Le bain d’huile, c’est pas facile. Apparemment.
Loin de moi l’idée de me tremper la touffe dans un seau rempli de grassouillette épaisse et d’en badigeonner mon corps par la même occasion, je ne veux pas me la jouer statue glissante qui se meut avec classe, juste avoir la fibre qui résiste à la casse.
Depuis 4 ans maintenant, je pratique, avec plus ou moins de régularité cette petite technique qui demande peu d’effort (sproutch sproutch, on étale, on attend, on va sous la douche)(ce que tu magouilles après ne me regarde point), coûte peu cher – a priori, et promet monts et merveilles.
L’idée c’est de prendre des huiles plus ou moins pénétrantes pour soigner la fibre capillaire sans pour autant LA REPARER (rien ne fixe un cheveu déjà mort, à part un ultra cimentage au silicone mais je ne suis pas sûre que ce soit un feeling agréable pour le cuir).
Savoir choisir sa grassouillette, la clef !
Tu vas avoir besoin d’une huile de première pression à froid pour commencer : peu importe les interprétations du fabricant ni – dans une certaine mesure – la localisation de celle-ci dans les rayons (alimentaires/cosmétiques), si elle est issue de ce mode d’extraction, on a l’assurance d’une huile qui est pure nature (la mention vierge garantit une non modification de la matière première).
Le conseil ci-dessus s’applique également si vous êtes à la recherche d’une huile pour le visage/corps.
Si rien n’est mentionné, et que la liste d’ingrédients ne cite que l’huile, cela ne veut pas dire qu’il s’agit d’une grassouillette roulée sous les aisselles de Vladimir, juste qu’elle n’a peut-être pas le niveau d’exigence d’une bonne bio, sans additifs, et sûrement subi des altérations au moment de sa production.
Pour le choix parmi toutes les variétés : on se concentre sur la nature même de son cheveu, on l’observe, on lui parle en yougoslave.
Plus il est fin, mois il va tolérer des matières lourdes et riches (pas envie d’avoir le cuir crasseux comme le fond d’une poêle), on préfère alors ce qui a un toucher sec.
Plus il est épais – et surtout bouclé/frisé, plus il demandera qu’on se concentre sur ce qui gaine (pour éviter la perte intensive en eau), et ce qui pénètre vite fait bien fait pour des cheveux soyeux et en pleine forme (qui dansent la lambada-zumba-wala).
Minute branlette chimique (pour ceux qui veulent aller plus loin):
Les huiles contiennent des acides gras saturés et insaturés.
Les AG saturés sont essentiellement l’acide palmitique, laurique, et stéarique, et garantissent une pénétration profonde dans la fibre capillaire et une bonne nutrition. On en trouve dans l’huile de coco, de sapotte (anti-chute et traitante), des matières assez épaisses sous les doigts donc. Mais également dans les beurres végétaux comme le karité et celui de mangue entre autres.
Les seconds sont divisés en deux catégories :
les monoinsaturés (oméga 9, riches en acide oléique), ou fameux acides gras essentiels qui s’immiscent aussi sous les écailles du pwal de caboche (dans une certaine mesure) et se trouvent dans l’huile de noisette, macadamia, d’amande douce, olive, camélia, d’argan, d’avocat, notamment.
Et les polyinsaturés (qui regroupent les omégas 3 – acide alpha linolénique – et 6 – acide linoléique), comme le lin, chanvre, la cameline, carthame, pépin de raisin, bourrache, onagre, germe de blé , qui sont protecteurs et régénérants.
Si vous ne le voyez pas du premier coup d’oeil, tapez juste « profil lipidique » et le nom de l’HV dans gougeul, il vous aidera à démêler tout ça, ou encore baladez-vous sur Aromazone, les fiches produits décomposent les éléments des grassouillettes, y a plus qu’à reporter tout ça ici sur le blog pour savoir dans quelle catégorie se trouve votre huile 🙂
Il n’est pas nécessaire de se formaliser, surtout si on est à court de budget, et que seule l’huile d’olive est à votre portée (autant s’en mettre une lampée sur la touffe, que le plat de pâtes attende un peu), juste que ce genre de classification permet de mieux s’y retrouver et donc d’être plus à même de cibler une défaillance capillaire en particulier.
