Quand j’étais petite, il y avait des films que j’avais du mal à voir. Comme les gremlins, avec cette injustice qui traînaient tout le long du film et me torturait le cerveau.
Parce que je savais qui étaient les méchants, que les gens dans le film les trouvaient super mignons et moi pas du tout.
En gros, impossible de les avertir, avant qu’ils ne se rendent compte de ce qui n’allait pas dans la tête de ces monstres, et évidemment, c’était toujours trop tard.
Ce genre de scénario, tu le retrouves dans énormément de films.
Qu’ils soient d’action ou pas, c’est vraiment le genre d’histoire qui me met mal à l’aise.
Quelques années plus tard, en 1997, Titanic sortait au cinéma.
En cours d’histoire on n’avait pas été jusqu’aux années 1900, mais qui ne connaissait pas cette tragédie ?
Je m’étais échouée chez une amie, quelques mois après la sortie, et on avait mis la cassette dans le magnétoscope (riez, les DVD ça n’existait pas), des popcorns attendaient dans un grand bol posé sur la table.
Je savais pertinemment que toutes ces pauvres personnes allaient mourir.
Je voyais cette eau, qui envahissait tout, par tous les trous du paquebot, et je restais impassible.
J’étais juste éblouie.
Par les grands vacarmes, les effets spéciaux, la fatalité qui s’abattait sur les passagers, un par un, pour n’en épargner que quelques uns.
Je ne pouvais prévenir personne de ce qui allait arriver. Ça me torturait aussi, mais ça se mélangeait à quelque chose de brillant.
Je n’étais plus mal à l’aise.
Sûrement parce qu’il y avait cette romance, coincée entre le regard de Jack et de Rose.
Comme une chaleur si forte qui ne pouvait qu’envoûter l’adolescente que j’étais.
Et ce 4 avril, 100 ans après le naufrage, une version 3D du film sort en salles.
Je vais m’asseoir dans un fauteuil rembourré, des lunettes bleues et rouges qui me donneront l’impression de faire partie de l’histoire, de pouvoir agir sur le destin de ces personnages.
Je vais revoir Titanic au cinéma, et je suis comme une gosse.
Caribouland