Catégorie : Humeurs

3 janvier 2013

Le moustique châtain clair

Parfois.

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Un matin, tu te réveilles en parfaite harmonie avec la nature, la bouche pâteuse comme de la boue et les cheveux en compétition avec un buisson mal taillé.

Tu sors ton chien, tu t’habilles, et tu penses que tout roule comme sur des roulettes jusqu’à ce que tu arrives au boulot.

En somme tu y vas parce que t’aimes bien les clients, le contact humain, la lueur amusée dans leurs yeux quand tu places un blague au bon endroit dans la conversation.

Bref, tu gères le côté social avec les gens normaux, civilisés et dotés d’un brin d’humour.

Puis arrive Mégère.
Blonde, petite, la trentaine, un enfant un peu à l’ouest collé à ses basques.

 

Elle, elle s’est levée ce matin en parfaite harmonie avec la population des moustiques, et à décider de piquer tout ce qui bouge et tant pis si ça fait mouche.

Donc, Mémé a dégainé sa raquette pour taper de la balounette sur le terrain et s’est présentée au bar comme une actrice en manque d’attention.

Tandis que je branche mon regard sur elle comme on allume un projecteur, elle me lance dans un soupir :

« Je vais sur le terrain quatre ».

Ah mais oui mais non que je lui réponds.

Je poursuis en lui disant, toute confuse (mais souriante)(puis cordiale), que je l’ai mise sur le terrain du bout parce que les trois premiers sont occupés et qu’un monsieur vient de descendre pour prendre le quatrième.

Sur ce, elle me réplique que si il y a des stages il faut le noter sur le site, en se fendant d’une moue adorable qui fait concurrence à la mienne.

J’essaye de rester calme en lui expliquant que je gère et que si il n’y a a pas assez de terrains disponible, je bloque ceux qui restent pour permettre aux joueurs de pouvoir respirer aisément pendant le jeu-set-match.

 

Ca n’a pas l’air de la satisfaire.

Au fur et à mesure de la conversation, sa mâchoire se crispe légèrement, ses mains se resserrent sur sa raquette mais elle reste lumineuse.

La faux-cul en ensemble du dimanche envoie des fleurs avec ses yeux tout en crachant du venin.

 

Elle commence une tirade, me pousse dans mes retranchements pour essayer de me faire réagir, me fait passer pour une idiote complètement allumée tout en essayant de m’épingler sur son mur des trophées de la journée.

 

Je reste diplomate, l’informe que je ne suis pas webmaster et que ce dont elle parle dépasse mes compétences en matière de maintenance de site internet (oui parce que mettre une banderole à paillettes pour dire qu’il y a des courts occupés par des enfants, je ne vois pas en quoi ça la regarde, ELLE A QUAND MÊME UN TERRAIN grâce à moi, bourdel).

Re-sourire émail diamant.

Faut pas croire que ça l’a laissé coite, mais au moins, ça l’a motivée pour m’abandonner et descendre sur le terrain.

Elle m’a lancé un dernier sourire tropbrillant pour l’occasion et s’est tournée vers la porte.

Elle n’est pas blonde en fait, elle est châtain.
La lumière lui joue des tours au moustique.

 

NB : deux fois qu’elle passe et qu’elle me fout en rogne, la troisième fois, je lui joue le rôle d’une serveuse ivrogne. Juste pour rire

Caribouland
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1 janvier 2013

Le zeste du jour : les zombies sont lents

Le lendemain du nouvel an, tout le monde a changé de tête.

Il y avait des rayons de soleil qui passaient à travers les arbres et le ciel était bleu, mais avec chaque passant dans le paysage se dessinait une ambiance au ralenti.

Comme une tendance à ne pas vraiment avoir envie de marcher vite, de crier sur son téléphone, ou de s’énerver parce que le tram n’est pas à l’heure alors qu’il n’y en a pourtant que un toutes les vingt minutes.

