La magie de Disney, tu t’en souviens ?
Quand la bonne fée chantait « salagadou, la magica bou, la bibidibabidibou », j’avais des étoiles dans les yeux, je regardais Ariel en boucle en fantasmant sur sa robe couverte de diamants, celle qu’elle portait en sortant de l’eau (classic move).
Les dessins animés étaient du LSD pour gamins et mettaient tellement d’écrans entre nous et la réalité qu’il était difficile de s’en défaire, ils étaient un moment de pause pour les parents, et une rencontre bienveillante avec un ami virtuel pour les gosses.
Dans le monde de la beauté, les gens croient souvent qu’il y a des gentils et des méchants.
Un peu comme dans les films de Walt.
Que L’oréal c’est la vieille mégère qui fait bouffer une pomme à toutes les bonnes poires qui veulent bien la croire, et qu’on finira tous empoisonnés et finis, à délirer sur une boîte de Frosties moisie au fond d’un tiroir.
Partout, ça grouille, des petites folies chimiques qui jurent apporter tellement de choses à votre corps, le rendent fort, fou, fougueux et invincible (c’est la pub qui le dit).
J’ai perdu la magie de Disney le jour où j’ai découvert l’INCI.
Comment j’en suis arrivée là
Comme une fleur qui éclôt au soleil, j’imagine, il y a un cheminement qui se fait naturellement, et à force de voir que certains produits fonctionnent et d’autres pas, on veut absolument retrouver les mêmes effets dans d’autres soins, en prenant par exemple tout les flacons du supermarché qui clament leur grande teneur en « beurre de karité », ou en cherchant tout ce qui évoque la nature, les cascades d’eaux tropicales, parce que l’amoureux a aimé votre déo senteur baobab.
L’acheteur a une ligne de conduite banale, et j’étais comme ça il y a trois ans encore, jusqu’à une radicalisation totale à force de vouloir me battre pour le maintien de la dignité de l’acheteuse compulsive (si elle achète tout ce qui passe, autant qu’elle le fasse bien et en connaissance de cause).
Mon comportement dans les rayons de supermarché/magasins de beauté/parfumeries
Je suis une vraie « casse-couille », autant être honnête.
Je peux rester plantée pendant plus de dix minutes au rayon crèmes pour le corps, à retourner tous les bidons pour trouver quelque chose d’un minimum acceptable pour moi (en supermarché je ne rêve pas trop), souvent la vendeuse se demande ce que fait cette dingodingue de cliente à lire le dos des flacons pendant seulement quelques secondes. Elle doit penser que je cherche les antivols.
Si je ne connais pas un produit (hum), j’ai l’application beauté-test ouverte et le navigateur internet au cas où l’étiquette est collée sur la liste des ingrédients mais qu’à première vue le shampoing paraît vraiment bandant.
En parfumerie, j’ai toujours un but précis, donc dès qu’une vendeuse essaye de m’entourlouper, je coupe court à la conversation en prétextant une rubéole imminente ou un profond ennui, je ne suis pas née de la dernière pluie.
Plus qu’une histoire d’INCI
Il s’agit aussi d’un problème d’omniscience : j’ai BESOIN de tout savoir avant d’aller me procurer un produit. Sa quantité, son prix, les alternatives du marché au cas où un swatch ne me plaît pas, les revues positives et négatives sur le net, anglo-néerlando-francophones, j’accumule tout ce qu’il y a à connaître sur l’objet de mes désirs, quitte à changer d’avis en magasin.
Quand je prends un peu de recul sur cette frénésie à vouloir contrôler mes achats un par un, je sais que je suis arrivée à un stade où j’en fais une étude, un petit combat, quitte à souffler des « c’est quand même incroyable » quand je vois qu’en tête de gondole une marque se tape l’affiche avec un produit qui ne vaut pas son prix/le coup.
Dans le cadre de mon blog, ce genre d’attitude prend tout son sens, mais parfois, faire mes courses (en tout cas dans la catégorie cosmétiques de soin) devient un vrai challenge.
Je n’ai plus cette folie qui ne se base que sur un packaging coloré pour finaliser mon achat, je ne peux pas me permettre de payer une lotion aux ingrédients funky-douteux, même si la pompe ressemble au cou d’une girafe bleue.
J’aime être dans cette quête permanente du mieux, mais il y a certains jours où j’atteins des limites : celle de la créativité des cosméticiens et de ma recherche de perfection.
Avec une peau moins capricieuse
J’aurais sûrement eu un autre discours si j’avais vécu avec une peau moins capricieuse. Que mes problèmes d’acné et de sécheresse cutanée aient été (en partie) conditionnés par les produits vendus sur le marché ou par une condition naturelle, il est certain (et juste) que l’on obtient des résultats quand on cible ses besoins et qu’on sait ce qui nous convient ou nous crée une irritation irréparable.
