3 avril 2013

Le sevrage après le gavage

pills.jpg

J’en parle peu souvent parce que ça me touche de près et que ça rythme plus ou moins ma vie, mais mes migraines sont potes avec des médocs peu recommandables.

 

Il y a deux ans, après des maux de têtes violents et une crise de spasmophilie, j’ai suivi un traitement de fond, comme ils disent.

Je vais chez un neurologue qui me fait marcher (pour de vrai), prend des mesures, parle avec moi, et après une heure et demie de consultation, me donne une ordonnance toute belle pour un anti-dépresseur quand je me demande encore comment j’en suis arrivée là.

J’ai beau la supplier de trouver autre chose, elle ne veut rien entendre.

 

Bon.

Je suis les recommandations à la lettre, je deviens un peu déphasée par rapport aux gens, j’ai un temps de retard en début de traitement, du mal à répondre du tac au tac, je mets quelques secondes pour assimiler les informations et pouvoir y répondre.

Les premiers jours sont insupportables, tout va trop vite à la télévision, je suis incapable de me concentrer et j’ai l’impression d’être agitée de l’intérieur sans pouvoir libérer toute cette énergie stagnante.

Il devient étrange de mettre sur le compte du médicament certains comportements, le fait de manger plus, d’être prompt à faire des activités, d’être plus ouvert. Il y a ce qu’on est et ce qu’on vous fait être avec quelques milligrammes en plus par jour dans vos veines.

 

Après un an de grand bonheur, à gober sans broncher cette pilule blanche qui a fini par me faire voir la vie en rose, j’étais devenue une baudruche: de 47kg pour 1m63, j’ai frôlé les 62kg.

Une boulette quoi.
Je ne me suis pas rendue compte tout de suite du changement, on s’en est juste aperçu d’un coup, comme ça, comme si pendant la nuit je m’étais plaqué de la graisse un peu partout sur le corps et que j’avais trouvé ça joli.

Mon visage avait un double menton qu’on ne pouvait cacher, j’ai donc décidé d’arrêter le traitement parce que je n’avais plus l’impression de me reconnaître dans le miroir et que mes pantalons refusaient les uns après les autres de se fermer.

Sauf que, ce n’est pas si simple de couper le cordon.

 

Quand on suit un traitement de fond pendant un aussi long laps de temps, l’arrêt progressif entraîne des effets indésirables qui m’ont accablée pendant deux-trois mois : nausées qui me poussent aux toilettes sans vomir, vertiges à chaque pas, chute de tension improvisées, imprévisibles et l’humeur fluctuante.

 

Je n’avais plus trop de crises de migraines, donc je me disais qu’au final, je ne devrais plus repasser par un traitement aussi « lourd » pour une fille en bonne santé, et vu que mon cerveau avait appris à ne pas trop s’agiter pendant une période de stress, je pouvais naviguer tranquillement sur les flots sans m’inquiéter de chavirer.

 

Le sevrage se passe tant bien que mal, je tangue encore un peu sur mes pieds, mais je suis plus lucide que quand je prenais ma dose quotidienne.

Puis rebelotte.

Il y a quelques mois je suis en crise, j’enchaîne des maux de tête, des céphalées de tension et des migraines alternées et le moindre énervement me couche au lit.

Presque en pleurs et plus que pitoyable, j’arrive à joindre ma neurologue qui me redirige vers mon médecin pour trouver un traitement en attendant de la voir.

 

Une semaine plus tard je suis sous bêta-bloquants.

Une horreur.

Le début se passe mal, j’ai le coeur qui pompe trop doucement à mon goût, je marche sur de l’ouate et n’arrive plus trop à réagir en temps et en heure.

 

Puis je m’habitue petit à petit à vivre comme un escargot et à accepter qu’un coeur qui bat moins vite c’est aussi une solution contre la migraine, que les médecins savent ce qu’ils font.

Effectivement, après plusieurs mois, je n’ai quasiment plus de crise, mais aussi, je n’arrive plus trop à faire d’efforts.

