Quand j’étais gosse, j’avais droit aux fêtes d’anniversaire bien orchestrées, avec déballage de cadeaux en public sous les « ho » et les « ha » amusés des adultes qui étaient venus trinquer et, accessoirement, laisser leurs mômes gambader avec moi.
Je ne demandais jamais rien, je laissais les invités m’acheter ce que mes parents leur suggéraient, et je recevais toujours des bouquins (les piles faisant ma taille en fin de soirée), pas de surprise en perspective mais j’étais heureuse comme un ange avec un sourire plaqué sur le visage.
Jusqu’au jour où quelqu’un a décidé de sortir des sentiers battus et de m’offrir des patins à quatre roues multicolores qui faisaient penser à Elmer en pleine crise d’indigestion, j’ai donc regardé l’assistance avec l’air dégoûté d’une gamine difficile et j’ai lancé un « j’aime pas ! ».
« Moh Mona, on ne dit pas ça ! »
Heureusement que ce n’étaient pas des chaussures, sinon on m’aurait sûrement obligée de les mettre (remarque, j’étais une adepte des godasses aux diodes intégrées dans la semelle et qui s’activaient à chaque fois que je posais le pied à terre, on ne peut pas tous être fashion à 8 ans, mais je pensais que j’avais la classe internationale).
Tout ça pour dire que depuis ce jour-là, j’ai commencé à vouloir des choses, profondément.
A choisir ce dont j’avais envie, pour mon anniversaire, devant le stand de churros d’une fête foraine, quand je devais cocher latin-sciences ou sciences-éco, j’avais déjà tracé les contours d’un avenir immédiat.
Madame oui-non en puissance, sans quartier, qui dit ce qu’elle pense avec des aveux de plus en plus affirmés avec les années.
Et avec les désirs viennent les obsessions.
J’avais entendu que Bobbi Brown avait sorti un nouveau livre, Everything Eyes, et après plus d’un mois de patience, je l’avais enfin reçu chez moi. En bonne mono-maniaque de la marque, je m’attendais à quelque chose de fabuleux, une petite bible de la beauté riche en découvertes, même sur les basiques.
Mais une fois le colis ouvert, je l’ai rapidement feuilleté et s’est passé la même chose que lorsque j’ai reçu mes patins moches à la roue en gomme rouge, j’ai dit « j »aime pas, bordel », et j’ai un peu râlé.
Everything Eyes
Le bouquin se compose de trois parties :
- une qui englobe les basiques, comment appliquer son correcteur, le choisir, tout ce qui concerne les fards à paupières, les sourcils, l’eye-liner, les cils
- une autre qui regroupe des looks
- et enfin, celle qui aborde le grand sujet des lunettes (parce que Bobbi est une grosse bigleuse)
Les basiques
Après une présentation des pinceaux nécessaires au maquillage des yeux et des conseils pour ne pas se lever avec l’oeil qui mime un coquard, on passe aux fameux basiques.
Loin de moi l’idée d’être une pro, j’ai très vite passé cette partie étant donné que je n’y ai strictement rien appris, à part dans la partie sur les liners et leurs différentes textures, le reste faisait office de rappel et était franchement redondant.
Avec des phrases comme « le recourbe-cils est génial pour ouvrir le regard. Ne l’utilise pas sur des yeux qui ont déjà été couverts de mascara », c’est comme m’expliquer que A est la première lettre de l’alphabet, il y a des choses qui tombent sous le sens que diantre.
Les Looks
Au cas où vous ne sauriez pas qui est Bobbi Brown, il s’agit d’une femme qui a inventé sa propre ligne de make-up dans l’optique d’offrir aux consommatrices des produits qui puissent leur permettre d’améliorer leur canevas naturel, et non de se maquiller comme des voitures volées.
Cette approche se retransmet énormément dans les photos des looks de ce bouquin vu que la plupart des photos sont extrêmement réalistes, et n’évoquent pas la retouche.
Un bon point qui apporte un plus et rend les modèles encore plus jolies. Ceci étant dit, sur les 10 looks proposés, il n’y a que le smokey (cf. photo) qui sort du lot, le reste s’attardant trop sur le liner à toutes les sauces sans vraiment aborder le cas des différentes formes d’yeux dans les cas pratiques (une seule photo pour la forme asiatique).
