Difficile d’être complètement zen quand on se retrouve du jour au lendemain comme un dalmatien aux taches rouges, le tableau agrémenté de pustules éparses, une sensation rugueuse sous les doigts quand on les passe sur le visage.
J’ai parfois des réactions avec certains produits cosmétiques (mais toujours pas de troisième téton en vue). Quand ça m’arrive, je suis de très mauvaise humeur, je mange du chocolat, c’est une galère internationale.
D’abord, parce qu’on est tenté de tout camoufler, avec des produits de teint couvrant – poudre matifiante, farine fermentante. Qui vont rester sur la peau toute la journée, macérant (c’est bien ce qu’il se passe si tu sébumises un max), jouant avec les détritus de pollution qui voguent dans l’air ambiant.
Ensuite, on va peut-être essayer de traiter ça comme une acné basique, alors qu’il s’agit d’une mauvaise réaction à un produit cosmétique.
Comment je le sais ?
Retiens une règle (en plus de se démaquiller et de bien s’hydrater la peau chaque jour)(et de changer de culotte) : il ne faut jamais introduire deux nouveaux produits en même temps.
Ton minois n’est pas une usine qui s’adapte aussi facilement qu’une Nabila lâchée nue en pleine jungle, il a besoin de TEMPS pour s’habituer, de TEMPS pour se régénérer, le tout sans compter les facteurs externes (air-co, air intense en ville, la barbe de l’homme) et internes (les saloperies d’hormones, ta tequila d’hier soir) qui sont des variables sur lesquelles on a un contrôle plus que modéré.
Quand on s’assied un instant, et qu’on choisit un soin à intégrer dans sa routine il faut :
- qu’il réponde à un besoin immédiat : on n’utilise pas un gel nettoyant en hiver, en été c’est mieux, on ne traite pas ses taches avant d’avoir régler son acné, etc.
- qu’il ait du sens dans notre quotidien : si on sait qu’on va à la piscine trois fois par semaine, une crème légère le jour ne suffira pas à rattraper les dégâts du chlore. Soit on s’arme d’un nouveau masque pour endiguer les plaques de déshydratation sur les pommettes, soit on upgrade son hydratant
- qu’il se marie bien avec le reste : autant le matin, même un fond de teint peut être une raison pour s’armer d’une bombe d’eau dessous, surtout s’il est trop matifiant. Autant le soir, il faut veiller à ce que les couches de soins travaillent en harmonie, pas de double emploi (trop de gras sur trop de gras), et pas des ingrédients qui sont too much (un sérum avec du silicone sur une crème avec silicone en haut de liste, ça peut pelucher, mais aussi empêcher l’action de l’autre par effet barrière)
Mon petit combat
Depuis deux mois, j’avais deux plaques qui s’étaient installées sur, respectivement, le bord de ma narine et de ma bouche (côté menton), comme si je m’étais râpé la zone à l’aide d’un grattoir.
Je veux bien l’admettre, je suis une fille spéciale, mais je ne pousse pas le vice de l’exfoliation jusque-là.
J’ai d’abord incriminé la barbouze de l’homme, sauf que, dans une logique toute naturelle, j’aurais du avoir tout le bas du visage irrité à la « mraouw, vient me gratouiller le mentounioux avec tes pwals par milliers ».
J’ai ensuite prétendu qu’il s’agissait peut-être d’une dermatite (ça en avait tout l’air en regardant sur gougeul), avec sa sécheresse et ses « boutons morts » (les rouges inutiles, sans pus ni tête), mais rien n’arrivait à la virer : le nettoyant super doux, les huiles végétales et les sérums de nuit basique appliquées localement et en lesquels j’avais toujours eu une confiance aveugle.
Nada.
Aucune amélioration. J’avais une poussée une fois par semaine, c’était moche, indomptable avec mon combo fond de teint + poudre. J’en étais arrivée à ma limite ultime : j’avais pris un rendez-vous chez la dermato. YES, AGAIN.
Sauf que je n’y suis pas allée pour des raisons indépendantes de ma volonté, un problème de faille spatio-temporelle, mon filofax et moi n’étions pas en saine communion, j’ai fini par me rendre compte le jour-même que j’avais oublié la consultation en flûtant un « merdouille ».
Mais mais mais.
Je n’avais soudainement plus besoin d’y aller (ouuuh, le teasing).
La crème qui gère tout
Je veux bien m’habiller comme une plouc pendant une semaine si cette crème ne règle pas vos problèmes, mais en soi, sur ma peau, elle a été tellement miraculeuse que j’étais grandement ennuyée en regardant mon calendrier de test.