Courir est plutôt pénible, monter ou descendre des marches d’escalier me crève, je pèse 55 kg mais j’ai toujours l’impression de ne plus être pareille.

 

Je décide de voir le médecin, pour lui dire que j’aimerais qu’on arrête de rigoler, que le cirque a assez duré, et que je veux qu’on me dédouane de ce genre de médicament sur le champ.

Si avec l’anti-dépresseur, j’étais dans un bonheur béat et complètement aveugle, le bêta-bloquant, lui, joue sur un terrain plus glissant.

 

Mes pensées qui jusqu’alors ne s’étalaient que sur du court terme, à me demander ce que j’allais devenir dans un mois, ont pris le large et me font désormais voir ma vie d’un bout à l’autre.

Comme une cage d’incertitude, chaque pas dessine un grand trou noir, je ne suis plus sûre de rien et en doute permanent, rien que du joyeux qui angoisse plus qu’il ne rassure.

 

Second sevrage.

Je suis en plein dedans.

Le docteur me dit « vois jusqu’où tu peux aller, et si tu te sens bien à une certaine dose, on continuera comme ça ».

 

Moi je veux que ça quitte mon sang, que ça arrête de jouer avec mon coeur, ma vie, mon cerveau, c’est trop d’enjeux dans un seul cachet.

 

Je suis d’humeur exécrable, m’énerve à la moindre anicroche, et comme je ne peux descendre les doses que par paliers, je suis contrainte d’attendre avec impatience de pouvoir retirer quelques mg tous les 10 jours en espérant me sentir mieux.

Je suis toujours aussi fatiguée.

Dans 24h, je descendrai d’un second pallier, en espérant que mon état migraineux n’empire pas, que je ne doive pas faire trop d’efforts pour garder le cap et que les effets indésirables du manque ne soient pas trop présents.

 

J’ai écrit ce billet pour que vous réfléchissiez à deux fois quand on vous prescrit des traitements de fond : parce que oui, certes, ils vous offrent un confort de vie pendant quelques mois, quelques années, deviennent une béquille, mais il faut accepter que la migraine, c’est un flou médical, que ça inclut trop de choses pour être traité aussi facilement.

L’impression d’être une poule à qui on lance des cachets pour qu’elle ne fasse pas trop de bruit m’insupporte aussi.

On est faible dans ces cas-là, dans le cabinet d’une personne qui a fait des études pour vous soigner.

On pense que tout se résoudra sans encombres, qu’on aura que le bien dans une pilule sans aucun aspect négatif.

C’est faux.

 

Et ça avait trop d’impact que pour que je me taise.

Caribouland
FacebooktwitterpinterestinstagramFacebooktwitterpinterestinstagram

30 réponses à “Le sevrage après le gavage

  1. Evyly

    Vraiment très touchant cet article. Je connais une collègue qui a vécu sous médocs pendant quelques mois. Après son arrêt maladie, je ne comprenais pas ses réactions un peu trop lentes. Maintenant que tu l’explique je comprends mieux. Bon courage pour la suite ma belle, je ne te connais que par ton blog mais tu m’as l’air courageuse et combattive ! Bises

    Répondre
  2. Tyra

    Chuis toute bouleversée par ton article, je ne me rendais pas compte de l’impact que pouvaient avoir ces saloperies de migraines sur ton quotidien et ton état d’esprit…

    J’ai moi même été sous médicaments à longue durée (des anti-douleur puissants, dérivés morphiniques) et vivre avec les nausées, le flou et les malaises a aussi fini par devenir plus pénible que les douleurs qu’ils combattaient… J’ai eu de la chance, parce que la chirurgie a réussi à améliorer les choses (après la 5ème opération), et je n’ai désormais plus besoin de prendre ces saloperies pour mener une vie normale. La douleur est toujours présente en permanence, mais elle n’est plus assez puissante pour me bloquer, et c’est déjà un miracle.

    J’te souhaite plein de courage, et j’espère vraiment qu’un jour on trouvera ce qui te scie le crâne sans devoir mettre du coton et des idées noires dans ta tête.

    Répondre
  3. Nyan Smile

    C’est toujours intéressant de voir des articles comme celui-ci, bien que je ne suive pas de traitement, pendant un temps j’étais tout le temps migraineuse.
    Et un jour ça c’est arrêté…sans raison particulière…

    En tout cas courage ! J’espère que tu vas réussir à gérer tout ça sans trop de difficultés 🙂

    PS : Sur ta dernière phrase « Et ça avait trop d’impact que pour que je me taise.  » je crois qu’il y’a un « que » en trop x)

    Répondre
  4. Emmanuelle - Joliment

    Je réponds, parce que le médicament, c’est mon domaine. Et je comprends ce que tu veux dire. Je voudrais juste un peu nuancer. Parce que j’ai toujours peur quand on prend le fusille pour butter l’hôpital.

    Tous les médicaments ont des inconvénients et des effets secondaires. Y compris le petit doliprane que les gens gobent bêtement en croyant que c’est pas grave. « Tout est poison, rien n’est poison, tout dépend de la dose ». Et c’est pareil pour les traitements que tu as utilisé. J’ai l’impression que dans ton cas, le problème vient plus du fait qu’on ne t’ait pas suffisamment expliqué avant de te faire prendre le traitement. Ou, je suis désolée de l’évoquer, peut être que dans la hate de soulager tes migraines, tu l’as entendu sans mesurer l’effet. Je me permets juste la remarque, mais je n’en sais rien…

    Il n’y a pas de traitement parfait dans la migraine. C’est l’une des seules pathologies connues depuis toujours devant laquelle on est un peu démuni …Il faut le savoir. Le but est de ménager la chèvre et le chou, de trouver le meilleur compromis pour soulager dans des conditions acceptables. C’est moche, mais en 2013, tu dois faire un choix, entre les effets bénéfiques et les secondaires …

    Je comprends que ca te révolte. Mais ca révolte tout le monde.

    Je peux simplement te souhaiter bon courage pour la suite de ton sevrage. Je mesure comme c’est difficile. La seule lueur d’espoir, c’est de se dire que la migraine est imprévisible et que parfois, les modifications hormonales (telles que la grossesse) permettent de limiter ces migraines…

    Bon courage et bonne continuation.

    Répondre
  5. Lulue

    Bonjour Mona,

    Tes pensées sont très touchantes, et en tant que migraineuse je crois que je peux dire dans une moindre mesure ce que tu ressens, cette sensation de devenir une petite fille du silence et de la nuit quand la migraine monte, monte, et que tu t’enfermes dans sa bulle…
    Je ne suis néanmoins pas un traitement de fond comme toi, je fais quelques migraines de temps en temps et j’ai un traitement à base de morphine sur le coup, mais je comprends ta détresse, ta colère, et cette affreuse impuissance.

    Pour ma part, l’orthoptie m’a permis d’espacer largement les crises, qui allaient jusqu’à 2x par mois dans les moments les plus critiques (perfusions de morphine aux urgences, ect.). C’est mon médecin qui s’en est rendu compte quand j’ai débarqué dans son cabinet en affirmant que quelque chose ne tournait pas rond. Bref, je pense que ton cas est nettement plus sévère et relève d’autre chose que d’une simple mauvaise coordination des yeux qu’il a fallu rééduquer. Même si je pourrais te souhaiter que ça le soit car cela se traite facilement et les améliorations sont significatives.

    Sinon, dans ma période de détresse ou je cherchais indéfiniment la cause (hypercomplexe), on m’a proposé la solution de l’acupuncture pour atténuer et espacer les crises. Je n’ai pas eu l’occasion d’essayer car ma rééducation a plutôt bien fonctionné, mais ma belle-soeur a testé et approuvé, après qu’un accident de voiture lui ait refilé des migraines folles.

    J’aimerais que cette médecine plus douce puisse t’aider, au moins te soulager un peu…je te le souhaite.

