2 février 2012

Laugh, baby, laugh

Quand j’étais petite, et que je râlais, je cassais du sucre, je faisais des pâtés dans mon assiette parce que je ne voulais pas manger, en montrant bien VISUELLEMENT que j’étais contrariée.

Photopodborka_034_large.jpg

Je disais tout haut que je n’aimais pas les rollers que je venais de recevoir en cadeau, faisais crisser le crayon sur du papier pour faire se hérisser les poils d’une fille qui ne supportait pas ça.

Je criais dans la cours de récré, faisais des trucs stupides, comme essayer de voler avec les chutes de carton des jus qu’on avait reçu à quatre heures.

Je pouvais tenir des heures à bouder, c’était comme une machine de guerre, broum broum, moi au guidon, toutes roues dehors. C’était mon carburant.

Puis un jour, je me suis assagie.

Comme ça.

 

Du coup mon corps ne gère plus la différence, et quand je me décris je me vois toujours comme une grande gueule, alors que c’est ce que j’étais.

Et il y a de cela quelques heures, j’aurai bien voulu faire un gros trait à la craie sur un tableau noir, pour que ça crie et que ça fasse mal aux oreilles. Ou allumer un robinet et mettre ma main sur le goulot pour en mettre partout.

Je râlais, mais j’ai rien dit.

 

Bien fait pour moi.

Caribouland
FacebooktwitterpinterestinstagramFacebooktwitterpinterestinstagram
30 janvier 2012

La semaine de glace

Ca y est, je la voulais, je la priais d’arriver vite.

Et elle est là : j’ai ma semaine de froid rien que pour moi.

Je gère, j’ai des paires de bas sous le pantalon, des jupes extra-moumoute, une paire de moufle et le nez rouge, parée pour ces quelques jours de givre et de pseudo neige.

tumblr_lplqebe6nL1qzrkblo1_500_large.jpg

J’ai failli sortir les patins ce matin, mais le verglas avait un peu de retard et le lac était toujours aussi mouvant.

Alors quoi ? ILS SONT OÙ LES GROS FLOCONS ?

Je suis restée assise, à scruter le ciel par la fenêtre, ce qui m’a sûrement flanqué des rides précoces sur le front. Les nuages étaient blancs, sans contours, ça voguait sur l’air, très lentement, tout doucement.

C’était presque apaisant.

 

Loin de chez moi, il y avait sûrement la clameur de ceux qui protestent, la Belgique étant figée par une grève nationale. Pas d’avions, pas de trains, pas de bus ni de trams.

Restée cloîtrée donc, avec mon chien sous le bras, mes travaux sous l’autre.

Passez une bonne soirée.

Caribouland
FacebooktwitterpinterestinstagramFacebooktwitterpinterestinstagram
23 janvier 2012

Etre une femme

Hier, assise sur mon lit, je relisais pour la huitième fois la notice de ma nouvelle pilule, pour bien être sûre d’avoir compris quand je devais commencer la seconde plaquette.

Puis j’ai levé les yeux, j’ai compté les jours sur mes doigts et là ça m’a frappé.

tumblr_lhqswfQseK1qadqtpo1_500_large.png

Les femmes sont compliquées parce qu’on leur complique la vie.

Autant biologiquement, je me demande ce que la nature a voulu faire de mon corps en y ayant inséré un transformer à scies au niveau du bide, autant psychologiquement, y a un gros bug dans la machine.
Mes émotions font des tours sur les montagnes russes du coin, et passent sans arrêt de sad sad day à méga happy day, j’ai pas le temps d’attraper la floche.

De quoi se donner la nausée.

Par moments j’aimerais que ce soit le garçon qui marche sur l’autre trottoir qui se fasse klaxonner plutôt que moi.

Ou encore que dans le rayon cosmétique je ne me prenne pas la tête pour choisir un shampoing (sachant que je reviens toujours vers le même, mais instinctivement j’en fais une question d’état).

Je peux être prise d’excès d’achat, ou d’envie folle de manger, et gonfler, mincir, en ayant des envies de femme enceinte sans l’être.

Me réveiller en pleine nuit à causes de bouffées de chaleur comme si je me bronzais sous une lune à 40 degrés.

J’ai un paquet d’hormones, je pourrais en faire des bouquets, vous les offrir pour les fêtes et me reposer un peu.

Si d’une planète extérieure on avait parlé de ce qu’était une femme, on pourrait la réduire à des faits, des traits, des cris.

Ou simplement dire qu’il s’agit  d’un homme juste, un peu plus compliqué que la moyenne.

Avec des habits plus courts, et qui râle souvent.

 

Ca n’enlève en rien que d’être une femme, madame, c’est bien bandant.

Caribouland
FacebooktwitterpinterestinstagramFacebooktwitterpinterestinstagram
22 janvier 2012

Le Syndrôme de l’elsewhere

Elsewhere

tumblr_lwh7m9wO0U1r4dbwto1_500_large.png

Ca m’arrive à chaque fois que je vois un fim américain, c’est inévitable. C’est une espèce de fantasme qui ne me quitte pas, j’ai des envies irrépressibles de gratte-ciel, de baggle, et de starbucks, le tout mélangé dans une odeur chaude d’épices et de trottoirs mouillés.

tumblr_l4srtpo9XV1qcqbvmo1_500_large-copie-1.png

De cafés où l’on s’assoit pour lire ou écrire pendant des heures, regarder par la fenêtre les serial shopper qui passent près de la vitrine et se mirent tandis qu’on surprend leurs regards.

D’appartement petit mais cossu qui donne sur un parc à Londres où je ferais mon jogging le matin pour rencontrer un beau brun qui aime mon accent de pseudo-frenchie.

So cliché, so easy.

 

C’est sûrement les contours de Bruxelles qui me blasent.

Pourtant qu’elle est belle et généreuse, même les jours gris et pluvieux même quand les gens râlent sur la bruine.
J’ai peut-être juste envie d’un ailleurs, pour un week-end, pour voir autre chose que les contours de ma ville.

Découvrir de nouveaux pavés, d’autres têtes, d’autres gens.

Ce genre de chose me démange grandement.

D’ici là, n’allons pas trop loin, restons ici.

Le dimanche, c’est film-culcul-day.

 

Bonne soirée.  

Caribouland
FacebooktwitterpinterestinstagramFacebooktwitterpinterestinstagram