Je marmonnais des « plus que deux semaines, une semaine, trois jours, demain, ayé JE PEUX EN CAUSER MAINTENANT ? ».
Elle a agit dès la première nuit, le lendemain, j’ai presque réussi à me maquiller normalement. Il y a eu des tentatives de rechute de la couenne, mais cette night cream la tenait par la croupe en lui soufflant qu’elle n’avait pas intérêt à sombrer.
Et elle l’a écoutée.
C’était pas faute d’avoir essayé des soins spécifiques pour peaux en détresse : de la dermalibour en passant par le baume à la rose qui avait sauvé mon pif enrhumé, puis le masque anti-rougeurs d’Avène (qui m’a fait dire « bonjour pustule » au réveil), la xeracalm corps (tant qu’on y est), tout ce qui pouvait être sans parfum/pour escalope irritée est passé sur ces deux foutues plaques.
Pas de changement, elles restaient coites, à me reluquer par le biais du miroir. Avec ou sans soin, c’était du pareil au même, comme si je m’esquintais à grimper un mur sans fin.
Et, entre nous, je la connais bien ma saloperie de peau, j’aurais du trouver la bonne recette dès le début, mais ici, j’avais plutôt l’impression de parler italien avec un russe.
De la gamme Tolériane, je n’ai jamais testé que le lait dermo-nettoyant, une petite tuerie basique et lactée pour se démaquiller.
Donc a priori, j’étais conquise d’avance quand j’ai vu débarquer un – minuscule – tube d’Ultra Nuit devant ma porte magique.
Dedans on trouve :
de l’eau, de la glycérine, du squalane hydratant, du beurre de karité, de la niacinamide (anti-âge, régule le sébum, participe à endiguer les poussées de rougeurs), un silicone (pour le côté doudou), de l’allantoïne (anti-inflammatoire et apaisante), un polymère (toujours pour avoir un bel effet de texture), de la carnosine (cicatrisante, anti-oxydant), entre autres.
Je ne pense plus chercher de crème pour une éventuelle nouvelle crise, depuis que je l’ai, je l’ai utilisée sans discontinuer, à la manière d’une ourse en manque, la patoune dans son pot de miel salvateur.
Elle est simplement parfaite : parce qu’elle a une texture ni trop grasse ni trop légère, on sent qu’elle est riche en agents hydratants (pas eu une seule plaque sèche depuis que je l’utilise), elle a réussi à dégommer mes deux zones de râpage près du nez et de la bouche en deux nuits top chrono (et je t’assure que c’était la guerre depuis deux mois, j’en pouvais plus).
Sans compter que le packaging a du sens, il a une petite taille et contient un « sachet » dans le tube qui s’amincit à force qu’on se sert du bidule (un mix entre le flacon pompe et air-less).
Il est certain que j’ai aussi adapté ma routine, utilisé un baume safe en démaquillant et un nettoyant que je connais bien, deux-trois sprays d’hydrolat de bleuet pour apaiser, puis l’Ultra nuit. Et quitte à être impeccable, je ne me tournais que vers des valeurs sûres en makeup.
Enfin plus ou moins… j’ai voulu frimer en m’achetant la dernière touche confort de gemey, en pensant qu’elle me donnerait un teint de poupée à moi aussi, mais en quelques jours, elle m’a ravagé le terrain à la vitesse d’une taupe enivrée sur un green de golf.
J’ai arrêté de l’utiliser, et pareil, tout est redevenu normal à la vitesse grand V avec le soin Laroche Posay, fini la rugosité passagère à cause des dégâts d’essais cosmétiques.
Je m’accroche à ce tube comme une désespérée mais j’assume.
Quand tu trimes pendant des semaines parce qu’absolument rien n’agit sur ta couenne sensibilisée, et que d’un coup, au détour d’une noisette hydratante, tu revis (du minois), tu peux me croire, la victoire est belle.
Ceci étant dit, don’t forget : quand tu as une petite allergie/intolérance cosmétique, il ne faut pas agir comme une idiote. On prend sa liste de basiques, on réduit au minimum, le temps que tout passe. Et surtout, on ne joue pas à plus malin que son voisin en essayant d’introduire un max de nouveaux produits dans sa routine. Ca ne sert à rien de se grouiller, tes pores ne sont pas des machines.
Et a priori, si tu suis mes conseils, tu devrais vite pouvoir cibler le fauteur de trouble : c’est le dernier comique que tu as introduit dans ta salle de bains.
Des bisous les Caribous !
Crème Ultra nuit Tolériane de Laroche-Posay, offert par la marque (MER-CI)
Environ 20 euros selon les dépositaires, trouvable en parapharmacie