Parfois.
Un matin, tu te réveilles en parfaite harmonie avec la nature, la bouche pâteuse comme de la boue et les cheveux en compétition avec un buisson mal taillé.
Tu sors ton chien, tu t’habilles, et tu penses que tout roule comme sur des roulettes jusqu’à ce que tu arrives au boulot.
En somme tu y vas parce que t’aimes bien les clients, le contact humain, la lueur amusée dans leurs yeux quand tu places un blague au bon endroit dans la conversation.
Bref, tu gères le côté social avec les gens normaux, civilisés et dotés d’un brin d’humour.
Puis arrive Mégère.
Blonde, petite, la trentaine, un enfant un peu à l’ouest collé à ses basques.
Elle, elle s’est levée ce matin en parfaite harmonie avec la population des moustiques, et à décider de piquer tout ce qui bouge et tant pis si ça fait mouche.
Donc, Mémé a dégainé sa raquette pour taper de la balounette sur le terrain et s’est présentée au bar comme une actrice en manque d’attention.
Tandis que je branche mon regard sur elle comme on allume un projecteur, elle me lance dans un soupir :
« Je vais sur le terrain quatre ».
Ah mais oui mais non que je lui réponds.
Je poursuis en lui disant, toute confuse (mais souriante)(puis cordiale), que je l’ai mise sur le terrain du bout parce que les trois premiers sont occupés et qu’un monsieur vient de descendre pour prendre le quatrième.
Sur ce, elle me réplique que si il y a des stages il faut le noter sur le site, en se fendant d’une moue adorable qui fait concurrence à la mienne.
J’essaye de rester calme en lui expliquant que je gère et que si il n’y a a pas assez de terrains disponible, je bloque ceux qui restent pour permettre aux joueurs de pouvoir respirer aisément pendant le jeu-set-match.
Ca n’a pas l’air de la satisfaire.
Au fur et à mesure de la conversation, sa mâchoire se crispe légèrement, ses mains se resserrent sur sa raquette mais elle reste lumineuse.
La faux-cul en ensemble du dimanche envoie des fleurs avec ses yeux tout en crachant du venin.
Elle commence une tirade, me pousse dans mes retranchements pour essayer de me faire réagir, me fait passer pour une idiote complètement allumée tout en essayant de m’épingler sur son mur des trophées de la journée.
Je reste diplomate, l’informe que je ne suis pas webmaster et que ce dont elle parle dépasse mes compétences en matière de maintenance de site internet (oui parce que mettre une banderole à paillettes pour dire qu’il y a des courts occupés par des enfants, je ne vois pas en quoi ça la regarde, ELLE A QUAND MÊME UN TERRAIN grâce à moi, bourdel).
Re-sourire émail diamant.
Faut pas croire que ça l’a laissé coite, mais au moins, ça l’a motivée pour m’abandonner et descendre sur le terrain.
Elle m’a lancé un dernier sourire tropbrillant pour l’occasion et s’est tournée vers la porte.
Elle n’est pas blonde en fait, elle est châtain.
La lumière lui joue des tours au moustique.
NB : deux fois qu’elle passe et qu’elle me fout en rogne, la troisième fois, je lui joue le rôle d’une serveuse ivrogne. Juste pour rire
Caribouland
C’est toujours un plaisir de te lire!
Cet article me fait sourire car je connais ce genre de situation (je suis vendeuse en job étudiant dans une boutique de chaussures). J’ai suggéré à ma responsable de tenir un best-of … (sur le coup ça énerve, mais j’suis sûre qu’après y’a moyen de rigoler!)
Bonne année Mona ! 🙂