26 mars 2013

Certaines n’avaient jamais vu la mer

J’avoue tout, j’avais d’abord voulu acheter ce bouquin à cause de sa couverture, quand il était sorti en librairie.

Puis la vie a suivi son cours, j’ai acheté une liseuse, et après m’être battue avec le site de kobobooks, j’ai téléchargé « Certaines n’avaient jamais vu la mer ».

Je ne connaissais rien de l’auteur, j’avais lu le synopsis en diagonale, mais rien que l’idée que le récit me donne un bout de Japon me plaisait.

 

L’histoire

« Les visages, les voix, les images, les vies que l’auteur décrit sont ceux de ces Japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXe siècle pour épouser aux États-Unis un homme qu’elles n’ont pas choisi.
C’est après une éprouvante traversée de l’océan Pacifique qu’elles rencontrent pour la première fois celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui dont elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir. »

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Mon avis

Alors, tout d’abord, dans les auteurs japonais, je suis plutôt fortement habituée à l’écriture à la fois volante, transparente, absurde mais tout aussi tenace de Haruki Murakami.

Donc j’ai un peu été chamboulée dès l’ouverture de ce livre parce que la structure est complètement inattendue.

On nous envoie au visage des phrases.

Des phrases simples, qui commence par un Nous, qui désigne un On, une foule, dont on décrit à chaque fois une action, une situation apparentée à une personne en particulier mais qui est vite emportée par le flot du récit.

 

J’en avais parlé à un ami, de ce livre, en le décrivant comme une sorte de photographie de masse, dans laquelle on passe d’un visage à un autre, sans vraiment retenir les histoires de tout le monde.

C’est très bruyant, il y a beaucoup de paroles qui s’échappent des phrases, on est à la fois dans le très concret (sujet verbe complément), mais aussi dans toute une série de sous-entendus.

 

Aurait-on du aider ces japonaises exilées ? Qu’ont-elles vraiment mérité ? Que vont devenir leurs enfants qui se comportent comme des gosses de blancs ?
Je pense que même s’il s’agit d’une mosaïque très juste, il est plutôt difficile d’aimer ce bouquin à moins de le prendre comme il est, et non pas en ayant l’impression que l’auteure se cramponne au rebord d’une piscine sans oser prendre le large .

L’impression de ne capter que des bribes de conversations, mais qui mises bout à bout, sont la voix de ces femmes, de chacune d’entre elles, de toutes à la fois, peut décontenancer.

C’est un bouquin qui se lit très vite, et qui laisse un goût amer si l’on se prend à repenser à ces femmes qui sont venues de l’autre bout de la terre pour un homme qui n’était pas si proche de l’idéal concubin dans la réalité, qui se sont tuées au travail, et ne sont restées qu’un souvenir presque fade dans l’esprit des gens qui ont croisé leur chemin.

 

Je le recommande

Parce que  malgré que j’aie mis du temps pour apprécier ce bouquin, c’est surtout d’en avoir parlé au détour d’une conversation qui m’a fait prendre conscience que, au-delà du style propre à ce livre, Otsuka est vraiment une artiste.

Aux personnes qui sont des lecteurs bien rodés, qui n’ont pas peur des phrases courtes ni d’être un peu chamboulés par ce pan de l’histoire américaine que peu de gens connaissent finalement.

 

Je vous laisse avec une vidéo de présentation de « Certaines n’avaient jamais vu la mer » par l’auteure elle-même.

En tout cas, après cette lecture, j’ai bien envie de continuer à découvrir son univers (et quelle chance, elle considère ce récit comme une préquelle à son précédent ouvrage « Quand l’empereur était un Dieu », du coupj’ai fait les choses dans l’ordre)

 

Bonne journée les Caribous !
(Vous lisez quoi en ce moment ?)

Caribouland
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7 réponses à “Certaines n’avaient jamais vu la mer

  1. CaroKiwi

    J’ai également beaucoup aimé ce livre. Après un temps d’adaptation de la narration genre  » ah c’est originale cette voix commune, on ne va pas tarder à démarrer les histoires individuelles » et en fait non…
    Et au final la narration se prête extrêmement bien au récit et l’histoire que l’on peut assimiler au départ à la petite histoire dans la Grande, se révèle être un pan incroyablement inconnu de l’Histoire avec autant de voix pour le décrire.
    J’en suis sortie proprement bouleversée, presque incapable de croire que ces femmes avaient réellement pu vivre tout cela.
    Je « agree » donc pleinement avec ton ressenti et plus scolairement, avec ta note.

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  2. Sabrinette Redhot

    Bon…..je lui donnerais une seconde chance alors….merci de ton opinion ( et tu t’exprimes biennnnn )

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  3. Ta3mam

    Le « nous » est assez surprenant mais il est plutôt approprié, enfin je trouve ! J’ai lu Sommeil cette semaine de HM je découvre tout juste cet auteur ! Bises et bon weekend à toi

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  4. CaroKiwi

    Je viens de voir ta petite question sous la vidéo sur les lectures du moment… en ce moment je lis Game of Thrones et je pense que ça va me prendre un moment et après ce sera sûrement Anna Karénine (comment ça je m’inspire de l’actu télévisuelle/cinématographique pour choisir mes lectures…?)

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