TOME 1 : la découverte de la cup menstruelle
Il y a un phénomène qui se produit quand tu introduis un nouveau sujet de conversation, une nouvelle idée, un nouveau point de vue : d’abord le rejet, puis la curiosité, et enfin l’acceptation (plus ou moins obligée). Ca peut prendre des mois pour passer d’une étape à une autre, un peu comme lors d’une épreuve de deuil.
Mais certaines personnes, comme moi, sont enjouées par principe (quitte à se couper le bras avec une nouvelle tronçonneuse, « TROP BIEN TON SUPER CADEAU »), tout ce qui est « innovant » me surprend.
Pour ça que j’aime autant l’univers de la technologie et que je joue à la geekette, que des phénomènes de mutation génétique me transcendent, des bouquins où l’on crée un monde à ce qu’il se passe dans l’univers cosmétique, j’aime – j’adore – l’évolution.
J’ai donc eu le temps d’épuiser le topic de la coupe menstruelle en 8 mois de temps, sans jamais craindre une seule fois de me retrouver avec un flot rouge qui coule entre les jambes.
Au cas où, j’avais cette répartie toute prête : « oh, c’est rien, Hubert redécore mon vagin ». Ou « j’ai installé une presse à raisin dans ma chatoune ».
A chaque fois que le sujet entrait dans une conversation, j’avais l’impression que mes interlocutrices se demandaient COMMENT on leur avait caché une telle innovation foufounale (rappelons que la cup existe depuis l’époque du tampon, wiwi), si ça faisait mal et qu’on risquait de hurler à la mort dans les WC publics pour l’enlever; j’évoquais la liberté qu’offrait l’objet, la capacité potentielle de 12h, mon argument faisait mouche.
Elles avaient ENVIE d’en acheter une.
Ce qui peut paraître surréaliste, vu qu’a priori, personne ne compare ses marques de serviettes hygiéniques ou de tampons en cherchant « qui a créé la meilleure solution pour se sentir free de l’entre-jambe pendant les menstrues », à part lorsqu’on parle de coupe menstruelle, on ne cause pas de ce qu’il se passe en bas de la rue.
Comme si c’était là que le plus haut taux de vandalisme sévissait. On en revient encore au manque de dignité pendant cette période, tu sais.
La Cupdate
Je pense qu’il s’agit du changement le plus significatif dans mon hygiène de vie depuis des années. Quand j’imagine que d’autres femmes souffrent, moi je gambade comme un éléphant shooté aux endorphines, je plane.
J’ai très vite pris le coup de main, même les toilettes publiques ne m’ont pas fait peur, je le dis et je le répète, la cup est une merveille pour se sentir bien quand on a l’impression d’être une bombe (hormonale).
Je me suis rendue compte, à l’usage pur et simple, que certains petits trucs me facilitaient la vie :
- à force de la porter durant les cycles, on reconnaît le moment de trop plein : tu sens littéralement des bulles, comme des mini vibrations, parce que la cup se vide de tout son air, il est temps de la changer
- le long port : j’étais une psychopatate du changement avec les tampons, j’ai donc du mettre au moins trois cycles à m’étalonner sur la cup, qu’on peut se permettre de laisser plus longtemps en place (quitte à l’oublier)
- les règles s’amenuisent : même sous pilule, j’ai vu un fort changement à ce niveau-là, pas compris le pourquoi du comment, mais je prends
On perd aussi l’habitude de se coller un protège-slip « au cas-où » : on la connaît toutes la ritournelle du « je vais me mettre une barque blanche dans le fond de la culotte parachute, on ne sait jamais que je sois de sortie plus longtemps que prévu ».
L’idée c’est qu’à force de vous familiariser avec la coupe, vous oublierez ce que j’appelle « les protections secondaires ».
ENORMEMENT de filles achètent deux sortes de protections, la seconde faisant souvent office de filet de secours, alors qu’en se connaissant mieux, on finit par avoir le bon réflexe d’aller aux toilettes à temps, et donc de dépenser moins par la même occasion.
Pour mes premières sorties de plusieurs heures en plein jour (zombie inside), je dégainais une barquette blanche ultra-fine, m’imaginant la cup qui exécutait un salto arrière dans mon vagin, hopla tout le contenu qui sort au vu du grand public. LA HONTE.
Je prenais les devants.
(Je te conseille les Natra Care si tu veux suivre le même ordre d’idée, autant miser sur des marques qui ne blanchissent pas les protège-slibard )
Mais par la suite, tu abandonnes vite cette fâcheuse manie, qui, d’une manière ou d’une autre, te relie à ton passé de tampon + serviette. Une fois que tu passes l’étape de la cup et que tu sais gérer l’engin, normalement tu n’as plus besoin d’un coussin de secours.
Au fur et à mesure, tu t’habitues aux 3 sensations essentielles :
A – elle est mal mise d’où les fuites, faut que je retourne aux toilettes
B – elle est remplie (machin qui « vibre », bulle tout seul dans sa salle de bain vaginale)
C – elle est trop basse, faut la remonter un peu pour qu’elle redevienne confortable
Tout vient instinctivement, un peu comme lorsqu’on se déplace et qu’on évite de bousculer les passants, ou qu’on tend la main sans réfléchir pour récupérer sa monnaie chez le boulanger. Ce sont des choses qui ne demandent pas réflexion, ni de se braquer, YOU CAN DO IT.
