Depuis quelques jours, je ne vois plus que la pluie qui bave sur les fenêtres, à la manière d’un diable aux doigts trempés qui nous fait un remake de « la scène de la main qui glisse contre la vitre ».
J’aime bien le crachin qui craint, mais couplé au vent, il me transforme en chimpanzé infâme et non apprêté qui a besoin d’une bonne dose de caféine.
Je parle du temps comme d’une bouse parce que ça me fait du bien, chacun sa thérapie .
Qui dit météo de poncho-châle (oui, j’ai craqué sur ce genre d’écharpe pliée qui, une fois déballée à la maison pourrait très bien servir de tente)(pour trois)(voire 10), dit plus de temps pour traînailler comme une guenille oubliée sous le canapé.
Et après ce qu’il s’est passé, j’ai vraiment eu du mal à reprendre la plume, me poser et réfléchir.
Comme à chaque fois que je suis bloquée en plein vol, je me sens toute idiote, à ne pas savoir que dire ni contempler, qu’est-ce qui te fait rêver quand tout s’arrête de tourner ?
Moi, j’ai une technique d’escargot toute simple, un peu à la façon du moonwalk de Michael (qui, soit dit en passant, marchait en arrière parce que ses shoes étaient à l’envers), c’est my move, mon issue de secours, ma bataille : je me rapproche du futile dès que je sens qu’un feu va partir.
Pour ça que je mime Joey de Friends, que je me repassais la série quand la France retenait son souffle, que je continuais à m’intéresser aux futurs bouquins de ma bibliothèque, au monde de la cosméto, que je regardais le peu de vidéos youtube diffusées ces jours-là, des films à pleurer de rire sur le coin d’un sofa.
Plus les nouvelles craignent, plus je cherche les ballons qui m’envoleront en l’air, chacun remplit d’une promesse :
- il me faut clairement un Poney pour aller jusqu’au Delhaize
- roooh, le legging fluo que je cherchais depuis des années
- et si je me mettais des paillettes juste sur le mollet droit. Et sur la jambe gauche. SUR LE LOBE, MAIS OUI
- s’extasier avec une tranche de vieux frometon fondu
- regarder new girl et voir le petit copain sexy trognon de jess
Et puis une fois que t’as touché le ciel, n’oublie pas le sol quand même
Donc, tout doucement, les heures passant, j’ai à nouveau foulé une route stable et solide, le genre de truc « bâti dans la roche », increvable, incassable, n’importe qui peut te rouler dessus, au moins tes doutes et tes envies resteront ancrés dans le macadam.
J’ai donc recommencé à dépenser mon argent et emmerder les vendeuses dans les magasins.
Signe que les choses reprenaient lentement leur cours.
J’avais mon poncho d’amour agrippé au cou, des sacs de course collés aux jambes par les rafales, le sourire sur mes dents et un « haaaaa » lâché/hurlé pendant les secousses.
Mais la patate occupait mon esprit, la page blanche avait enfin disparu de mon quotidien, et quand tout revient comme une vague et que tu n’as plus qu’à arranger les mots, c’est le plus JOUISSIF des sentiments.
De mon point de vue de rédactrice.
Pas sûre que ça excite un fermier, lui son trip c’est le foin à plein nez.
Rien que d’installer une application de notes me mettait dans tous mes états, faut pas trop perturber une personne qui sait à nouveau puiser LES MOTS dans la MINE d’un stylo, elle a besoin de calme pour créer.
Je fais des bonds, je tiens le bon bout, j’ai tellement retrouvé la pomme de terre en écrivant que je voulais faire un rapprochement subtil dans ce billet, du style : « l’inspiration c’est comme la libido, tu sais, ça va ça vient ».
Mais, moi et Monsieur Le Bon Goût avons du mal ces derniers temps.
Il dit que je suis pire que lui, je pense surtout qu’il ment.
Un peu.
Je fais ce que je peux pour qu’on s’entende.
Caribouland
Moi aussi je me suis envolée avec les ballons, enfin j’ai essayé…ils me font du bien et puis comme toi je redescends doucement mais surement.
Je me retrouve beaucoup dans ce que tu as écrit
♡♡♡♡♡ c bo melancolik mais plein d’espoir et la drolerie est toujours la en tous k! Kel plume effectivement! Moi aussi jme retrouve dans tesmots!!merci pour ta subtilite toujours aussi funky! C un plaisir de te lire,tu le merites tellement ton award!
Bonsoir Mona,
Je suis une lectrice assidue mais discrète de ton si joli blog qui en a dans le ciboulot. C’est donc mon premier commentaire ici et c’est pour te dire Merci tout simplement. Cela fait plus d’une semaine que je venais tous les jours ici, entre deux flash d’actualité dans l’espoir de te lire, de m’évader avec tes mots légers mais tellement censés. Je comprends bien ta souffrance face à la page blanche et je te remercie d’autant plus d’être parvenue à la surmonter car cet article méritait d’être lu. Bravo encore pour l’ensemble de ton blog (et tes jolis dessins) et de nouveau Merci, tout simplement.
Quelle belle plume
J’étais comme toi, j’étais presque incapable de tenir mon stylo sans penser à ce drame ..
Mais il faut continuer
SE BATTRE