Non.

2013 a peint sur les visages des passagers un air béat tandis qu’ils regardaient par la fenêtre les voitures défiler sur les routes.
Un homme en vert virevoltait sur les touches blanches d’un passage pour piéton en souhaitant la bonne année à deux coureurs prétentieux déjà partis, vite.

 

Les portes s’ouvraient et se refermaient sur des manteaux fripés et des tenues extravagantes, j’avais l’impression déjà de ne plus rien avoir dans le ventre.

Sauf un peu de peur.

Parce que 365 jours c’est grand, mais ensuite, mises bout à bout, les années font une écharpe qui coule autour du cou comme un festival coloré dont on aimerait bien se défaire mais sans pouvoir s’en passer.

 

Je ne prendrai pas de « bonne » résolution en fait, parce que de toute façon je ne les tiens pas.
Aujourd’hui, je suis juste rentrée chez moi.

Et j’ai dormi.

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Crédit photo

Caribouland
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31 décembre 2012

Tout ce qu’il y avait dans les étoiles la nuit

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Quand on débute une année, on l’attaque avec une envie de revanche, de redevenir le roi du monde, de sa vie, de son corps, on aimerait tout changer d’un coup parce qu’on pense que la nouveauté est forcément mieux.

Même si ce site existe depuis mars 2011, j’ai réellement décidé d’y investir plus d’énergie le premier janvier de cette année.
Parce que j’avais l’envie de bâtir quelque chose de nouveau, oui.

 

Ca a commencé doucement, comme une petite folie qui me faisait traîner des heures sur l’ordinateur.

C’est ensuite devenu une addiction qui s’immisçait dans mes courses en fin de journée, dans ma tête quand j’étais debout sous la douche à déverser des litres d’eau tout en me rappelant ce que j’avais à faire, je me disais chaque fois « tiens CA, c’est une bonne idée d’article ».

Et naturellement, on commence à parler de soi pour que les autres vous parlent d’eux.

Et jour après jour, en à peine quelques mois, vous avez été tellement nombreux à passer par ici pour lire mes articles que je n’osais plus vraiment avancer par moments, de peur de décevoir.

 

Parce que oui, quand j’ai décidé d’écrire pour moi mais tout en partageant toutes mes folies, mes envies, mes peurs aussi, c’était avec la volonté qu’à quelqu’un d’aider les autres, d’en apprendre plus, d’aller toujours plus loin dans la thérapie par le bonheur.

Les moments de créativité succédaient assez vite aux moments plus vides, et finalement, mon petit train est resté sur ses rails et a poursuivi son chemin comme si de rien n’était.

 

J’ai découvert tellement de blogueuses cette année, que cela reste uniquement en tant que « visiteur » sur leur site, mais aussi dans la vie réelle.
Je vous remercie pour votre gentillesse, vos articles colorés et votre fougue.

 

J’aimerais remercier mes lecteurs réguliers, ceux qui passent chaque jour pour voir si un nouvel article a été posté, ceux qui ne commentent jamais, ceux qui commentent tout le temps et ceux qui posent plein de questions intelligentes.

Et même si je parle plus souvent de beauté qu’avant, que les soins pour la peau sont devenus mon dada, je vous promets de vous emmerder avec des billets pleins d’humour qui vous feront oublier le boulot, le bébé et bobby votre chien.

 

En ce début d’année je déménage, j’ai eu 25 ans, aucun cadeau pour Noël, n’ai toujours pas le permis, je suis à la recherche d’un emploi, je suis jeune et dynamique, et j’aime le gratin dauphinois.
Et le homard.

JE VOUS AIME ET VOUS GÂTERAI D’ARTICLES

DES BISOUS ET UNE EXCELLENTE ANNÉE PAILLETÉE À TOUS !