Il y en a qui se cantonneront à éviter les SLS, d’autres qui ne voudront plus entendre parler d’huile minérale, moi j’essaye surtout d’être dans le compromis.
Ce que j’ai appris jusqu’à présent
J’ai compris qu’une formulation est plus importante qu’un ingrédient la plupart du temps, que je modère beaucoup mieux mon porte-monnaie en faisant attention à ce que j’achète et en ciblant bien ce qu’il me faut (c’est quand même rare que je fasse une revue négative sur ce blog, je suppose que mes tactiques de psychopathes influent sur ce bon score), et qu’il ne sert à rien que j’accepte un partenariat si je sais d’avance que ce que l’on va m’envoyer n’est pas terrible.
Je suppose qu’il s’agit d’un mal pour un bien, que d’avoir une vue d’ensemble réduit mes chances d’être déçue. Mais oui, la magie, je l’ai un peu perdue au profit d’une meilleure connaissance de ce qui m’entoure et qui, finalement, entre le plus en contact avec ma peau.
Il me reste le petit avantage de ne pas avoir fait d’études dans ce domaine-là, n’étant ni chimiste ou dermatologue, il persiste encore une grosse part de mystère que je préserve en imposant moi-même des limites à mes recherches.
Un jour je ferai voler tout ça en éclat, mais pour l’instant je préfère stagner sur ce petit nuage qui me convient, où je parle de soin de manière un peu détaillée, mais sans pousser le bouchon trop loin.
Il faut quand même que dans tout ça, on garde un peu de magie n’est-ce pas ?
Des bisous les Caribous !
Caribouland
C’est terrible, mais je crois que c’est le principe dès qu’on s’informe sur quelque chose : plus on apprend sur un ces sujets qui fâchent (la politique internationale, le féminisme, les compositions, au hasard et en vrac), bam !, on ne voit plus que les verrues (les arnaques, le sexisme et les huiles minérales, quoi). Courage !
Je fais aussi de plus en plus attention et finalement, je ne trouve pas ce qui me convient dans le commerce alors, je commence à faire mes produits moi-même … Sachant que j’ai un peau TRES capricieuse, c’est souvent ma maman qui teste d’abord mes produits (je te rassure, elle n’a jamais eu de réaction mais si elle a une réaction, ce sera puissance 10 et visite chez le dermto / urgence de l’hôpital pour moi). Finalement, ma maman passe maintenant ses commandes de certains produits chez moi, ma grand-mère aussi (bon, elle, je soupçonne que c’est parce qu’elle aime bien touiller, chipoter, sentir, …).
Bref, la folie des ingrédients, ça me touche …
Sauf certaines marques où finalement, je craque parce que j’adore les couleurs/odeurs/packaging !
TOP ! J’adore ce que tu écris. Oui, heureusement pour toi que tu n’as pas fait d’études de biologie… 🙂
Je crois être « pareille » mais à un niveau nettement plus bas !!!!!!
Ahah j’ai beaucoup rit, je suis exactement pareil en ce qui concerne le choix de mes produits : Je passe des jours entiers à chercher des avis sur internet, des swatchs et autres :p (Mais bon parfois, c’est surtout pour attendre de pouvoir me payer l’objet de mes désirs 😉 )
Merci pour ton blog, je ne commente pas souvent mais c’est un vrai plaisir de te lire.
Eh bien, j’en suis au même point que toi, exactement!
Tout aussi psychopathe que ce que tu décris! Ma peau est aussi capricieuse, et tu as tout à fait raison de dire qu’il ne faut pas focaliser sur un ingrédient particulier mais sur une formulation dans son ensemble, c’est ce que j’ai remarqué également…
Là où ça se complique pour moi, c’est que mon métier est biochimiste ^^ Autant dire que l’entourloupe passe rarement par moi et c’est difficile pour une vendeuse de prendre mes vessies pour des lanternes! Des fois elles me font bien rire d’ailleurs, parfois elles m’agacent prodigieusement (comme les marques auxquelles elles sont associées hein!).
Bref, l’important est de savoir ce qui nous convient pour nous sentir au mieux de nous mêmes 😉
Bonne journée!
Haha j’adore cet article, toujours aussi bien écrit 🙂 J’ai commencé mon blog sans savoir ce qu’était un silicone, et plus le temps passe, plus je deviens un peu comme toi, à essayer de décrypter tout ça et savoir si tel ou tel ingrédient m’est conseillé !
Je regarde attentivement la composition des produits que je mets sur mon visage (sur mon corps un peu moins) et j’apprends et découvre au jour le jour les bienfaits ou non de certains ingrédients. Je fais beaucoup de compromis, je ne diabolise pas tous les ingrédients, mais à la fin, je remarque que les produits qui me correspondent le mieux sont finalement les produits les plus « naturels » (malgré la présence d’alcool comme principal conservateur).
Bécots !