Je me souviens d’un épisode de Sex and the city, où Carrie n’avait plus un rond pour payer son loyer alors qu’elle avait des milliers d’euros dans ses placards, sous forme de chaussures de luxe et de fripes.
Ce qui lui faisait plaisir l’avait ruinée.
Il y a des matières qui transforment des envies en réalités, comme l’amour, l’argent, le pouvoir. Ca tourne en rond entre ces trois thèmes, sans arrêt, et le fait de franchir la barrière qui sépare le désir de l’avoir fait toujours ressentir un petit gargouillis au fond de soi.
Je connais pas mal de gens qui achètent par thérapie, parce que l’éclair au café, fourré à la crème, est toujours mieux qu’une séance chez un psy, parce qu’aussi les deniers donnent le choix sur tout ce que l’on veut.
Ca permet souvent d’éloigner le problème, ou de s’en créer un autre, en balayant un sujet à coup de piles de bouquins qu’on ne lira jamais, ou de toutes dernières éponges multi-grat’ qui ne gratteront jamais rien que le fond d’un placard.
Si je devais chiffrer mes envies, en restant dans une optique raisonnable, j’arriverais sûrement à des milliers d’euros.
Il y aurait dedans de quoi me permettre de survivre, comme un boulot qui me plaît, mais également les moyens pour y arriver, et des babioles autour pour me pomponner.
Mais ce qui est nécessaire à une personne ne lui est pas forcément utile.
Alors certains ont trouvé la parade, détournent les codes, te font l’apologie de ce qui ne sert à rien, à outrance, jusqu’à tomber dans une pathologie commerciale absolument rebutante.
Ca peut aller des blogs beautés où l’on incite à l’achat, alors qu’en vous réveillant ce matin, vous n’aviez aucune idée de ce qu’était un Haul, ou une éponge konjac.
Apparemment ma génération fait partie d’une époque où tester et posséder à la pelle est chose courante, dénuée de tabou, à la limite de l’exhibitionnisme.
Parfois ça me donne envie de brûler mon ordinateur.
Parfois ça me fait acheter.
Mais quand on a les moyens, qu’est-ce qui peut encore nous arrêter ?
Caribouland