On trouve aussi la jojoba pour permettre de rééquilibrer la balance du sébum, le brocolis pour réduire les frisottis, l’huile de neem, de nigelle (ne pas utiliser seule, elle est très active !) ou de chaulmoogra pour contrer les pellicules et l’effet parmesan à cause de dermites, le ricin (à diluer !) pour stimuler la pousse et fortifier, celle de kukui (au profil très complet) pour ceux qui souffrent de psoriasis, il y a une telle palette qu’on en deviendrait gaga !
Le bain d’huile en pratique
Je ne mets pas une dose folle, juste de quoi les imbiber sans qu’ils dégoulinent d’un liquide poisseux ; en partant 5 à 10 cm du crâne jusqu’aux pointes, le tout sur cheveux SECS : si vous les mouillez avant, vous saturez la fibre en eau et pas en éléments essentiels contenus dans l’huile, de quoi avoir des cheveux en carton, non hydratés/nourris et qui vont perdre des vitamines et acides aminés au passage. PAS BIEN.
Vous pouvez un peu ouvrir les écailles en mettant une serviette chaude sur la tête MAIS il faut savoir trouver une bonne balance, niveau chaleur, et, surtout, bien connaître ses pwals de tête : s’ils sont déjà très endommagés, indisciplinés, ils vont en baver, donc il vaut mieux passer son tour et les laisser gambader sur la caboche à température ambiante.
Chaque fois, je le fais en pré-shampoing, quand je rentre chez moi, que j’ai du temps pour le laisser poser.
En entrant sous la douche – après 20 minutes de pose minimum, j’utilise un shampoing doux de préférence (là, j’ai surtout utilisé montalbano de Lush, que je tolère), et je lave bien le tout en insistant légèrement sur les pointes. Il faut SENTIR qu’il y a encore un peu de matière huileuse mais pas de rendu gras – ça s’apprend à force d’en faire, on sait juger de la douceur de sa perruque, du niveau de nettoyage non excessif qui permet de garder les actifs.
J’utilise toujours de l’eau tiède pour tout enlever et finis avec un long jet d’eau froide, mais on peut aussi s’offrir un moment nature avec une eau de rinçage spécialement pour l’occasion – toujours pas tenté celle à l’hibiscus, mais je vais m’y mettre !
J’essaie, présentement, d’éviter un maximum la chaleur du sèche-cheveux, le lisseur, de n’y toucher que lorsque je dois me grouiller vite vite et quand même avoir une bouille présentable.
De temps en temps, quand ils sont secs en journée, je rajoute un peu d’huile végétale sur les pointes et basta.
Y a rien de sorcier dans le bain d’huile, juste de trouver celle qui nous plaît, autant au niveau olfactif que du résultat. On peut en mélanger plusieurs pour créer des synergies et coupler les bienfaits en une seule oil therapy. Et pour la fréquence, c’est comme tu le sens, juste qu’il vaut mieux s’appliquer à ne pas en abuser pour ne pas finir avec un pic gras droit planté sur le milieu du crâne.
Concernant les bienfaits, ils tournent autour du trio magique : brillance, douceur de poil de lapin, et cheveux avec plus de texture au fur et à mesure des bains. Ayé, t’as les yeux qui brillent, je vois.
Je tourne à celle de noisette, parce qu’elle est basique et que j’ai les cheveux « mixtes », mais si j’arrivais à mettre la main sur celle de camélia, je crois que ça me rendrait hystérique. JE ME REFUSE à payer un flacon en ligne, et Bruxelles ne se livre pas assez, m’empêchant de trouver mon précieux.
