J’ai une petite liste de choses qui ne craignent pas le rachat : parce que je les aime, que je crois en ces petits bonheurs sous forme de café à emporter (Emmi Caffé latté light machiatto mon amour), de smoothie à un euro, de déo infaillible qui te sauve ta journée.
Mais en matière de soin, j’ai toujours du mal à rester fidèle sur la durée.
Un peu comme l’amour honteux, le petit sentiment qui traîne comme un « je t’aime mais c’est mieux si on ne se voit plus pendant quelques mois ».
Comme un gosse nourrit exclusivement au chocolat voudra tremper sa main dans un pot de confiture, on aime le changement parce qu’on change avec le temps.
Je me suis donc rendue compte de mon tempérament volage, ma difficulté à rester sage, quand bien même j’aurais aimé, adoré, récuré le pot jusqu’au fond, je vais (quasi) naturellement voir ailleurs quand un produit a rendu son dernier souffle.
C’est systématique.
Pour que je sois dans le rachat indispensable, il faut qu’il y ait un vrai besoin, une envie irrépressible – et ça m’arrive rarement.
Mon brow shaper (Dieu) a vécu 8 mois sans faillir, je ne pouvais plus me maquiller sans, même les jours de no make-up je me trainais deux chenilles au-dessus des yeux pour me rassurer, me baladant avec un paravent à mirettes sur le visage comme un paon fier de son plumage.
Une fois arrivée au bout du tube, je suis tombée en dépression (fallait voir le raclage des parois au petit matin). J’ai alors considéré mon addiction avec un sourcil levé, en m’achevant avec un « FAUT QUE J’AILLE CHEZ BOBBI ».
I know, je suis faible.
Pareil pour le high impact de Clinique, seul mascara qui me comble depuis des plombes (sèche pas dans le tube, cils naturellement boostés, prix décent).
Ou l’eau d’Avène pour l’apaisement (et son côté multi-usage).
Same pour l’eau micellaire au bleuet de Klorane et la mousse nettoyante Nominoë.
Et le must de tous, l’ultrasimple de Lush, un baume de dingue à petit prix qui me convient été comme hiver.
Je suppose que je suis trop curieuse pour n’être fidèle qu’à une marque, un type de produit, tout au long de ma vie (boring), le côté « ma grand-mère a utilisé le pot bleu de nivea pendant 50 ans » est de loin mon pire cauchemar.
Comme si pendant un demi-siècle, rien n’avait évolué, que tu n’avais eu aucune envie, aucun impératif en matière de soin.
Finalement, c’est peut-être ça qui m’attire tant : la nouveauté (le déballage du produit), découvrir une nouvelle philosophie cosmétique (comme chez Hauschka), un aspect du bien-être pas encore envisagé (et si je m’achetais une brosse pour stimuler mes cuissailles ?), et une réponse à un problème posé au temps T.
Je me sens comme une folle qui veut expérimenter toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, mais a quelques indémodables qui l’accompagnent quoiqu’il arrive.
Un peu schyzo du pinceau, mais rien de grave.
Du coup, quand on me pose la question : « pourquoi pas rachat ? », je préfère simplement répondre « parce que j’ai plus BESOIN de ça ».
Ce n’est pas tant de l’insatisfaction ces changements « intempestifs », juste un changement d’horizon.
Comme on part au sud quand il fait froid au nord, on migre selon les saisons comme les oiseaux le font.
L’argument laisse parfois l’interlocuteur bouche bée, c’est vrai quoi, pourquoi tu adores un produit et n’en achètes pas un stock ? Parce qu’on ne vit plus à l’époque des mammouths et autres bachi-bouzouks de trois mètres d’envergure, qu’on a le choix, et que la diversité nous a rendu rêveurs.
Je joue donc à l’hirondelle qui se taille pour voir si il y a encore mieux ailleurs et ça me grise. 1
Tellement.
Comme je comprend ça ! J’ai la même chose en général, quand j’arrive à la fin d’un produit , faut que je regarde ailleurs si un produit similaire me tente et que je pourrais tester ( sauf ma lotion hydratante de Unt qui est trop extraordinaire et m’assure mon quota d’hydratation bijournalier).