Quand tu fais partie des gens « qui viennent de quelque part », c’est comme si tu appartenais à une secte très fermée dans laquelle seuls les adeptes peuvent comprendre ce que tu ressens quand tu poses le pied sur le sol où prennent tes racines.
Bien sûr je n’y suis pas née, mais j’y ai tellement passé mon enfance sur cette île, à chaque grandes vacances scolaires, que ce petit bout de terre jeté en pleine mer pas loin de la Corse, et tout italien, me fait à chaque fois le même effet : d’être à la maison et de s’y sentir délicieusement bien.
Je retrouve mes saveurs, rien que l’odeur de l’air est trop reconnaissable. Il y a des pins qui longent la route jusqu’à Cala Gonone, parfois des troupeaux de chèvres qui barrent le passage, puis il faut surtout savoir prendre ces foutus virages qui dessinent les serpents sur les flancs des montagnes.
On reprend les habitudes d’un déjeuner tardif, les pieds croisés sous la table, avec des cappuccinos qui ne ressemblent à rien de ce que l’on trouve hors de la méditerranée : ils sont bombés, moelleux, la mousse tient incroyablement bien. Et de baigner ses babines dans le café quand on regarde l’horizon de la terrasse fait passer le meilleur moment de la journée.
Puis on chavire avec ce bleu environnant, dans le ciel comme sur la mer, ces plages de galets fins avec de la place pour les parasols plantés comme des fleurs dans le sol blanc.
On part pour la journée, bronzer comme un toast, goûter au farniente, au plaisir de pouvoir souffler un peu.
J’ai repris un bol d’air frais, il faisait chaud partout où on allait, la plante des pieds brûlait au soleil et je ne manquais pour rien au monde la dégustation quotidienne de ma glace préférée.
Une cochonnerie tricolore prise dans un biscuit moelleux, le très célèbre cucciolone qui me fait me claquer les cuisses, et fermer les yeux.
Puis toujours, cette masse bleue enveloppe tout le paysage par sa beauté, son élégance, on se croirait pas assez gentil que pour mériter ça.
On plonge dans l’eau, on relève la tête, on se prend pour un poisson qui adore faire des vagues.
On est parti faire un tour en bateau, comme les touristes, pour pouvoir voir les plus belles plages de la côte.
On a vu la piscina di venere, on a pu sauter dedans, on a fait escale à Cala Luna et Cala Sisine, deux des plus beaux endroits proches de Cala Gonone.
Je connais tout ça depuis 20 ans.
C’est comme de rentrer chez soi chaque fois que j’y vais, quand je vais me balader au port, que je prends un cornet chez le glacier, que les gens piaillent autour de moi.
Je me trouve souvent trop habituée à tout ça, parce que c’est beau, mais que d’y aller chaque année ça m’a un peu lassé l’oeil.
J’essaye pourtant de toujours y retourner avec un oeil neuf, de découvrir ma Sardaigne comme si c’était la première fois, et de m’émerveiller comme une gosse le ferait.
En tout cas j’ai passé neuf jours de rêve.
Puis franchement, qui dirait non à des paysages pareils ?
Caribouland
Rha, tu fais pleurer mes yeux tellement c’est beau. J’ai la même chose avec la Sicile, ses plages de galets, ses figues de barbarie, son soleil qui tape, ses granite alla fragola, son bruit des vagues… j’espère y aller en Septembre, sinon je pense que je vais mourir. Sans dec.
Bises et bon retour 🙂
c juste superbe ce bleu/vert de la mer!
Wow, c’est magnifique !
On sent vraiment l’amour que tu portes à ce petit bout de terre… Faut dire que c’est magnifique… Mais moi, je voudrais bien voir une photo de ta glace tricolore, là… ^^
C’est cool de retourner en vacances dans un lieu qu’on aime et qu’on connait par coeur, tellement de souvenirs y sont rattachés. Comme tu le dis, cultiver la fraîcheur du regard est important. Très bel article.
Bises
Cette dernière photo est absolument merveilleuse et donne très envie d’y être !!!
Mais quelles superbes photos !
Superbes photos ^^
Moi aussi je « viens » de Sardaigne et je me reconnais beaucoup dans ce que tu écris!
C’est sur que c’est la plus belle île (du monde je dirais même!) Cala Gonone c’est tres beau, moi je « viens » un peu plus du Nord (vers Olbia). Malheureusement je n’ai pas la chance d’y aller cet été!