Hola les Caribous !
Un bail de fou qu’on ne s’est pas parlé, un bail de fifou que je ne vous ai pas donné de conseils pour couenne en ruine et cuisseau tout flappy et sans forme, MAIS DIS DONC, j’étais pas partie, juste en standby.
Le temps de retomber sur mes patounes.
Mes plus proches le savent, mais pas forcément les plus éloignés d’entre-vous, j’ai du faire face à un changement de taille dans mon quotidien, le genre qui te dézingue la routine ni vu ni connu sans que tu puisses vraiment savoir fissa ou poser tes pieds pour ravoir un peu de stabilité.
Bref, je vais te le donner en mille, j’ai eu une opération.
On ne m’a pas vraiment laissé le choix (le chirurgien m’obligeait à y passer), il fallait cela se fasse assez vite (parce que j’avais un tout nouveau boulot tout beau tout chaud qui m’attendait surtout) et que si je mettais trois plombes à me décider, he bien j’aurais pu finir par avoir un problème plus gros niveau santé.
Le doux nom de mon opération est une parotidectomie. En gros, on a tous dans la joue une glande salivaire de la taille d’un petit steak, traversée par le nerf facial, celui qui te donne tes petites mimiques, montre quand t’es grognon, te fait cligner des yeux comme une biche.
Parfois, (et parfois deux fois à 8 ans d’intervalle comme dans mon cas), une boule se développe juste là où il faut pas. On doit soulever ta joue comme un chapiteau, prendre l’intrus et remettre tout le toutim en place, en essayant de faire le moins de dégâts possibles, pour que tu puisses encore sourire et faire tes grimaces.
La première fois, j’avais eu du bol, j’avais si bien récupéré que je n’avais que peu d’effet secondaires (juste une sensation de froid par moments sur la zone alors qu’il faisait chaud).
Cette fois-ci le délire a atteint des sommets parce que repasser à nouveau sur un ancien champ de bataille, c’est creuser sur une cicatrice, demander à la peau d’encore plus se donner pour se reconstruire.
Et je suis dans la phase la plus chiante du processus :
- je ne sens pas ma joue, ou très peu par endroits, l’oreille n’en parlons pas
- ma peau me donne la sensation d’être comme un carton mal collé sur ma bibine
- faire deux bises à quelqu’un est tendu, je ne saisis pas vraiment quand l’autre touche mon visage à gauche (donc impossible de viser)
- les signaux sont complètement off : le froid se ressent comme du chaud, quand je mange j’ai des décharges nerveuses de la bouche à l’oreille qui rendent les premières bouchées carrément pénibles – je dois poser ma main sur la zone pour calme la « douleur »
- j’essaie de faire attention à mon visage entier, mais c’est difficile de ressentir du plaisir tactile quand la moitié de sa bobine ne réagit à rien
Chaque soir je dois faire des exercices + massages / ne pas oublier de m’y plier, même si c’est plus une corvée qu’autre chose, parce que les nerfs ne repoussent pas vite – 1mm par jour pour les plus courageux – et qu’on est dans une rééducation lente comme un escargot de compète.
Puis même, je ne suis pas assurée de récupérer totalement, alors y a des soirs où je me tartine le cerveau « d’à quoi bon ? ».
J’en suis à trois mois tout pile post-op maintenant, avec des hauts, des bas, j’avais un évident problème pour écrire sur le blog jusqu’à maintenant parce que je ne pouvais pas enchaîner comme si de rien n’était sur une revue quelconque, cela ne me semblait pas logique ni naturel.
L’idée c’est surtout que si j’arrive à voir un mieux et améliorer mon quotidien avec de simples produits, ils vous aideront d’autant plus sachant que vous n’avez pas du passer sur une table d’opération. On mettra l’accent sur le cocooning extrême, tu verras, histoire de toucher le nirvana cosmétique du bout du peton.
Le plus réjouissant dans l’histoire, c’est que si vous me voyez parler, vous ne verrez rien de ce qui s’est passé, j’ai une mobilité au top, je peux faire toutes les grimaces que je veux sans qu’on ne se doute de quoi que ce soit – à part d’une barjitude élevée.
Un peu absurde, c’est vrai, j’ai l’impression d’être le cordonnier mal chaussé avec ma joue sans feeling.
Mais ça m’aide d’autant plus à trouver des techniques alternatives pour que le confort revienne : j’ai ressorti la Foreo luna, en espérant que les petites vibrations me redonneront un chouilla de sensations et je mets la surenchère sur les huiles pour assouplir la cicatrice.
J’espère que de ton côté ta rentrée se passe bien, que tu es prêt à reparler beauté et crème sur le bout du nez, parce que je suis plus que jamais à la recherche de sensation et que cela risque de se voir dans mes choix de produits.
Mais bon, tu ne viendras pas t’en plaindre hein dis ?
Des bisous les Caribous !
Caribouland