Les Lunettes
Je suis myope depuis mes 8 ans, donc le sujet me concerne plutôt de près, mais j’imagine qu’une personne qui n’a aucun problème de vue va trouver étrange de voir Bobbi jouer à l’oculiste en t’expliquant comment choisir tes lunettes, leur couleur, leur forme, et le maquillage qui va avec.
Je pense que cela aurait eu son sens il y a trois ans, quand tout le monde portait des fake pour se donner du style et passer pour hype, maintenant c’est devenu ringard.
A la fin de la section on trouve quelques idées pour que nos yeux ressortent bien derrière les vitres, mais BB a un peu bâclé le sujet, vu qu’elle voulait vraiment me faire comprendre qu’elle aurait voulu faire opticien chez Pearle et non maquilleuse professionnelle.
Elle a pris le sujet avec un tel sérieux qu’on a droit à une histoire de la binocle en accéléré, un flash back dans l’enfance de Bobbinette et toutes les lunettes qu’elle a pu/du porter depuis son adolescence jusqu’à la création de sa première ligne d’eyewear.
En parlant de sa collection, elle la présente en long et en large en mettant certains modèles en exemple pour bien signifier que « si tu as un visage rond, il te faut des cat-eye comme sur la photo ».
Les gens ne sont pas idiots, mais le placement de produit a son petit effet vu que même pour mon cas (la tête ovale), elle aurait pu me convaincre de jeter mon dévolu sur une magnifique paire rose pâle si j’avais eu une bourse plus remplie.
Damn.
Je n’aurais jamais du acheter ce bouquin…à mon âge
Quinze euros plus tard, ce livre ne m’a rien appris, ni sur la vie, ni sur mes habitudes, ni sur mes yeux.
Je reste sur ma faim, sans avoir vraiment pu découvrir des astuces que j’ignorais jusqu’alors ou des petits secrets pour rendre le regard éblouissant, il manque des idées de MU de fête au milieu des looks vus et revus.
Je me trouve toute bête, débutante que je suis, à me dire que finalement, j’aurais bien aimé le recevoir à un de mes anniversaires, quand dix ans plus tôt, je commençais à me maquiller et m’appliquer des sclotchs de crayon noir dans la muqueuse du bas et du haut.
Sale Emo.
Oui, je suis sûre qu’ado, j’aurais dit « oh merci ! » à un cadeau comme celui-là.
Il y a une gamine en moi qui me serre bien fort dans ses bras tellement elle est contente, mais ça n’a pas suffit pour me conquérir.
Des bisous les Caribous !
Edition originale (en Anglais)
à 15 euros sur le site de la Fnac
Ton article me surprend…le possède le livre leçon de maquillage (le premier il me semble) et en aucun cas BB mais en avant c’est produit (elle cite même d’autre marque dedans).
Le sujet des lunettes est revenu ma priorité même si je dois admettre que porter des lunettes que pour voir de loin après etre passer le laser me deçois encore…. 15 ans avec des lunettes en non stop, 2 ans sans rien puis relunette pour refaire laser….je pensais m’offrir ce livre pour justemen réapprendre a gérer mes lunettes et bien je vais bien vite passer mon chemin….des bisous
Ha bein je sentais le truc venir… J’ai vu pas mal de déceptions sur ses livres et ça venait de filles qui savaient déjà se maquiller un minimum (UN MI-NI-MUM!). Ca sentait le truc facile à la rédaction, pas de prise de risques et placements de produits à gogo. J’ai eu une once d’espoir pour celui-ci vu que c’est un de ses derniers mais visiblement… Bof.
On va faire un livre Mona, on va les terrasser moi j’dis ^^
Je comprends ta déception… Je voulais m’offrir son précédent bouquin, mais je voulais le feuilleter avant de l’acheter et je n’ai pas accroché. Je pense que plus qu’un livre, je préférerais avoir une heure de cours de maquillage pour apprendre / améliorer les techniques de maquillage !
Dommage pour la déception, ce livre a tout de même l’air bien fait et très joli!
C’est une femme Bobbie ?? Je dormirai moins bête ce soir…
Merci grande prêtresse Mona !
AH ben du coup, j’y ai collé un E à son prénom…
Bonjour,
Je souhaite participer au concours Nominoë. Il y a 20 consonnes dans l’alphabet!
Longue vie à votre blog, plein de fraîcheur et d’humour!