blancs, et des belles boucles… peur de virer orange et lisse….. Comment faire?
    De plus je me colore les cheveux avec des produits de la marque Sanotint.. sans amoniaque mais pour le reste de la compo je ne sais pas.

    Répondre
    1. Mona Auteur

      Pour plus d’infos, je te conseille de demander de l’aide à celles qui tiennent le site de henné indigo & compagnie. Il y a énormément d’infos sur la teinture des cheveux blancs grâce au henné, la seule chose c’est que tu devras procéder à une application de la pâte en deux fois pour tout couvrir comme il faut. Le henné s’adapte à la couleur naturelle du cheveux, il y a que sur les blondes qu’on peut finir avec un orange vif.

      Pour les boucles, ça les rend plus lourdes donc ça a effectivement tendance à lisser les cheveux (un peu, ça dépend des gens)

      Répondre
  7. jess

    Moi j’adore! Je sais que tu étais déçu du résultat, mais c’est exactement ce que je cherchais car je veux garder ma couleur naturelle mais couvrir quelques cheveux gris qui se pointent depuis quelque temps. l’effect orangé me tentait moins pour l’instant. Je vais essayer ça et merci pour tes conseils.

    Répondre
      1. jess

        Je te donnerai des nouvelles si j’ai le courage de le faire puisque j’ai jamais fait de henné de ma vie. J’hésite entre ta recette brune et une barre de caca marron de Lush qui beaucoup plus orangé mais qui parait bien. Je verrai.

        En passant très beau blog que je suis contente d’avoir découvert 🙂

        Répondre
        1. Mona Auteur

          merci beaucoup Jess. Pour avoir testé les deux, je te conseille quand même le home made, la barre de lush est beaucoup trop chère et riche en huile, et donc compliquée à manipuler.

          Répondre
  8. Anne-Laure

    Bonjour !! Merci pour ce riche article !

    Par contre quelle est la quantité d’hibiscus ? De citron ? Aurais-tu plus de details sur l’infusion ?

    Merci !

    Répondre
  9. olfa

    Bonjour, j’ai donc les cheveux chatains foncées et je souhaite faire le henne mais je ne sais pas lequel choisir, je souhaite avoir une couleur surtout pas roux mais dans les tons bordaux rouge , brun rouge sans etre trop voyant, merci

    Répondre
  10. SAMAR

    SAMAR
    Bonjour j’ai des racines blanches et le reste châtain foncé j’ai essayé en 2 temps et a 3/4 reprises du hénna puis l’indigo qui donne des vertiges et pas trop de couleur donc pas terrible
    Avez vous une meilleure recette SVP merci

    Répondre
  11. SAMAR

    SAMAR
    Bonjour j’ai des racines blanches et le reste châtain foncé j’ai essayé en 2 temps et a 3/4 reprises du hénna puis l’indigo qui donne des vertiges et pas trop de couleur
    Avez vous une meilleure recette SVP merci

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *