J’aimerais tellement me faire au moins un henné par semaine comme certaines personnes, mais souvent j’abandonne par flemmardise et me rend compte que le dernier remonte à plusieurs mois.
Pourtant, j’ai l’habitude maintenant, la pose ne m’est plus contraignante, je me familiarise avec le rendu bouillasse de ma chevelure tout en ne me sentant PAS DU TOUT atteinte dans ma grâce et ma féminité à la vue de ma touffe cellophanée.
Mais, après plusieurs semaines, la couleur commence à s’affadir, l’effet gainage n’est plus aussi intense, le rendu de la coiffure est parfois brumeux et moins structuré quand je n’utilise pas de soins adaptés.
Du coup, comme dans un état de crise, je cherche fiévreusement ce qu’il me reste comme poudre magique dans mes réserves, je chope des ingrédients en plus et me fait une tambouille de rêve.
Ce que j’aime dans le henné, c’est son effet 5 en 1 : il lisse, colore et gaine le cheveu, soigne mon cuir chevelu, et apporte de la brillance à ma moumoute.
Une sorte de CC crème pour perruque à la dérive.
Marche à suivre (c’est toujours le même tour de manège)
- On prépare 50-100 grammes de henné (henné naturel, uniquement du lawsonia inermis dans la composition !!)
- On fait infuser 3 cuiller à soupe de fleurs séchées d’hibiscus dans l’équivalent de deux verres d’eau pour que cela soit bien concentre
- On récupère les fleurs infusées, on prend encore 2 cuiller à soupe de fleurs séchées et on mixe le tout
- Une fois la pâte d’hibiscus bien mixée, on la mêle au henné
- On rajoute lentement l’infusion encore chaude jusqu’à obtenir une pâte lisse mais ferme
- Un petit filet de jus de citron dans la préparation n’est pas de refus pour apporter de la brillance et un résultat plus profond
Normalement, j’aurai choisi la bière comme élément liant dans la recette (pour fortifier et faire briller), mais j’avais envie de voir l’effet de l’infusion d’hibiscus dans ce rôle-là.
Si vous utilisez de la poudre pour l’infusion, vous pouvez bien évidemment directement verser le contenu de la casserole sur le henné.
Les vertus de la fleur d’hibiscus pour les cheveux (histoire de)
C’est LA fleur magique – aussi appelée bissapou karkadé –que j’avais déjà utilisée avec la poudre d’ortie en mini-cure anti-perte et revitalisante.
J’ai un gros faible pour la camomille romaine, mais Hibi a plus de bienfaits dans sa sacoche : elle a une action à la fois sur la pousse des cheveux, contre leur chute, elle redensifie et les rend plus vigoureux. Elle ralentit l’apparition des cheveux blancs et apporte, quand elle est mêlée à une préparation type henné, une couleur rouge intense (encore plus probant quand on l’utilise avec du Henné du Yémen).
Lien Acide/Hibiscus
Lien Hibiscus for hair care
Lien Profiling Hibiscus Flower
La pose extra-longue
J’ai laissé ce mélange poser d’hier 15h30 à aujourd’hui 9h30, donc 18h, c’était la première fois que je dormais avec un henné mais tout s’est bien passé (grande fofolle, j’ai rêvé d’aubergines à la place de mes lianes, d’une touffe tellement rouge qu’elle prenait feu, MAIS TROP BIEN !).
Le rinçage fut un peu fastidieux parce que je n’avais pas assez bien réduit les fleurs d’hibiscus en fines particules. Du coup j’ai joué à la pêche aux moules pendant bien dix bonnes minutes, mais j’ai eu beaucoup moins de cheveux qui sont tombés et l’eau est très vite devenue claire.
Conseil :
- soit vous vous armez d’un peigne à larges dents pour perdre moins de temps à vous débarrasser des résidus de plante
- soit vous penserez bien, la prochaine fois, à réduire la fleur d’hibiscus en poudre fine (ou à l’acheter sous ce format-là)
J’ai fait suivre par un shampoing doux bio et un après shampoing.
Voici les photos !
Ici au semi-soleil pour les longueurs
Là où ça me rend dingue c’est au niveau des reflets que j’obtiens.
Moins qu’un changement de couleurs, je me retrouve avec une palette encore plus élargie de rouges-orangés, et ce, sans avoir abusé sur la quantité de henné.
La teinte est moins fadasse et plus intense, surtout au niveau des longueurs, les pointes étant plus claires ont vraiment renforcé leur tendance initiale, à savoir un cuivré bien tranché.
Quand les cheveux ne sont pas directement exposés à la lumière naturelle, ils sont plus dans les tonalités rouges/brun.
Un fois éclairés par le soleil, ils sont plutôt oranges, mais sans être carotte malade (ou trop flash, on va dire).
Il faudrait vraiment que je renouvelle ce soin plus souvent que toutes les cinq lunes si je veux tenter de renforcer le côté rouge que je cherche désespérément (va falloir traquer la garance et le henné yéménite aussi).
Mes cheveux sont un peu plus doux que quand je fais un henné seul, j’ai surtout l’impression qu’ils sont plus aériens (tu vois, le même sentiment que lorsqu’on sort de chez le coiffeur et qu’on a les racines tellement décollées qu’on se sent pousser des ailes).
Ils sont aussi disciplinés qu’après un henné traditionnel sans ajouts farfelus – type oeuf, yaourt, miel.
J’attendrais deux-trois jours avant de les laver, pour laisser le temps à la couleur de bien s’oxyder.
Conclusion
Le henné reste mon soin number one pour rattraper des cheveux qui font la gueule, ou simplement renforcer la fibre.
Comme j’ai été sujette à de fortes chutes pendant l’année qui s’est écoulée (manque de fer selon la dermato), j’essaye de rester assez régulière et d’en faire au moins un tous les 3 mois.
En apparence contraignante, la pose du henné ne me prend que 5-10 minutes à tout casser.
Ce qui est le plus pénible, à mon sens, reste l’attente, la tête enturbannée, l’air complètement idiot quand la mixture devient liquide et coule dans le cou (ici je n’ai pas eu ce problème, l’hibiscus avait rendu la pâte un peu sèche quand je l’appliquais, donc je n’ai même pas du sortir les essuie-tout).
L’infusion d’hibiscus tache assez fort, quasiment autant que du henné naturel, donc veillez à bien protéger vos vêtements, la baignoire, le sol, ou faites ça dans le jardin !
En tout cas, ce soin MADE MY DAY, et me donne encore plus envie d’utiliser l’hibiscus dans des masques quotidiens.
Happy Saturday les Caribous !
Henné 1 – Henné 2 – Henné 3 – Henné 4 – Henné 5