    Même si on ne « se connait » que virtuellement, je te souhaite de trouver des échappatoires à cette saleté… Bises

    Répondre
  6. Les Envies de Georgette

    Ohlala ma pauvre, que je me reconnais dans ton article.
    La première étape pour moi a été les bétabloquants qui pareil, m’ont fait stoper le sports car je me sentais vraiment pas bien. J’avais des migraines pendant et quand j’ai arrêté encore plus.
    Je suis donc allé chez le neuro qui m’a aussi donné les anti dep, que j’ai acheté mais que je n’ai jamais ouvert.
    J’ai donc repris des béta bloquant pensant que je n’avais pas le choix. Puis j’ai déménagé et j’ai du aller chez le médecin pour une ordonnance…
    Et je lui parle de ça, il a été cash :
    – tes béta bloguquant ils te dégagent les migraines ? NON
    donc ça sert à rien !
    Bin oui… ça fonctionne pas sur moi, alors pourquoi insister ? et puis me pourrir la santé, il m’a raconté que ça faisait de l’hypertension etc…
    depuis je suis en traitement de fond avec de l’homéopathie ! Ca fait rire beaucoup de monde mais c’est bien moins éprouvant et surtout, c’est pas de la merde en tube 🙂

    Répondre
  7. stella

    Je suis migraineuse aussi mais pas à ce point!
    A un moment j’en avait très souvent et maintenant beaucoup moins mais on ne sais toujours pas quelle en est la cause!
    j’ai eu un traitement de fond à base de je ne sais quoi en fait mais au bout d’un moment ça marchait plus alors j’ai arrêter!
    Je me suis toujours dit qu’un jour ce serait bien que j’aille dans un centre pour migraineux pour mieux comprendre ces migraines et diminuer les crises mais quand je lis ton article, ça me donne pas du tout envie!

    j’espère que ça ira mieux pour toi et que tu trouveras un équilibre!

    Répondre
  8. Nathalie scrap

    Tout comme toi les migraines m’ont terrassées , j’en avais TOUS les jours pendant plus d’un an …. Je voulais juste que ça s’arrête mais je ne supporte aucun médoc anti migraineux, des effets qui m’oblige à un suivi médical lourd, trop lourd …. J’utilise beaucoup d’huile essentielles , un train de vie sain, et des hormones contrôlées m’aident à diminuer ces migraines, j’en ai plus qu’en mauvaise période, c’est pas rien quand même ….alors je te souhaite de trouver quelque chose qui t’aide vraiment , sincèrement .

    Répondre
  9. Carole A.

    Ma maman aussi a des migraines insoutenables, à coup de vertiges et d’évanouissements. J’espère que tu trouveras rapidement une solution à ce problème qui te bouffe la vie. Courage !

    Répondre
  10. So-duMF-Fi

    Bouleversant article.
    J’ai été migraineuse aussi. Des migraines ophtalmiques.
    On m’a prescrit des séances de rééducation orthoptique. Ça n’a rien arrangé. Les migraines devenaient même de plus en plus fréquentes.
    Un jour, presque par hasard, j’en parle à ma gynécologue. Elle me conseille d’arrêter ma pillule (3ème génération). Le mois qui a suivi je suis passée de 4 migraines à une, puis de une tous les 2 mois à AUCUNE en 6 mois.
    J’ai depuis très envie d’embrasser ma gynécologue… Mais c’est un autre problème.
    J’imagine que mon cas n’est pas celui de tout le monde mais si il peut mettre la puce à l’oreille de certaines…
    Je te souhaite beaucoup de courage et de trouver ta solution.

    Répondre
  11. Letipanda

    J’ai eu quelques soucis de stress moi, une sorte de stress latent qui ne s’arrête pas, qui épuise, qui ne se contrôle pas, qui arrive sans prévenir, sans raison. J’ai eu le droit à une cure de magnésium pendant des années qui m’a détruit l’estomac. Sans grand résultat, il faut le dire. Alors on est passé au béta-bloquant … Je suis devenue amorphe, épuisée pour un rien, sensation de fatigue, vertiges, nausées, toujours à l’ouest, énervée facilement, crise de pleurs pour rien … Tout ça pour avoir le coeur qui batte un peu moins vite …
    Un jour j’en ai eu marre, j’ai tout arrêté sur un coup d’énervement, du jour au lendemain. J’ai cherché une alternative pour dépenser cette énergie emmagasinée par le stress. Ça a été dur pendant deux à trois mois. Sensation de manque surtout, sensation détestable. C’est là que tu vois que tu es devenue accro aux médocs sans t’en rendre compte … J’ai adopté une autre façon de vivre. Je suis obligée de dormir plus qu’avant, mais au moins il n’y a plus rien de chimique dans mes veines 🙂