DU COUP, je suis embêtée, mais je vais bien finir par la trouver dans la vraie vie (hein !)(saloperie).
Tout ce toutim pour dire qu’avec l’oil therapy et mes shampoings au skikakai récurrents, j’ai toujours une perruque viable même si je n’ai pas été chez le coiffeur depuis des mois.
Comme quoi, les soins naturels, c’est comme la bouse de vache : ça fait pousser des fleurs.
(Haha très drôle)
(Je suis déjà loin, dans un trou, que je rebouche par-dessus moi)
Des bisous les Caribous !
Mona
Je ne suis pas une habituée des blogs beauté, mon dada à moi c’est la déco 🙂 Mais là tu m’as carrément faite rire (je te tutoie, je peux?) et j’ai pris mon pied à lire ton article (en entier, y compris le passage minute branlette chimique) Je file lire les autres. En te remerciant 🙂
hello ! belle humour !! je suis une grande adepte des bains d’huiles et la sensation dégoulinent d’huile, j’adore vraiment !! 😀
merci blandine 🙂
Go go go sus à la perruque en berne !
J’ai cherché la camélia et visiblement les magasins je sais pas pourquoi ils en ont pas. Du coup, vu que j’ai commandé le shishi et le henné, j’en ai glissé un flacon dans la panier. Maintenant le tout c’est d’être rigoureuse et pas une fois par an hem :p
D’ailleurs tu penses quoi des peignes type bois de santal avec l’huile ? Je sais que ça se fait mais je sais pas trop quoi en penser.
Pour la ricin, je savais pas qu’il fallait la diluer oO C’est pas marqué sur le flacon, même si je la mélange au shampoing, j’aurais pu l’utiliser pure sans savoir ><
Prochaine étape le shikakai et ta recette encadrée tel un trophée dans ma salle de bain xD
Ils n’en n’ont pas parce que c’est pas très stable et pas « commun » comme huile. C’est vraiment pénible :p
Pour le peigne, moi je l’utilise toujours au sortir de la douche, pas à un autre moment, ou alors quand ils sont secs et propres. Qu’est-ce que tu veux dire par « ça se fait » ? Que les gens se peignent ? :p
La ricin est très active, et tu auras du mal à l’utiliser, en plus, si elle n’est pas diluée. Tu ne risques pas de grosses réactions ceci étant dit quand c’est en usage capillaire.
Tu es rigolote, ton article est super 🙂
merci loredana 🙂
super intéressant cet article! Je fais régulièrement des bains d’huiles, sauf que je crois que je les fais mal/ou que je ne prends pas la bonne huile! Qu’est ce que tu conseillerais à des cheveux fins MAIS frisés qui en font qu’à leur tête? L’huile de Ricin ne leur plait pas, l’amande douce je ne la trouve pas assez nourrissante et jojoba j’ai pas beaucoup de résultats :/
en tout cas ton article m’a fait beaucoup rire et je pense essayer d’être un peu plus assidue sur les bains d’huile uhuh pour essayer de retrouver une touffe de pwals vivables et qui arrête de tomber aux 4 vents avec l’automne!
Bisous!
macadamia, pépin de raison, carthame, tu as le choix ! Tu devras juste ne pas trop les charger vu qu’ils sont fins 🙂
Si tu les as frisés, il est aussi possible que tu aies besoin que cela pénètre plus profond, pour les « discipliner » et donc donner cet aspect « cheveu nourri en profondeur ». Essaie la coco aussi peut-être ?