J’ai évidemment constaté que NON, elle n’influait pas sur ma relative bonne humeur pendant la période de règle (celle qui implique l’empiffrement programmé et les réflexions lancées au peuple sans réfléchir, du style « MONA DOESN’T SHARE FOOD »).
Par contre, vu que tu te sens comme un oiseau sans limites, les crampes sont moins fortes – je suis passée de 3 jours en mode « raaaah tuez-moi » à un jour de « bon ça me trucide un peu les entrailles, mais c’est vivable ».
Un vrai exploit pour une fille qui vivait la plupart de ses règles comme un vrai calvaire international, le ruisseau rouge mis à part, j’étais plus invalidée par les douleurs que par les changements fréquents aux WC.
Ici je me sens moins virer baleine qui geint, le confort de vie – et de port – augmente considérablement la confiance en soi et donc relaxe le corps de manière indirecte.
Tout est question de psychologie, Babette.
Les alternatives à la cup
A vous lire, j’ai cru comprendre que la plupart voyaient leur anatomie féminine comme un château fort à ne surtout pas titiller, du coup je vous ai trouvé d’autres options écolo qui pourraient vous inspirer.
On trouve dans le commerce des éponges menstruelles, toutes simples, qui permettent de recueillir le flux; elles ont l’avantage d’être complètement malléables, donc une solution plus « douce » pour celles qui n’ont pas été convaincues par la cup.
Il y a la solution du réutilisable avec les serviettes lavables (dans le même style que les cotons lavables), mais je trouve qu’on perd un peu du côté « on rince », s’est oublié qui plait tant à mon esprit nomade. Se balader avec sa serviette usagée dans le sac en pleine ville, c’est le meilleur moyen de la sortir par erreur au moment de brandir son portefeuille pour payer. Bonjour.
Comme mentionné plus haut, si vous n’êtes pas prêtes à passer à la cup, ayez au moins la présence d’esprit d’utiliser des protections féminines qui ne sont pas blanchies au chlore et pleines de particules douteuses. La marque Natra Care est la plus vendue dans son domaine, mais rien qu’en magasin bio, il y a le choix, donc de quoi trouver votre bonheur.
Vu qu’ils avaient flairé le bon filon, ils ont aussi développé une soft cup, a priori plus souple qu’une coupe de base et qui peut être utilisée pendant tout un cycle puis jetée. Mais je me dis que si tu peux mettre ça, tu peux forcément choisir la cupette à la place.
On trouve aussi une nouvelle sorte de design par ici, la FemmeCycle : le genre d’engin pour celles qui font la roue au lieu de marcher à la verticale. Pas de risque de fuite, c’est du splitproof.
Ou encore la cup pliable, la quechua foufounale qu’on plie et déplie à loisir.
Après plusieurs mois, ma Meluna me convient toujours aussi parfaitement. J’avais cru à un moment qu’elle serait trop souple et qu’il m’en faudrait une plus rigide, mais finalement non. Au fil des cycles, elle est devenue un peu ovale, phénomène normal, ton vagin n’est pas rond, y a des muscles dans cette zone-là.
En résumé, je dirais que si vous avez déjà essayé et que ça n’a pas été, mordez un peu sur votre chique que diable, parce que rien que pour l’aspect du CONFORT (je l’ai quelques fois oubliée tellement on ne la sent pas), c’est le jour et la nuit.
Rappelez-vous les premières fois avec un tampon, ce n’était pas non plus de la tarte. Faut juste se mettre en mode « apprentissage », et y a pas de raison que ça capote.
Ne négligez pas non plus l’aspect « rigidité » de la cup : certaines marques vendent une taille A et B, mais au-delà de la grandeur, la souplesse de l’objet est tout aussi importante. Une cup trop « dure » vous donnera l’impression d’appuyer sur votre vessie, quand une trop soft ne se dépliera pas bien et sera compressée par les parois pour finalement ne pas faire son job.
Je vous conseille le site d’easycup, parce qu’il m’avait aidée et qu’ils ne se sont pas trompés en me pointant la Meluna Classic lors du test.
JE SAIS que d’autres marques proposent de jolis coloris et tout, mais prenez en compte vos attributs féminins plutôt que votre envie de silicone à paillettes : on n’achète pas une villa pour un gosse de 3 ans, il ira très bien dans une cabane.
De mon point de vue, Meluna est une excellente marque et propose des coupes à un prix plus raisonnable que les autres disponibles sur le marché, du coup j’aurais tendance à te diriger vers eux pour une première expérience de cup.
Mais c’est toi qui vois, YOUR VAGINA, YOUR DECISION, tant que tu passes le cap de la cup, je suis contente.
Des bisous les Caribous !
Tome 1, ma découverte de la cup
CHOISIR SA CUP
Trouver sa cup à Bruxelles : je l’avais achetée sur SEBIO
Mais j’en ai vu chez Desmecht aussi, rue de l’Ecuyer
De manière générale, ciblez uniquement les magasins bios