    Répondre
  12. Amber.F

    Salut Mona,
    Je suis ton blog depuis très peu de temps mais forcément un article comme ça me touche : j’ai fait un peu de spasmophilie, puis mon copain en fait depuis deux ans, avec des crises de tétanie, migraines qui se terminent à l’hôpital… Lui aussi est sous anti-dépresseurs, attention le premier qu’il a essayé ne lui convenait pas du tout, beaucoup d’effets secondaires assez violents, puis il en a essayé un autre et il a enfin pu vivre normalement. Là il est en train de s’en sortir parce que le médicament l’aide juste comme béquille, mais surtout à côté de ça il voit un psy, une sophrologue et un acupuncteur, et ce sont ces gens-là qui le soignent, pas le médicament en fait.
    Souvent la spasmophilie est causée par des petits trucs psychologiques, bon ok ou des fois des gros trucs (non-dits, évènements niés, sentiments/émotions refoulés, etc), bref je suis pas en train de te dire fais-ci, fais-ça mais je pense vraiment que ces médicaments sont juste des béquilles, leur rôle est limité et ils soignent pas la cause.
    Bon courage, je te souhaite vraiment d’aller mieux 🙂

    Répondre
  13. S.

    Bonjour,

    Ton article est très touchant, et je ne peux que compatir à ta douleur. Certains commentaires en ont parlé, mais as-tu penser à changer radicalement ton mode de vie ?
    Je ne connaissais pas ton blog avant aujourd’hui, alors je ne sais pas quel est ton « quotidien », mais certaines études ont montré qu’une meilleure hygiène de vie pouvait aider les migraineux. Les produits laitiers, par exemple, causent des migraines. Depuis que j’en consomme beaucoup moins, je souffre moins. Je n’en étais pas à ton stade, mais si ça peut t’aider…

    Bon courage en tout cas, je suis de tout coeur avec toi.

    Répondre
  14. Ker Mary

    je suis sujette aux migraines peut être moins forte que les tiennes qui ont l’air bien carabiné mais capable de me coucher dans le noir en pleine journée parce que je ne supporte plus le jour ou le bruit. J’ai été traité par un ostéopathe et j’ai fait de l’acupuncture. mes crises n’ont pas cessé mais ce sont espacée. Maintenant j’ai appris à trouver les élements déclencheurs (abus de chocolat, lait, coup de froid dans le cou, nervosité) et j’essai d’anticiper les crises avec de l’homéopathie (phapax des laboratoire boiron). Bon courage je n’ai jamais osé les médocs plus fort parce que ma mere a eu beaucoup de souci de sevrage au niveau de medoc et je ne veux pas tomber dedans parce que j’ai vu à quel point ça peut pourrir la vie.

    Répondre
  15. Liloushkat

    Pour d’autres raisons, j’ai eu le droit à un traitement de fond aussi. Enfin, plusieurs mêmes, à différents moments.

    Les effets que tu décris me font penser au premier – il me semble – qu’on m’a prescrit, et il ne me convenait pas du tout. Déjà, je n’en voulais pas à la base, l’idée de dépendre d’un médicament me rebutait et la médecin encore plus. Et en plus, tous ne conviennent pas. Il faut du temps pour trouver le bon, prescrit par la bonne personne en qui on a confiance. Et surtout, se dire que ce n’est pas une fin, mais un moyen. Un moyen de supporter autre chose le temps d’apprendre à l’apprivoiser, à vivre avec ou à le soigner.

    Il faut toujours prendre le temps d’y penser, ce n’est pas rien, ce n’est pas sans conséquence, et ça ne sera efficace que si on se donne la peine à côté de se pencher aussi sur le fond, migraines ou autre chose. C’est intrusif, ça modifie un paquet de chose aussi bien sur le plan physiologique que sur la personne qu’on est.

    N’étant pas fan à la base de ce genre de traitement et ayant eu une mauvaise expérience, je dois dire que je n’étais franchement pas emballée à l’idée d’avoir un vrai traitement de fond, assez fort au début et à certains moments aussi. Mais le fait que la personne qui me l’a prescrit est quelqu’un en qui j’ai confiance, qu’il y ait un vrai suivi à côté, que ce ne soit qu’un moyen de résoudre le reste et pas une finalité et surtout, qu’il y a eu des effets concrets sur mon quotidien m’a aidée à avaler la pilule si on peut dire. Et je ne regrette rien. Abuser des médicaments est très bête, mais s’en priver lorsqu’ils existent et qu’on en a besoin n’est pas forcément mieux … Il faut juste faire gaffe, trouver les bons, la bonne personne pour, et ne pas se reposer dessus.

    Le plus dur dans tout ça ? S’apercevoir d’à quel point ça influe sur ce qu’on est. Dans des périodes difficile, de gros stress ( étant une abonnée des crises de spasmophilie, migraines et autres réjouissances du genre, ça joue pas mal ), quand on oublie un jour, quand on réduit la dose, … Les vertiges, migraines, le décalage, les nausées, l’irritabilité … Quelle horreur de se rendre compte à quel point le corps s’est habitué à une substance étrangère, et à quel point il est dur de continuer à vivre de la même manière sans. A quel point on en dépend …

    J’ai encore ce traitement de fond, et pour un moment je pense. Quand je vois que je n’arrive pas à gérer certains trucs, que je suis vite dépassée et l’état dans lequel je suis si je loupe un jour ou autre … J’ai encore besoin de cette béquille, quelque temps, et je suis bien obligée de l’accepter. Mais j’ai hâte d’être ce jour où je pourrai faire une croix dessus.

    Non, rien n’est sans impact, surtout concernant les médicaments, et il ne faut pas accepter tout et n’importe quoi sous prétexte que la personne en face a fait des études de médecine. C’est de notre corps qu’il s’agit, on est les mieux placé pour savoir si ça nous correspond ou non, et il faut prendre le temps d’y réfléchir avant ce genre de traitement ( et ça vaut aussi pour la pilule ou autres, qui sont devenus des trucs quotidiens, banaux, mais qui ne sont pas sans impact non plus, loin de là ).

    Bref, je sais que ce ne doit pas être une période facile, et je te souhaite beaucoup de courage, et de soutient, de compréhension pour traverser tout ça et en finir avec tes médocs. C’est déjà courageux d’en avoir parler je trouve. Rares sont ceux qui en font la démarche, aussi ouvertement.

    Répondre
  16. AliceM

    J’ai eu l’impression de lire ma vie en lisant ton article, et je l’ai terminé les larmes aux yeux.
    Beta bloquants qui m’ont fait perdre du poids et me réveiller en hurlant la nuit parce que j’avais des hallucinations (je croyais qu’il y avait des rats partout ^^’). Anti depresseur qui m’a fait prendre 10kg.

    Je suis passée par les mêmes phases que toi, et j’ai tout arrêté l’année dernière. Maintenant je m’appuie beaucoup sur les plantes (drainage du foie, grande camomille …). C’est pas dingue, mais je préfère ça plutôt que m’empoisonner.

    Bon courage Mona, je ne sais pas quoi te dire d’autre.

    Répondre
  17. Nyan Smile

    Je pensais que tu voulais juste dire  » Et ça avait trop d’impact pour que je me taise.  » ?

    En tout cas j’espère vraiment que tu finiras par trouver un juste milieu pour tout ça, voire même que ça disparaisse tout court.

    Répondre
  18. Olivia

    salut Mona! 😉 j’ai eu des migraines pendant plusieurs années avec vertige et nausées.je me suis décidée à aller voir un neurologue qui m’a prescrit du vérapamil,un traitement à prendre tous les jours.avant ce traitement je esais une migraine minimum par semaine.et avec le traitement je suis passée à une par mois..j’ai arrêté mon traitement il y a un an pour voir..et les migraines ne sont pas revenues..j’en ai toujours une par mois pendant la semaine de mes règles et c’est tout,j’arrive à la gérer à peu près quand je prend du naramig à temps..bonne journée.bisou.olivia.

    Répondre
  19. Clara

    Je n’aurais jamais imaginé que les migraines (et j’en ai des puissantes) peuvent amener aussi loin =/
    Ca me touche beaucoup tout ce que tu dis, vu que j’ai des migraines et ma maman a longtemps été sous anti-dépresseur et n’était pas dans son état normal… C’était dur à voir…
    Elle a eu du mal à arrêter donc je sais ce que c’est!
    J’ai une amie qui prend un médicament contre les migraines de chez Boiron, elle achète ça à la Pharmacie Cornelis à St-Gilles, je testerai peut-être…
    Sinon comme anti-dépresseur naturel mon papa prend du millepertuis, mais ça annule les effets de la pilule donc je ne le conseillerai pas à une fille qui la prend…
    Courage en tout cas =$

    Répondre
  20. Blondie

    un bien jolie discours dans lequel hélas je me reconnais….je ne suis pas migraine mais plus « stress ». Mais un stress fou qui me perturbe en permanence. J’était d’un naturel anxieuse avant de travailler chez un con et puis ce con m’a détruite…sous anxio toute la journée avec une dose pas franchement raisonnable + des somnifère la nuit. Mon ancien patron me malmené tellement que j’avais perdu 12kg et toute consience de la réalité. a la fin de mon « traitement » de choc je prenait un somnifère le matin au réveil pour ne pas « tomber ou faiblir » devant ce con de patron. Et puis j’ai changé de patron : j’ai donc éliminé la source d’un problème mais pas la totalité puisque désormais je prend mes anxios le week end ou le soir en rentrant chez moi pour me vider la tete. Mon médecin diminue mes doses mais mon horloge interne comprend plus rien et depuis 7 mois je me demande encore si je suis sorti d’affaire…Parfois des gros coup de blues, des pertes d’appétit, des pas le gout….
    Vider son sac ça fait du bien !! moi je n’y parviens pas malgrès avoir vu plusieur type de médecin qui me dise « mais l’anxiété est dans votre nature on ne change pas ça nature »….tu parles !!! a 22 ans (allez 23 dans 2 mois) je passe pas une journée sans « petit truc » pour me détendre….je veux savoir comment se passe la fin de ton sevrage car moi je n’en voi pas le bout et en déprime. des bisous

    Répondre
  21. AnneB

    Un antidépresseur pour soigner la migraine ??? non-mais-je-dois-rêver. J’en ai pris pendant 1 an, pour d’autres raisons, et la description de ton ressenti est tellement exacte… J’ai pris 10 kg moi et effectivement il faut arrêter progressivement. Sinon je suis migraineuse aussi, mais on m’a donné des vaso constricteurs, des vaso dilatateurs selon le type de migraine (oui, j’en ai plusieurs) mais des bêta bloquants ! C’est quoi tes médecins là ? Il y a quand même des chemins à parcourir, des pistes à creuser avant de passer au traitement de cheval (euh pardon, traitement de fond). Bon courage Mona

    Répondre
  22. Ophélie

    Ton article me touche énormément, je suis migraineuse depuis toujours, depuis que je suis une petite fille…
    Je connais toutes les phases, tous les traitements, les plus durs, les plus loufoques, les piqûres, l’hospitalisation, la peur, la douleur, le mal qui ronge la vie tout doucement avec cette peur sourde que ça recommence encore et encore.. m’empêchant de vivre ma vie tout simplement..
    Malheureusement, je n’ai toujours pas de solutions, pourtant j’ai consulté des neurologues et j’ai même consulté le fameux centre à Lariboisière qui a une urgence pour les céphalées.. ils m’ont aidé, m’ont perfusé et le verdict est tombé : pas de solutions, mais je le savais déjà, bien sûr.
    Je connais ce sentiment d’être dans une bulle, quand l’envie de s’arracher les yeux tant la douleur est vive est plus forte que tout…
    Alors te dire que je compatis à ta douleur et a ton combat est un faible mot…
    Courage