Pour la ricin, il vaut mieux la diluer 😉 Peut-être pour ça que ça ne passe pas.
ok je testerais ça 🙂 coco je le fais souvent mais je l’utilise pure je vais essayer de la mélanger a de l’amande douce du coup peut-être!
ricin quand j’en fais c’est catastrophique, il me faut 3 shampoings pour ne plus avoir cet effet « gras »
merci pour ta réponse en tout cas 🙂
bisous!
je couplerais plutôt la coco à quelque chose comme la jojoba, la noisette,ou pépin de raisin (de la lé-gère-té). Pour la ricin, c’est normal, la plupart des gens l’utilisent pure alors qu’elle se dilue, parce qu’elle est active et impossible à rincer car trop visqueuse. Au lieu de restructurer ça peut assécher, donc gaffe !
oh! merci de l’info je ne savais pas :O je vais tenter un cocktail coco/jojoba alors! ^^ merci pour tes réponses!
bisous!
de rien 🙂
Les bains d’huile c’est la vie!!
Après avoir eu la bonne idée de décolorer mes cheveux j’ai perdu plus de la moitié de ma longueur… les pointes se cassaient sans fin…
J’ai tout essayé en vain… jusqu’à la révélation.. mélange beurre de karité pur fondu/ huile de ricin (j’alterne parfois avec d’autres huiles) une fois par semaine… et miracle ils n’ont jamais été aussi beau et fort pour pousser !
super mélange 😀
Je n’ai jamais tenté le bain d’huile, par pure sainte flemme, et aussi parce que je savais pas comment faire: notamment ne pas mettre d’huile sur cheveux mouillés, merci!
Je suis, comme toi, en amour avec l’huile de camélia; moi je l’aime sur ma peau, et je la trouve chez Aromazone mais je recherche aussi une de vraiment bonne qualité et certifiée bio sans devoir me séparer d’un ou de deux bras!
Bises et belle soirée!
BAH NON, moi j’aimerais bien être en amour avec celle de camélia, mais j’ai jamais mis la main dessus -_-
Je ne connaissais même pas l’huile de sapote, et pourtant elle me correspond à fond ! Merci !
de rieeeen 🙂
Grosse grosse fan de l’oil therapy ici ! Chez moi ce qui me réussi bien c’est l’avocat et l’argan en petite quantité (c’est pas facile de voir quand ça a bien été rincé sous la douche… Donc parfois je mets une micro pois chiche de shampoing sur les longueurs pour être tranquille), de temps en temps mélangée à l’aloe vera quand j’en ai.
L’huile de leonor greyl me réussi bien aussi (anciennement huile de palme), et son odeur est divine, mais je crois qu’elle est composée d’huiles raffinées (impossible de mettre la main sur la compo, et j’ai un ancien flacon qui n’indique que « huiles naturelles » –‘). Bon quand ça marche on ne va pas se plaindre.
J’ai bien envie de tester la jojoba, je crois que c’est elle l’ingrédient clé de mon shampoing favori de JMO qui me fait les cheveux de poney magique.
des cheveux de poney magique, je suis pliée XD
De mon côté, c’est plutôt mélange de coco , avocat et une pointe d’huile de ricin. L’avocat permet de faire bien pénétrer les autres huiles et cheveux de soie garantis! Enfin, à mon niveau bien sûr, étant donné que je reviens de loin question cheveux. Alors de la soie un peu rêche d’accord, mais de la soie quand même…
on se contentera de la soie un peu rêche alors 😀 OU BIEN, faut couper les pointes 😀
J’aime beaucoup faire des masques à l’huile aussi, généralement je fais un mélange huile de ricin et huile de coco, que je laisse poser toute la nuit. Mais j’ai entendue que avec une couleur, ce n’est pas le meilleure idée, car ça fait « glisser la couleur », tu en sais plus que ça toi ?
ça dépend de quelle couleur il s’agit et du type de cheveux, je me suis pas renseignée plus que ça. Tout ce que je sais, c’est que le lait de coco ou encore l’argile, on s’en sert pour faire dégorger les pigments du henné, donc ça doit avoir le même rendu sur une coloration naturelle lambda vendue en magasin bio, parce que les pigments sont plus sur la partie externe de la fibre capillaire. Après, tout ce qui est plus chimique, ça se fixe sous les écailles, plus proche du cortex, du coup, pour faire dégorger, faut y aller.