Tu sais bien, c’est les soldes, hystérie et compote de fringues.
Je crois que j’aime pas trop ça, les soldes.
Enfin, j’ai une certaine aversion pour le fouillis ambiant qui règne dans les boutiques à cette époque de l’année, quand l’été fait suer les cartes bancaires, qu’on voit des filles courir d’une boutique à l’autre avec un air très affairé.
Qui parviennent à trouver de quoi se refaire une garde-robe entière, quand toi, décomposée et perdue, tu finis avec un pull blanc taille M que tu ne porteras jamais.
Mais c’est les soldes, c’est comme à noël, si t’es pas dans l’esprit, t’es forcément out.
Les devantures des magasins prennent des couleurs, le chaland essaye de te vendre l’ancienne collection d’une manière aussi pénible que criarde.
Quand tu passes la porte, il se passe aussi quelque chose d’intense dans les étalages.
Même rangés dans un ordre tout relatif, les vêtements ont décidé de t’embrouiller les méninges, on passe d’un 34 à un 42 sans avoir droit aux autres tailles qu’il devrait y avoir entre ces deux chiffres.
Râlant.
L’autre jour, alors que je me baladais dans cette exécrable atmosphère, j’ai voulu aller faire un tour chez Etam Lingerie.
Autant j’adore Hunkemöller pour ses ensembles de poupettes (et ses trois culotte à 12 euros), autant chez Etam je m’y retrouve avec les habits de nuit.
Il faut savoir que je suis une fille qui ne lésine pas sur le confort ultime que procure le pyjama en fin de journée, quand, après des heures d’intense cohue mentale, je me retrouve allongée comme un pacha (certains diront que j’ai l’air d’une mamie, mais ça c’est avoir envie de faire plaisir aux clichés), les pieds en éventail, me sentant aussi bien que si j’étais dans un bain d’eau très chaude.
Du coup, j’apparente souvent la quête d’un pyjama à la quête du graal.
J’essaye de reprendre ma place dans tout ce fouillis, entre les étagères et le bruit incessant des caisses qui s’ouvrent et se referment, je me concentre : il faut que je trouve un short pour dormir.
Je vise un habit bien précis, un couvre-fesse facile pour les soirs d’un été torride que l’on connaît tous cette année (ah oui, juillet 2012, on t’as dans notre coeur, tu sais), et je me retrouve presque obligatoirement devant les shorty de nuit estampillés d’un « -50% » imprimé sur une étiquette rose et blanche.
Je suis déjà flattée.
Je touche les tissus, c’est doux, ça glisse, on s’imagine porter de la soie, qui volette et fait apparaître le fessier à chaque pas.
De la sensualité comme j’aime.
Jusqu’à ce que l’oeil tombe sur l’entre-jambe et que je me fige, parce que j’ai peur qu’il pendouille, qu’il tombe mal.
La pendouillette que j’appelle ça.
En rayon, t’es toute contente, tu te dis « bouarf, je vais pas essayer, il est trop mignon, je le prend, « m’emmerderait grave que la morue qui me colle depuis tout à l’heure le chope à ma place« .
Tu passes à la caisse, et tu repars (presque fière) avec ton pyjama de superstar.
Une fois à la maison, tu te déshabilles, tu passes le shorty en affichant un air de joyeux luron, et là, tu te retrouves devant le miroir à crier « HORREUR, DESILLUSION ! », l’entre-jambe jouant un peu trop avec la gravité.
T’es sûre d’être née femelle, d’avoir fait ton achat dans un magasin pour fille, mais non, il y a une anomalie dans le tissu, il tombe mal, il y a ce bout qui pend gravement et te perturbe au dedans de toi-même.
J’avais décidé que cette année, ce genre de chose n’arriverait plus.
Parce que la pendouillette, ça va deux secondes quand c’est ta culotte du mois (tu sais, celle de la marque « bridget jones gold premium« ), mais une fois que t’as envie d’un peu te mettre en valeur, faut pas qu’il y ait un centimètre de tissu mal placé.
Question de principe.
Du coup, l’autre jour, j’ai sauté le pas, j’ai été affronter les cabines d’essayage malgré les files et les regards de morues baveuses, j’ai ESSAYÉ mon précieux (le dernier qu’il restait, j’ai eu le coup de foudre dès que je l’ai vu), et en ouvrant les yeux pour voir ce que cela donnait, tout tenait, ça faisait « volette volette » à chaque pas, bref, le rêve.
J’ai payé, j’ai gambadé jusque chez moi, et depuis, on vit une folle histoire d’amour lui et moi.
Tellement folle que ce shorty s’est retrouvé près de mon coussin alors que je m’étais endormie avec l’habit bien calé sur mes fesses.
Mais je lui pardonne ses manies, il pendouille pas, lui, au moins.
Un bon week-end les roses !
Caribouland
Jadoooooore ton article 🙂
Et j’adore aussi les pyjamas (au grand malheur de Mr)
Avant je bossais comme styliste dans une boite qui faisait des pyjamas. Alors je trichais je les mettais au point pour qu’il tombe pile poil nickel sur moi
J’en ai toute une collection, avec des hello kitty dessus
*rire démoniaque