Caribouland
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19 novembre 2012

Le zeste du jour : La BLOGO-ATMO-SPHERE

Quand au départ, bloguer était un passe-temps, quand finalement le passe-temps devient un hobby et que le hobby bouffe tout son temps, on se retrouve avec, sur les bras, un bébé bien trop gourmand.

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Je le gère mon bébé gourmand, j’organise ma journée pour ne pas y passer ma vie, j’essaye de ne m’en occuper que quand je sais ce que je vais écrire.
Il n’y a pas de prévisions qui tiennent, mon blog c’est l’espace de la spontanéité et si je n’ai rien à dire, je me tais.

Alors oui, parfois je fais des dossiers, qui me prennent plus de temps, ou encore des articles très fournis, mais j’essaye toujours de tout écrire en une fois, et seulement quand je suis bien préparée.
Ce qui me gêne c’est le trop, ce qui m’emmerde c’est le vide.

 

Forcément, quand on a un gosse comme celui-là, sur lequel beaucoupde gens tombent en une journée, on a tendance à regarder ailleurs, à en parler, pour voir si on est pas tropborder-line, si on ne dit pas des choses tropdures, si on parle toujours le même langage que la majorité.

Puis finalement, on commence à se déclasser, on vire vers un terrain créatif qui nous appartient, et là ON TIENT son vrai espace, celui où l’on pense qu’on pourra tout dire, tout penser et qui se colore selon nos goûts.

 

Mais rien ne change autour, c’est comme un quotidien qui se surcharge, il y a des gens qui ont des bébés aussi gourmands que le mien, mais qui font moins preuve de spontanéité, on tourne autour du fictif, du sans intérêt, de ce qui fâche ou laisse pantois.

On commence à être gêné de voir que certains bébés gourmands qui ne parlent pas bien sont plébiscités.

On pense que c’est pas juste, que c’est comme quand le gothique de ta classe avait tapé dans l’oeil de ta prof de français et que t’avais beau porter un tutu vert à fleurs qui crient « CRAZY CRAZY » d’une voix fluette, t’avais toujours des points qui n’arrivaient pas au sommet.

(Depuis j’aime pas les gothiques.)

 

Après la phase de gesticulation, on entre alors dans une toute autre phase, la phase plus pensive du « mais qui suis-je au juste, c’est quoi un blogueur qui se respecte ? »

 

On est seulement quelqu’un qui écrit, mais la plupart des gens qualifient ce qu’ils font sur leur blog de « loisir », transforment leur espace virtuel en une sorte de chambre si bien décorée que parfois trop de gens y font la fête et tout devient plein à craquer.

On connaît trop bien ce genre d’ambiance, quand une boîte est pleine il y a moins de place pour les mots, il faut forcer le langage pour se faire entendre, ça devient compliqué.

 

Autant que je vous le dise, depuis que je suis semi-blogueuse beauté (celle qui parle de crèmes, lotion et sérum, mais jamais de cut crease, contouring ou 3 dots liner), et que je traîne mes fesses sur d’autres lieux que mon douillet Cocoon, j’ai l’étrange impression qu’on se fout du monde.

 

Je ne comprends même pas pourquoi je m’énerve à ce point, mais ça m’a trituré les neurones tout le week-end, je me suis demandée si, au même titre que les magazines pour femmes, la blogosphère beauté était devenue une sorte de vitrine sans fond.

Il y a des magazines que j’aime pourtant (et pas qu’un peu !), qui sont vraiment d’une très bonne qualité, mais qui sont noyés dans la masses des torche-fessiers et ne donnent pas envie à la femme de se mettre devant un présentoir pour choisir sa littérature hebdomadaire, la qualifiant indirectement de « sans intérêt, irréfléchie et non créative ».

Ca me titille le haricot, ça me fait danser comme un caribou qui a perdu la tête, « on passe pour » des idiotes.

C’est fou.
Cet amalgame.

Bien sûr, je sais ce que je vaux, je ne sais pas si c’est du à l’âge, à la carapace que je me forge, à la confiance que les lecteurs m’accordent.

