Catégorie : Humeurs

25 février 2012

Robert, je t’aime ♥

« J’ai, scotché à la paume de ma main, un objet que j’ai depuis mes douze ans, c’est comme qui dirait un appendice qui vibre, grésille, et fait du bruit, mieux qu’un tamagotchi et plus petit que le minitel.

Autant dire qu’un smartphone qui meurt, c’est un monde qui s’écroule. »

tumblr_l30zzsbnB51qb712eo1_400_large.jpg

C’est devenu l’objet qui nous réveille, qui nous suit comme notre chien, que l’on nourrit avec de l’énergie, qu’on hait quand la batterie nous lâche, c’est d’un jour à l’autre l’amour la guerre à l’arrache.

Il y a des gens qui me considèrent comme une centrale d’accueil, une réception téléphonique à qui on fait appel, entre deux questions, pour savoir qui rentre manger ce soir, où se trouve qui, quoi et surtout pourquoi là.

Je deviens l’antenne du quartier, je réceptionne et je dispatche.

Autant dire que plus au courant que moi, il n’y a pas.

Je suis toute désignée comme faisant partie de la génération héritière d’une nouvelle forme de communication, celle qui a le lourd fardeau d’expliquer aux « vieux » comment on fait un hashtag sur twitter en évitant d’en faire profiter la terre entière.

Du coup, forte de cette expérience, la famille se fait plus entreprenante, elle veut être « ton amie », s’affirmer et s’insinuer jusque dans ton lit, là où le soir tu éteints ton gsm, tu le caresses, tu lui dis au-revoir, avec un petit trémolo dans la voix.

 

Oui je sais.

Un gsm c’est un ami. Mon blackberry s’appelle Robert et change de tête tous les deux ans. Deux mois.

« Il reste qu’apparemment il faille toujours choisir un camp, être ketchup ou mayonnaise, mais surtout pas cocktail. »
Je ne pourrais pas vous dire comment je faisais avant, j’avais moins de douze ans, c’est les parents qui géraient les relations de leurs enfants.

Alors je ne peux pas affirmer que c’était mieux, mais c’était sûrement moins compliqué.

Dans la rue, j’ai souvent le nez vissé à l’écran en marchant entre les piétons, en gros je gère la double navigation.

Puis parfois, j’oublie Robert à la maison, ça fait du bien, mais ça m’angoisse. Alors je cours pour le retrouver.

Une addiction se soigne, mais si j’en suis consciente, dites, c’est déjà un pas en avant.

Non ?

Caribouland
FacebooktwitterpinterestinstagramFacebooktwitterpinterestinstagram
23 février 2012

À combien se chiffrent vos envies ?

Je me souviens d’un épisode de Sex and the city, où Carrie n’avait plus un rond pour payer son loyer alors qu’elle avait des milliers d’euros dans ses placards, sous forme de chaussures de luxe et de fripes.

Ce qui lui faisait plaisir l’avait ruinée.

tumblr_lusbiuBUbs1qbygswo1_500_large.jpg

Il y a des matières qui transforment des envies en réalités, comme l’amour, l’argent, le pouvoir. Ca tourne en rond entre ces trois thèmes, sans arrêt, et le fait de franchir la barrière qui sépare le désir de l’avoir fait toujours ressentir un petit gargouillis au fond de soi.

 

Je connais pas mal de gens qui achètent par thérapie, parce que l’éclair au café, fourré à la crème, est toujours mieux qu’une séance chez un psy, parce qu’aussi les deniers donnent le choix sur tout ce que l’on veut.

Ca permet souvent d’éloigner le problème, ou de s’en créer un autre, en balayant un sujet à coup de piles de bouquins qu’on ne lira jamais, ou de toutes dernières éponges multi-grat’ qui ne gratteront jamais rien que le fond d’un placard.

 

Si je devais chiffrer mes envies, en restant dans une optique raisonnable, j’arriverais sûrement à des milliers d’euros.

Il y aurait dedans de quoi me permettre de survivre, comme un boulot qui me plaît, mais également les moyens pour y arriver, et des babioles autour pour me pomponner.


Mais ce qui est nécessaire à une personne ne lui est pas forcément utile.

Alors certains ont trouvé la parade, détournent les codes, te font l’apologie de ce qui ne sert à rien, à outrance, jusqu’à tomber dans une pathologie commerciale absolument rebutante.

Ca peut aller des blogs beautés où l’on incite à l’achat, alors qu’en vous réveillant ce matin, vous n’aviez aucune idée de ce qu’était un Haul, ou une éponge konjac.

 

Apparemment ma génération fait partie d’une époque où tester et posséder à la pelle est chose courante, dénuée de tabou, à la limite de l’exhibitionnisme.

Parfois ça me donne envie de brûler mon ordinateur.

Parfois ça me fait acheter.

 

Mais quand on a les moyens, qu’est-ce qui peut encore nous arrêter ?

Caribouland
FacebooktwitterpinterestinstagramFacebooktwitterpinterestinstagram
14 février 2012

Comme un matin de Saint-Valentin

Ayant vu pas mal d’articles qui faisaient des « baaaah » et des « bouuuuuuh », j’ai décidé, en tant que célibalentintaire (célibataire un jour de saint valentin, faut suivre), de vous faire une ode à l’amour, avec paillettes scintillements et pancakes à la fraise.

YVB_homemade2_large.jpg

ODE 

Aujourd’hui,

des millions de doudoux, chouchous, minous se baladeront dans les rues, s’enverront des messages roses et romantiques, en ayant « hâte de se voir ce soir », monsieur ira vite cueillir des roses chez le fleuriste du coin, et mademoiselle se sera faite toute belle comme pour un jour d’exception.

 

Il y a tellement de Saint-Valentin, celles en famille, où l’on s’offre des chocolats autour d’un repas de fête, celles plus prestigieuses que l’on passe à l’hôtel ou dans un château hors de la ville, puis celles toutes simples où l’on se retrouve en fin de journée, un sourire plaqué sur les lèvres, contents de pouvoir souffler un peu d’amour à deux.

 

Les Saint-Valentin commencent par un matin, se finissent au soir avec des « bonsoir », des « je t’aime », parfois/par moments des « au-revoir ».

 

Sûrement qu’il y aura des déçus, des envieux, des crapougneux qui mangeront tout le chocolat en regardant par la vitre les gens qui se serrent bien fort dans la rue d’en-bas.

 

C’est juste un jour qui m’évoque l’amour, de l’amour tout court, plein les murs, plein les mirettes, pour les gens qu’on aime et qui nous aiment.

Et puis pour les cadeaux, tu sais, on peut faire l’impasse.

Du moment qu’on se lève tous ce matin comme des kangourous bienheureux.

 

Joyeuse GninGninGnin. 

Caribouland
FacebooktwitterpinterestinstagramFacebooktwitterpinterestinstagram