Je trouve que le mot routine est devenu un mot anodin, comme si « t’as pas de routine, quoi ? MAIS T’AS RATE TA PAELLA DE LA LIFE, DONZELLE ».
Moui.
La routine c’est du cocooning à foison, c’est la bougie, c’est l’odeur qui te met en transe, c’est se jeter sur un duvet et se laisser engloutir dedans. A heures régulières.
Du lundi jusqu’au vendredi, on essaie de garder la tête hors de l’eau, y a des soirs où l’on a pas le temps de justement prendre son temps. Puis le samedi et dimanche, on se tartine le corps entier de crèmes et de masque, « pour rattraper les dégâts de la semaine, tu vois, je me plaque les poils de genoux avec des matières collantes »
Et j’aime cette gadoue cosmétique.
Sauf que ça ne fonctionne pas comme ça; le corps, l’esprit, la peau, ces trois petites choses ont besoin d’attention constante. Pire que des chatons en pleine croissance, ça gueule « caresse mes pores, je suis là, hé ho ».
Y a des boutons qui pullulent, des mains qui s’assèchent, on dirait la mue d’une bête désertique, même quand tu marches ça fait des bruits de criquet mal huilé.
Et même si je sais qu’une routine vaut mille lingots d’or, il y a certains moments où j’oublie d’en suivre une.
Avoir une bonne base de vie
Je suis pour l’instant dans un entre-deux un peu désagréable – je vais bientôt déménager mais ce n’est pas encore le cas, ce qui m’empêche (m’enfin, c’est l’excuse que je me trouve) de me réinscrire à la salle et de pousser des poids avec mes petits bras de moustique.
La bonne base de vie selon moi c’est :
- se réveiller en douceur : encore faudrait-il arriver à dormir, y a des soirs où je tourne en mode 360° dans le lit sans trouver LA position qui me met knock out en deux secondes
- se prendre un bon petit-dèj chaque matin : je fonctionne au croissant / couque au chocolat depuis que j’ai commencé mon nouveau boulot, même mon bidou se mue en pâte à pain gonflée par le pétrissage
- avoir 5 minutes par jour de recentrement perso : un peu dans le même genre que le Dalaï qui regarde ses orteils dans le blanc des ongles, je préfère manger du fromage sur du bon pain pour me concentrer sur mon bien-être
- sniffer le grand air : de ce point de vue là c’est bon, j’ai un chien que je sors 3 fois par jour, j’essaie d’errer dans les rues quand je peux (mais je t’avoue que depuis que j’ai mon permis provisoire, même 1km je préfère le faire en voiture plutôt qu’à pied…shame)
- préparer son lendemain : par exemple en étalant ses fringues et en disant « ça c’est culotte, chaussettes, pantalon, t-shirt, pull de demain », on optimise son temps, et on gagne 5 minutes – HUM, 15 minutes dans mon cas – parce que c’est déjà prêt. Je le fais jamais.
- toujours avoir le smile et du recul sur les choses : hin hin
Une fois que tout ça est en place, il me semble que le terreau est plus que fertile pour prendre soin de soi.
Il y a quelques mois, il y a eu un regain d’intérêt pour le miracle morning, la fameuse théorie du lève-toi plus tôt et profite du temps que les gens passent encore à dormir pour, TOI, t’élever spirituellement et évoluer vers un Pikachu encore plus efficace chaque jour.
Je ne peux décemment pas m’imposer ce genre de régularité dans le temps, où à 5h je sortirais de mon sommeil, la bave encore tendue de la bouche au coussin; me connaissant ça finirait en une version de moi encore plus ronchon et incontrôlable.
Non, la routine n’est pas une rigueur, la routine n’est pas un canevas chiant auquel tout le monde se plie. La routine est une petite danse qui vous fait couiner parce que ça vous réconforte et vous amène là où vous vous sentez le mieux.
Il y a ceux qui ont le rituel du thé, l’habitude de lire la rubrique divers en sirotant un jus d’orange, celle qui se glisse directement dans son pantalon de pijama en rentrant, ceux qui vont au cinéma chaque dimanche, celle qui l’embrasse toujours sur le front, le chocolat dont on ne prend que deux carrés tous les après-midi, le chemin par les bois quand il recommence à faire beau, le pull qu’on met quand ça va mal, la personne qu’on appelle tous les matins.
C’est pour ça qu’une routine – de vie, de soin, d’envies – est importante.
C’est un doudou pour l’esprit.
Je recommence petit à petit à retrouver mes marques niveau soin, le fait de ne plus vraiment sentir la moitié de son visage, c’est comme de rencontrer un inconnu, ce n’est pas le ronron habituel, on se drague, on se hait, bref c’est l’extase.
Il faut bien de la patience, je vous le dis, et surtout que je recapte cette notion de plaisir d’avoir une foule de produits qui m’entourent.
Qu’ils refassent partie de mon quotidien et redeviennent mes buddies pour me sentir bien. On peut ne pas avoir le temps en rentrant chez soi, mais faut que ça devienne un rendez-vous, sinon c’est carrément la croix et la bannière pour retrouver l’équilibre.
Et là, ma peau, mazette oui, c’est bagdad et bataille de sauce tomate.
ALORS VIVE MA FUTURE ROUTINE
Des bisous les Caribous !
Caribouland