Quand je me lève le matin, j’ai déjà des pensées dans la tête, qui se baladent, vaguement claires, souvent diffuses, mais pourtant là.
Des pensées qui me suivent, du matin au coucher, dont j’ai du mal à me débarrasser, qui peuvent prendre trop de place, dont je ne peux pas me défendre.
Et plus j’essaye de m’éloigner de moi-même, plus je me crée un monde où tout tourne autour d’un seul thème.
En chien qui se mord la queue, je tourne en rond.
C’est comme de vivre avec deux penchants en moi, la fille qui pense trop et celle qui ne dit rien. Y en a souvent une qui parle, et je me retrouve avec dix personnes dans un corps qui ont chacune un avis différent.
Je danse d’un pied sur l’autre, je suis dubitative, pensive, ou juste complètement larguée.
J’ai des frissons, envie de crier et de boire un café bien fort.
Alors pour m’en sortir j’écris, ou je dessine, j’essaye de réunir tout ce que j’ai pour en faire des lignes, des gros traits noirs. J’appuie un peu plus pour que la plume crisse.
Puis souvent, la plupart du temps, je préfère être celle qui est dans le coin de la classe, qui observe tout mais ne lève jamais le doigt.
Parce que, tu sais, c’est toujours plus simple d’abandonner, même si je ne le fais jamais vraiment.
Si je laisse tomber certaines idées, je n’ai plus l’envie, plus la rage, celle qui fait pousser les murs, donne envie de gravir des montagnes.
J’ai dans ma tête des bouquets de pensées qui se portent comme un charme.
Ils ont des couleurs à tomber par terre, illuminent le cerveau du plafond au plancher.
Il y a des pensées qu’on ne peut pas jeter, alors j’ai fait le tri.
Et ça va mieux depuis.
Caribouland
J’ai les yeux un peu humides quand je te lis, c’est tellement joli.
Tu sais parfois j’ai envie de passer mes journées à dormir, pour ne plus penser, ça fait beaucoup de mal de se souvenir de certaines choses pas très belles, mais si je dormais tout le temps, j’aurais pas pu lire ça, alors des fois, forcer un peu son corps, ça en vaut vraiment la peine.
Je t’embrasse fort.