ABOUT Gravity Mud / @glamglow |
Les marques qui sont dans la surenchère, présentent partout, avec un logo un peu trop glam/pas classe/ni carré ne me donnent pas envie de tester un gramme de leurs gammes.
La faute au manque de subtilité, de grâce, tout en ayant l’impression qu’on m’arnaque sur la marchandise, il y a un surplus de too-muchitude qui me donne envie de regarder ailleurs.
Quand Glamglow a débarqué en Europe, j’ai ressenti ce besoin urgent de fuir les revues qui bavaient sur leurs fameux pots magiques, qui soi-disant changeaient la vie et rendaient complètement gaga la planète entière – Madonna compris.
C’est lors d’un event, plus de deux ans après le buzz, qu’une représentante de la marque m’a posé un échantillon de leur Supermud sur le dos de la main, un masque purifiant censé réveiller/désincruster/et réduire l’oxydation. Elle bavait des feuillets de dossier de presse par la bouche pendant que ma patoune grattait de plus en plus fort sous le produit. J’ai fini avec une belle tache écarlate alors que la tige blonde continuait à chanter les louanges de son bidule révolutionnaire.
Dans toute l’effervescence du moment, j’ai eu l’impression qu’elle essayait de me présenter un cochon habillé en lingerie sexy, histoire de cacher la misère. Une femme hystérique dans le déni total du carnage épidermique qu’elle venait de me faire subir.
Quand le gravity mud est arrivé sur mes étagères, j’avais ce vague sentiment que mes autres soins allaient crier à l’injustice. Il apparaissait comme le vilain petit canard de la bande, la matière qui trônait dans le pot mauve n’évoquant rien de fiable ni naturel (blanc perle douteux à s’appliquer sur la trogne, la confiance règne Ginette).
Après un mini test sur la mimine et un tour sur Youtube (où un test sur deux occasionnait des plaques rouges monstrueuses) j’ai tenté le recouvrement facial total mais, sincèrement, si j’avais muté en orang-outang hilare après le traitement je n’aurais même pas été étonnée pour un sou.
Dedans il y a : de l’eau, du polyvinyl alcool (souvent utilisé dans les masques peel-off), de l’alcool dénaturé (l’idée c’est, au vu de ces deux ingrédients, que le reste soit un temps soit bien hydratant pour contre-balancer leur effet), du butylene glycol comme humectant (sinon l’eau se barre), de la glycérine (ha enfin !), un émollient, de l’hydrolat d’hamamelis (équilibrant cutané), de l’argile (reminéralisante). Ensuite, dans une ribambelle désorganisée : l’illite (pour la couleur en majorité), des extraits de guimauve (apaisante), d’argent colloidal (soulagement cutané, régénérant), des isoflavones de soja (possibles effets sur la pigmentation, le teint irrégulier et les rides), du sel d’acide hyaluronique (pour encore un peu d’hydratation), entre autres.
On notera aussi la présence de coumarin et bismuth oxychloride (qu’on retrouve dans certaines marques de produits de makeup minéraux) qui sont des allergènes potentiels.
Water, Polyvinyl Alcohol, Alcohol Denat., Butylene Glycol, Glycerin, Ethylhexyl Hydroxystearate, Hamamelis Virginiana (Witch Hazel) Water, Montmorillonite, Pentylene Glycol, Illite, Polysorbate 20, Canadian Colloidal Clay, Caprylyl Glycol, Althaea Officinalis Leaf Extract, Tapioca Starch, Chondrus Crispus (Carrageenan), Colloidal Platinum, Dipotassium Glycyrrhizate, Alcohol, Ascophyllum Nodosum Powder, Polysorbate 80, Polymethylsilsesquioxane, Hydroxypropyl Methylcellulose, Citric Acid, Lecithin, Pullulan, Porphyridium Cruentum Extract, Soy Isoflavones, Sodium Hyaluronate, Xanthan Gum, Fragrance, Coumarin, Disodium EDTA, Phenoxyethanol, Sorbic Acid, Potassium Sorbate, Bismuth Oxychloride.
Il s’agit, de très loin, du masque à la pire formulation jamais testé sur le blog (on lui donnerait presque une gommette).
D’abord parce que la base est relativement classique et sans intérêt, ensuite parce que les peaux sensibles crieront « au secours » à son toucher, et qu’enfin, ses ingrédients ne valent pas du tout 50 balles.
Si je continue à l’utiliser, c’est parce qu’étonnamment, c’est un peel-off hydratant (aucune plaque sèche, et l’effet frais à l’application est plus qu’agréable), de couleur argent (histoire d’avoir encore un relent de Nowel sur la bouille) et qui s’enlève très facilement par-dessus le marché.
Sauf que le gravity mud n’est pas énormément raffermissant, comme il le clame; la couenne a sûrement l’air plus fraîche et reposée comme une marguerite des prés, mais rien de franchement notable – il se pourrait d’ailleurs bien que l’effet flash soit du à la claque d’alcool dans la formule, plus qu’aux isoflavones de soja.
Comme, selon moi, les soins sont une affaire personnelle, je ne te retiens pas si tu as un besoin irrésistible de te tartiner d’une pâte qui ressemble au papier alu de ta cuisine, je comprendrai l’amusement (je vais sûrement finir le pot d’ailleurs, rien que pour cette raison).
Mais si tu pensais qu’il y avait un peu de magie et de révolution cutanée dedans, non non, on est dans le bon vieux masque conventionnel qui coûte trop cher pour les sensations qu’il procure – une fois passé l’émerveillement de se voir avec une bouille de robot, il ne reste plus grand chose à expérimenter. Pas d’odeur croquante ou craquante, pas de réconfort spécial, juste la satisfaction de pouvoir enlever le tout en une fois, sans rinçage.
Dans le genre funky, celui de Nominoë vaut largement plus le coup – avec son effet perlé couleur licorne arc-en-ciel – et au moins, les ingrédients sont à la hauteur de l’excellent résultat. Il t’apporte sur un plateau une peau repulpée comme une framboise obèse et dodue et un moment zen pendant la pose.
De loin ça me parle plus qu’un aplat métallique, c’est censé être doudou un bidule cosmétique !
Des bisous les Caribous !
Gravity Mud Glamglow, reçu, 50 euros