Ah, le rêve de la crinière de donzelle qui s’y croit, balayer l’air avec ses cheveux d’un revers de menton, murmurer « parce que je le vaux bien ».
Dans la vraie vie, on se prend une mèche dans la bouche, on s’emmêle les cheveux, rien de bien sexy tu vois, on ressemble à un sapin de fin d’année avec des guirlandes trop funky pour le papa nowel.
Ce qui me préoccupait depuis un certain moment, ce n’était pas mon manque de classe avec mon déhanché du cou, mais ma perte de cheveux un peu conséquente et la gratouille du crâne.
J’ai fait pas mal de trucs ces derniers temps pour essayer de ne pas martyriser mon capillaire : rinçage à l’eau froide, après-shampooing bio au miel et à l’amande douce, bain d’huile de monoï sur les longueurs, prise d’un complément alimentaire pour stopper la chute des cheveux.
Ce sont de petites choses, mais faites régulièrement ça change déjà pas mal le quotidien d’une touffe.
Puis je me suis mise à l’ortie (de manière nonchalante et directe).
J’étais tombée sur la poudre d’ortie en balayant le site d’aromazone de long en large, et comme un raccourci naturel, j’ai foncé dans un magasin bio de Bruxelles, et j’ai acheté 300 grammes d’ortie piquante comme si j’achetais des Corn Flakes, classique.
L’ortie, et ses variantes
Il faut savoir que l’ortie, c’est pas une famille à enfant unique : il y a pas mal de variétés.
Celles qu’ont rencontre le plus communément sont la grande ortie (Urtica Dioica) et la petite ortie ou ortie piquante (Urtica Urens).
La première se reconnaît par ses feuilles bien sombres et velues qui sont assez longues, alors que la deuxième a plutôt les feuilles ovales et petites.
Des bienfaits de l’ortie en général
Bon, au début, personne ne voulait en entendre parler, de l’ortiquette, parce qu’elle pique comme une traître, et que ça ravit pas les gens de se battre contre un végétal.
Pourtant, c’est une plante utilisée depuis très longtemps pour soigner toutes sortes de maux, et quand on sait que ce petit trésor peut se trouver dans le jardin, à portée de main (gantée), ça donne envie de s’y intéresser.
Les bienfaits généraux :
Très reminéralisante, apaisante, source de vitamines, efficace sur l’acné, l’eczema, contre la chute de cheveux et les pellicules, comme traitement de repousse, action diurétique, dépurative et également sur les règles (qu’elle régularise), effet apaisant sur les articulations douloureuses, stimulant digestif, renforce le système immunitaire (en prise interne).
Donc voilà, avec une plante qu’on pensait inutile, il y a de quoi se revigorer le corps de la tête aux pieds.
NB : la poudre d’ortie, ou les feuilles séchées d’ortie ne piquent pas, donc pas de panique !
Les deux reuchettes pour mes cheveux
Quand ma peau va plus ou moins bien, comme une personne qui a perdu de quoi s’amuser un peu, je me trouve un nouveau hochet : lutter contre la chute et les irritations.
- prendre 2-3 cuillers à soupe de poudre d’ortie piquante et la même quantité de poudre de shikakai/ ou juste de la poudre d’ortie (c’est juste que je trouve que les deux poudres se marient à merveille!)
- on mêle le tout à de l’eau dans un grand verre de 200ml (comme pour ma version de shikakai très dilué)
- sous la douche, je verse la mixture au fur et à mesure sur mes cheveux, tout en massant mon cuir entre chaque versement
- je laisse poser entre 3 et 5 minutes tout en continuant de masser
- je rince tous les résidus que je peux, j’enchaîne sur un ou deux shampooing doux sans agents agressifs, pour bien tout enlever (Si vous utilisez de l’après-shampooing en temps normal, vous pouvez également enchaîner là-dessus)
- puis je rince le tout et je finis par une douche de la touffe à l’eau froide
L’avantage de cette recette, c’est qu’elle peut faire profiter des bienfaits d’une autre poudre, et comme j’ai toujours été addict au shikakai, ça m’allait très bien.
C’est fastidieux de rincer ses cheveux, donc je déconseille ce masque aux personnes qui ont une chevelure péniblement longue et pas spécialement lisse.
Vous pouvez aussi mêler la poudre d’ortie à votre après-shampooing, ce sera d’autant plus facile pour ôter les résidus.
- On fait une infusion de feuilles/poudre d’ortie avec une à deux poignées pour environ 300ml d’eau qu’on laisse poser pendant 15 à 20 minutes avant de filtrer
- on utilise l’infusion comme eau de rinçage une fois qu’elle a tiédi ou refroidi
Plus pratique que la version avec la poudre, on ne risque pas d’avoir affaire à des particules qui nous volent joyeusement dans les yeux.
Et surtout, l’eau de rinçage ça permet de finir sur un vrai soin qui reste sur les cheveux, contrairement à l’eau calcaire qui peut abîmer la fibre capillaire tout en retirant, au final, tous les bienfaits du dernier soin qu’on avait appliqué dans ses cheveux (en admettant que vous utilisiez des produits avec de vrais actifs dedans, et pas les shampooings trop comiques de chez l’Oréal)
Cette deuxième recette, je pense qu’il s’agit plus d’un soin d’appoint, contrairement au masque qui agit vraiment directement sur le cuir chevelu, et de manière très efficace, donc très utile quand on a une crise et qu’il faut calmer les irritations fissa.
Ceci dit, rien ne vous empêche de vous faire des soirées ortie dans la casbah, en embarquant le mixeur et le bec à gaz dans la salle de bain pour faire votre super combo masque + eau de rinçage.
Sachez juste que ce sont des recettes instantanées, je n’y connais rien en dosages pour conserver tout ça, de toute façon, j’aime bien ce moment où je prépare ce qui fera du bien à mes cheveux.
Mais au cas où ça vous intéresse, regardez du côté du cosgard, c’est le conservateur le plus utilisé pour les formules aqueuses.
Conclusion
J’ai plus de recul sur le masque que sur l’eau de rinçage, mais clairement, je vois la différence quand je décide de faire ma tambouille ou pas.
L’effet est plutôt spectaculaire sur mon cuir chevelu, parce qu’il réduit la sensation d’irritation que j’ai sur mon crâne dans un premier temps (je crains qu’il s’agisse de psoriasis léger ou de dermite, mais qui ne « s’active » qu’en cas de stress, de chaleur, de changement soudain de conditions).
Je vois également directement la conséquence sur mes pellicules : elles sont ZI-GOU-YEAH (zigouillées quoi).
Les cheveux sont plus « consistants », doux, mais également plus légers (bonjour le paradoxe), ce qui m’a permis d’espacer les shampooings.
Par contre on gagne énormément en volume (et en boucles !!), donc même si c’est à priori plutôt un soin réservé aux cheveux qui ont besoin d’une petite cure détox, il se pourrait que les gens qui ont envie d’une touffe de compète puissent être intéressé par la chose qui pique.
Et concernant la perte, he bien, j’en perd sûrement moins que la moyenne des gens, alors qu’avant de commencer ces masques, c’était plutôt alarmant.
Il est clair que si vous vous engagez à faire ce genre de soin capillaire, il faut également que vous ayez une logique dans la routine qui le précède.
On ne cuit pas un steak sur une poêle retournée.
Aussi, bien qu’a priori l’ortie soit une plante bénéfique, si vous avez de sérieux problèmes sur le crâne, c’est d’abord le dermato qu’il est plutôt conseillé de tenter.
Au cas où.
Les petits liens utiles
Je vous conseille le bouquin « vertus et secrets de l’ortie » qui m’en a appris pas mal sur la bêbête (puis surtout, il y a plein de recettes, pour la maison, le jardin, prendre soin de soi à l’extérieur comme à l’intérieur, le top).
L’article de Pauline sur le rinçage au vinaigre qui en apprend pas mal sur le PH du cuir chevelu et pourquoi certaines personnes se plaignent de l’état pelliculaire de leurs cheveux alors qu’elles utilisent des shampooing pro-parmesan.
J’espère que ça vous a plu en tout cas,
J’ai bien envie de vous parler des eaux de rinçage moi maintenant !
Des Bisous Les Caribous !
L’ortie déjà séchée peut se trouver en herboristerie
et magasin bio / environ 3 euros les 300 grammes