Je pensais qu’en finissant mes études, tout irait vite.
Que mes compétences seraient gage de qualité, qu’elles donneraient envie de travailler avec moi.
Que je serais quelqu’un qu’on a ENVIE d’embaucher sans se poser de questions.
En réalité, il n’y a pas d’envie dans ce monde de brute.
Tout le monde passe par un trou de souris pour essayer de décrocher le job de ses rêves, et tant pis si la foule en écrase certains.
J’ai un peu du mal avec cette notion de gagne, d’y arriver à tout prix.
Je sais qu’on a rien sans rien, et que, qui reste assis ne se cause que du soucis.
Quand je suis volontaire, je postule puis j’attends incrédule, parfois on ne me répond rien parfois je fais des tests auxquels j’échoue.
La déception est moins grande quand on s’imagine déjà rater la marche.
C’est ce qu’il me manque, le pouvoir d’y croire, celui qui s’est tellement affadi depuis quelques mois qu’il n’a plus que la taille d’un petit pois insignifiant.
J’ai l’impression de souffler sur un feu dont on m’enlève les braises une à une, qu’on ne me laisse jouer qu’avec une carte quand les autres ont un accordéon de possibilités.
C’est dur d’encore se dire qu’on est bon, qu’on vaut quelque chose, quand on est dans cette période de transition, celle où l’on sort de ses études, qu’on n’est pas encore au chômage, sans véritable statut à part celui de demandeur d’emploi.
Je demande à travailler.
Et je me sens inutile en attendant, c’est surtout ça.
Mais, si personne ne peut changer le cours des choses à part moi, comment avancer quand on ne sait plus trop quelle direction prendre ?
Comment garder un cap quand Madame Motivation baisse les bras, elle aussi ?
Il faut rester motivé, attendre qu’une opportunité se présente, plonger, et espérer avoir atteint son but sans s’être fait doubler.
Bah oui, c’est aussi simple que ça.
Je fais de mon mieux en tout cas.
Caribouland