    Répondre
  23. BCASS

    Argh, comment ne pas être touchée par un tel article. Migraineuse depuis mes 10 ans, et toujours pas de solutions réelles. Pourtant je dois prendre des bêta-bloquants pour un autre problème et même ça ne les diminue pas. Courage en tout cas , j’me dit qu’on finira par trouver quelque chose 🙂 (ouii je sais l’espoir fait vivre, mais c’est pas plus mal)

    Répondre
  24. Sara

    J’arrive 3 ans après mais j’ai été « rassurée » de lire le témoignage de quelqu’un qui prouve que je ne suis pas seule face à ces questions. Migraineuse, sous beta-bloquants depuis 16 ans j’ai décidé d’arrêter : les migraines sont toujours là, mais la bonne forme physique a disparu. D’apres mon cardiologue j’ai un coeur au top du top, mais je peine quand même à monter des marches, à courir. Plus ça va, moins je cours vite… La faute aux bétas bloquants d’après le cardiologue ! Bref, j’arrête. ça fait 6 mois que je descends les palliers, hier j’ai pris le dernier « quart » ! Mais je suis dans un état faible et cotonneux depuis des semaines, à la limite du vertige. Je ne sais pas comment ni quand ça passera. Mais moi non plus je ne veux plus avaler ce truc. Et en parler aux médecins ne sert à rien, ils vous proposent tout de suite autre chose. Enfin voilà, merci pour ce témoignage et j’espère que vous avez réussi à vous débarrasser de tout ça !

    Répondre
    1. Mona Auteur

      Coucou, j’avais le même problème avec les béta bloquants, ça me rendait complètement incapable de faire un effort physique minime, une vraie loque. En totu cas niveau sevrage, tu l’as fait dans les règles, mais comme ça fait 16 ans, faut aussi laisser le temps à ton corps de reprendre sa routine naturelle 🙂 Ne t’inquiète pas, ça passe, c’est juste pénible dans un premier temps, même en ayant arrêté, si je me souviens bien j’avais seulement commencé à me sentir « mieux » quatre semaines environ après l’arrêt du dernier quart 😉
      J’ai réussi à surmonter les crises de migraines grâce à la vitamine B2 dont je parle dans un autre article : http://rosecocoon.be/le-point-migraine-detente-et-miamiamioum/ au cas où ça peut vous aider !

      Répondre
      1. Sara

        Merci pour ta réponse. En fait je remarque maintenant que j’ai moins de migraines que pendant la période ou j’en étais à 1/4 d’avlocardyl ! Stupéfiant !!! Je vais lire ton article sur la vitamine B2. Bonne continuation !

        Répondre
          1. Sara

            J’aurai mis du temps avant de les acheter ! mais voilà, j’ai fait ma provision de vitamines B2, je vais attaquer fort (400 mg/jour) pour être sure 😉 J’ai commencé il y a 10 jours (et déjà ça va mieux, mais je ferai mon bilan dans 3 mois). merci encore à vous pour vos 2 articles, pour m’avoir ouvert les yeux, et pour cette piste B2 à tenter. Merci ! Et vive le pipi fluo ^^

          2. Mona Auteur

            haha, le pipi fluo c’est la vie 😀
            j’espère que la cure se passera bien, je suis sous ce traitement depuis des années : au début je pensais que c’était placebo comme effet,
            mais force est de constater que de passer d’une migraine tous les 3 jours à seulement une ou deux quand le moment hormonal du mois est à son paroxysme,
            c’est flagrant.

            Tout le monde n’y réagit pas, mais ça vaut vraiment la peine d’essayer 🙂

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *