Ou le « tu choisis un produit ou je te zigouille à la lime à ongles ». Merci bien. J’apprécie le geste, kimmy.
Je ne suis pas du tout fan des tags, je les regarde passer comme les trains en pleine zone rurale, parfois ça fait du bruit, parfois ça fait mal (surtout quand on touche aux youtubeuses, celles qu’on aime qu’on aime pas, MHAN DIEU, t’as pas le droit de donner ton avis, sale fille), mais la plupart du temps on est dans l’insignifiant.
Je suis devenue blogueuse parce que j’ai une curiosité naturelle à assouvir, et m’imposer un choix strict et définitif, c’est comme me demander de marcher sur un champ de limace, je ne vois pas l’intérêt ni le plaisir là-dedans.
Ce qui m’entoure est le départ d’un vice : je peux me retrouver à chercher une information sur la reproduction des huîtres parce que le journaliste de TF1 aura su m’intriguer, puis essayer de comprendre pourquoi des enfants naissent avec des pieds liés en queue de sirène – histoire vraie. Mais quand il s’agit de cosmétiques, on atteint des sommets, avec un pic nocturne de 25 onglets ouverts sur le Macbook Air (on ne voit même plus les intitulés), un carnet gribouillé sur le côté du siège, le filofax de l’autre, le gsm pour encore plus affiner ma quête de culture du soin.
Je suis incapable de m’imposer une structure quand il s’agit de faire un choix. Parce que je passe forcément par un nivellement des produits, que chaque texture a une spécificité, que chaque domaine a ses pour et ses contre, qu’on ne peut pas comparer une eau micellaire et un lait nettoyant, même s’ils complètent un même but.
La beauté est un bouquet, où chaque fleur a ses pétales, et chaque pétale, ses étagères. Sur lesquelles j’ai mes produits qui s’exposent comme des trophées. Parfois je trouve que j’exagère, mais je ne conçois pas qu’on puisse vraiment contenter son moi-profond, celui qui a besoin de réconfort, avec une bête crème ou un bête gel douche.
Toutes ces choses que certains hommes trouvent superficielles (quand les jantes de leur bagnole le sont moins) sont autant de petits bouts de thérapie. Et on a rarement ce que l’on veut quand on ne joue qu’une partie d’un jeu.
Je vais quand même répondre au Tag, pour me tester. Mais il faut imaginer la scène comme une séance de torture, et rien d’autre.
Dans le style James Bond et le supplice du bac d’eau glacée.
THE BEAUTY TAG
Quel produit t’a le plus bluffée?
Je me base sur la réaction des gens pour avoir un vrai effet coup de bluff, et j’avoue qu’à ce niveau-là, il y en a un qui a systématiquement déclenché des réflexions du genre « belle peau aujourd’hui », « t’as l’air reposé, d’habitude t’as une peau de canard, t’as mangé du choucoulat ou quoi ? ».
– Nope. J’ai juste utilisé le cool peel LACM1 d’Environ.
Un mini pot de 25ml qui m’a duré des plombes, mais qui avait l’avantage d’un effet fer à repasser sans l’agressivité d’un peeling. Beaucoup d’acide lactique dedans pour repulper et hydrater la peau, et un coup de flash immédiat en enlevant l’excédent. Un chouchou international que je rachèterai fin de ce mois pour donner un coup dans les roubignoles de Septembre et lui faire manger son boomerang boutonneux.
Je suis au taquet.
Celui qui t’a le plus déçue ?
Vu mon attitude de maniaque/curieuse dont j’ai parlé plus haut, je suis rarement déçue par un produit. Parce que j’arrive à bien les choisir (main d’or pour ça, bizarrement, quand le karma dit merde dans les autres domaines) et à me fier à la composition pour éviter de tomber dans la fosse du beauty stuff qui ne casse pas des briques.
Disons que si je devais n’en choisir un, ce serait la créaline de Bioderma, parce qu’elle m’a donné des plaques, je ne la trouvais pas DU TOUT adaptée à une peau sensible (quand la sébium passait très bien sur ma couenne, va savoir).
Par contre en makeup, grosse déception en testant le anti-blemish solutions de Clinique : il a une texture qui floute, donne un aspect de velours à la peau, rien que pour le rendu, j’aurais pu jeter tous mes autres fond de teint sans remords.
Mais après 4-5 jours, il me causait du tort, me donnait des boutons jusque sur le front et le bout du nez. Je l’ai réessayé un mois plus tard, rebiloute pour la course au buboniaud. J’ai abandonné.
Si tu ne devais choisir qu’un seul soin visage?
Je t’emmerde.
Un all in one, comme l’ultrasimple, sans doute.
Mais ce serait vraiment parce que je suis en prison, que je n’ai droit qu’à un produit de 50 grammes et que je suis au bout de ma vie sociale. Parce que choisir un seul soin visage, c’est comme se dire que toute sa vie on aura une peau identique, qui ne bouge pas d’un jour à l’autre, qui ne sue pas ni ne sèche deux heures après. Que les hormones sont vraiment adorables, et que je ne m’expose jamais au soleil.
- si je vivais sous les Tropiques, il me faudrait une crème solaire, mais du coup craindre de ne jamais la démaquiller
- ou investir dans un niqab et des lunettes de soleil
- ou alors je mettrais au point un concept de recyclage de ma sueur pour réhydrater ma peau avec un appareil trans-dermal
Ou alors je peux intégrer un établissement psychiatrique parce que l’idée même du mono-soin-visage m’aura gentiment tricoté la cervelle.
Une protection solaire?
Ah tiens, du coup j’ai droit à une protection solaire en plus ? Tu ne sais pas ce que tu veux, Mireille.
Je prendrais sûrement la daily UV de Kiehl’s ou la cleanance SPF 50 d’Avène, meilleures des meilleures pour les peaux à problèmes qui craignent l’été. J’avoue que ce sont les deux seules que j’ai vraiment pu tester sur le visage, et étant donné mes problèmes de lucite estivale sur le reste du corps, j’essaie surtout de ne pas me dorer la cuisse en terrasse.
Si j’y suis obligée, je prévois une brume ou un lait 50 de chez La Roche-Posay dans la gamme Anthélios (les XL), parce que je n’ai jamais eu de soucis avec cette marque.
Un parfum?
Cette année, j’ai découvert les parfums comme on découvre un nouveau style d’habillement : « non mais, tu es sûr que ça m’ira ? C’est osé quand même ». J’ai beaucoup aimé des échantillons reçus par-ci par-là, comme les fumés (l’air de rien de Miller Harris par Jane Birkin), les trempés d’immortelle (blanche immortelle d’Atelier Cologne), les ambrés (Ambre extrême du Maître Parfumeur & Gantier) et les fleuris (comme le Cologne Néroli ou Ce Soir Ou Jamais d’Annick Goutal).
Et j’ai fini par en acheter un. Puis deux.
Celui qui me donne l’impression de vraiment être moi-même, et avec lequel j’ai le plus d’assurance parce qu’il en impose avec son odeur d’iris, c’est 1996 de Byredo. On m’aime bien quand je le porte, « tu sens bon, qu’est-ce que c’est ? ».
Et je ne dis rien, je n’évoque pas son nom que je garde secret, mais je sais que j’ai l’adhésion du plus grand nombre si je m’en parfume au matin. Un vrai feel good perfume, avec un je-ne-sais-quoi de mystérieux et lourd, pas du tout un frais/féminin/fleuri traditionnel. Love Love Love.
Un maquillage?
« C’est bien connu, si je sors, je ne choisis qu’une culotte pour m’habiller. La base quoi. Encore que des chaussettes aux pieds ce serait bien utile pour ne pas tomber malade. Puis des talons pour réhausser la silouhette. Puis bon faudrait cacher les seins parce que ce sont des imperfections pour certaines personnes. Essayer d’accentuer les hanches avec une belle couleur vive, et ne pas oublier les accessoires pour illuminer la tenue.
Prête.
Ah merde, on avait dit qu’un seul habit ? »
Ca dépend, ça dépasse : si je dois sortir, je choisirai le teint, mais si je reste chez moi, je ne choisis rien. Si je sais que je veux du nude, je mise sur les sourcils et un chouilla de blush, mais cette question est ridicule. Depuis quand les recettes n’ont qu’un seul ingrédient ?
Même l’oeuf sur le plat s’assaisonne.
Donc pour rentrer dans les lignes, je me réserverais sûrement le mascara High impact de Clinique, parce que je l’ai racheté plein de fois et qu’il donne cet effet ultra-séparé et naturel que je recherche sans faille.
Mais si on parle plus de découverte incontournable, il y a la poudre ambient lighting en diffused light de chez Hourglass. Je la trouve incroyable pour apporter de la luminosité au visage, elle réveille n’importe quel teint de pierre tombale, dure des plombes et tient la journée.
Elle coûte un pont mais elle vaut très largement son prix au vu de la qualité.
Un outil/accessoire/pinceau/etc. ? (question rajoutée par moi-même)
Je suis tout particulièrement attachée à ma Clarisonic, parce qu’elle est pionnière dans le monde des brosses nettoyantes, qu’elle est solide et incroyablement performante. Mais j’avoue que depuis que j’ai découvert la Foreo Luna, mon coeur balance.
D’un côté on a la mamie sonique qui a roulé sa bosse et de l’autre, la nouvelle génération, celle qui ne se jette pas, promet du tout en un (du nettoyage à la routine de soin), n’a pas besoin d’embouts de rechange ni de se charger souvent (une fois tous les 300 usages) et surtout, s’adapte bien mieux à tous les types de peaux.
A choisir, je prendrais sûrement la Foreo, pour son côté « écolo ». Ou mon pinceau 217 de chez Mac (grand écart, hopla).
Une astuce beauté à partager ?
De ne jamais se comparer aux autres.
De s’inspirer mais ne pas copier, de suivre les astuces et de les adapter à son passé, son présent et son futur. Que ce qui convient à l’une ne conviendra pas forcément à l’autre, et qu’il faut voir au-delà des catégories cosmétiques pour se faire plaisir.
Je trouve que le domaine de la beauté est celui qui permet, plus qu’un autre, de se trouver une vraie identité. Qu’en regardant dans la trousse de maquillage d’une femme, on touche à ce qui lui donne confiance en elle.
Si elle a un rouge-à-lèvres fuschia, elle passe pour une fille moderne, sûre d’elle. Celle qui aura des couleurs plus pâles, pour une femme réservée, bien sur elle. Rien qu’en se maquillant on se stéréotype, on peut passer au dessus des barrières des genres, on peut transformer quelqu’un de timide en bombe atomique.
C’est un véritable POUVOIR qui donne confiance et assurance en deux coups de pinceaux.
La vraie astuce, c’est de se donner la peine d’être soi-même avec les artifices que l’on veut.
Tant que ça nous rend heureux 😉
Des bisous les Caribous !
Tagguée par Kimmy