Mais parfois, quand je lis la blogosphère, j’ai l’impression d’être devant un de ces magazines qui font marronnier sur marronnier, sans jamais se renouveler, et qui prennent les filles pour des ignares qui n’ont pas besoin d’infos puisque de toute façon, les jolies images suffiront.

 

Pour tout vous dire, les jolies images, c’est comme les jolies filles, après un moment on a besoin de langage, d’échange.

Sinon ça lasse.

Et c’est à cause de gens comme ça que quand je dis que j’ai un blog d’humeurs et de beauté, qu’on me regarde comme si j’étais une écervelée.

 

Il faut alors que je creuse, que j’explique mon point de vue, que je défende celui de filles qui font du monde de la beauté un monde aux perspectives nouvelles.

Je reste lucide, j’essaye de toujours avoir la tête hors de l’eau, mais parfois l’atmosphère qui règne sur la blogo me fait penser à un bourbier duquel les vrais talents ont du mal à naître, dans lequel tout se fond sous un même en-tête sans que les regards extérieurs parviennent à voir ce qui a vraiment de l’intérêt.

Il faudrait des pancartes pour savoir où aller même si en connaissant le chemin, on tombera toujours sur ce qui gâche le paysage.

On pourra toujours dire qu’il faut de tout pour faire un monde, sauf que si le tout devient la norme, on va vers l’anarchie.

 

Mais on s’en fout, tu me diras, vu qu’on sera toutes belles avec nos bigoudis.

Caribouland
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5 novembre 2012

Grey Monday

Il y a des débuts de semaines qui commencent comme un boulet qui nous tire vers le bas et il n’y a rien à faire à part attendre d’avoir  touché le fond tout en profitant du paysage marin à mesure qu’on coule.

Parfois ça prend deux jours, parfois moins, c’est alors que je me tourne vers ce qui me réchauffe et que j’aime.

Quand ça se passe couçi-couça, que le doigt de pied s’est cogné à l’armoire, que j’ai un mal de chien ou que le facteur m’a encore laissé un avis de passage, un sourire accroché au visage, je m’en remets au cocooning.

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Je crois en la thérapie de la doudoune, qui consiste à toucher des pièces douces pendant toute la journée, à caresser un chat, à sentir son chien, à mettre sa veste à capuche aux contours de fourrure et à se sentir fondre comme des doigts qui s’évanouissent dans la douce matière.

Je me suis emmitouflée pour aller me balader un peu, sortir de chez moi et arrêter de penser à la paperasse.

Pour couronner le tout il faisait froid aujourd’hui, on sentait qu’on glissait tout doucement vers la saison des caribous, ni vu ni connu, ça éveillait en moi des envies de cookies mordus par la glace.

 

Cette saison, les gens s’habillent de plus en plus en kaki pour être à la mode, et je me dis chaque fois que plus la mode avance plus elle ternit le paysage la plupart du temps. Souvent.

Moi j’aime la couleur crème en ce moment. Et le vieux rose, ou même le parme clair, ce qui flatte le teint et donne envie de mousse sucrée et fondante.

Au fur et à mesure de la journée, je pensais à rentrer une fois que j’aurais réglé tout ce que j’avais à faire.
Je ne trouvais rien de ce que je cherchais dans les magasins, je perdais un peu plus mon temps, le retour devenait urgent.

J’ai repris le chemin de la maison tant que je pouvais encore échapper à la foule de fin d’après-midi.

Une fois arrivée, j’ai claqué la porte derrière moi, puis j’ai soufflé comme on se soulage.
Mon chien est venu poser se deux pattes sur mes genoux pour recevoir des caresses.

Il ne bougeait pas et me regardait avec des yeux coulés dans de la cire noire.
J’ai allumé une bougie, j’ai relancé le feu, puis j’ai souri.

Home sweet Home.

Caribouland
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