Ma semaine sans crème, signe de folie extrême ?
Tu le vois le titre choquant ? La tête dans le parachute, tu fonces tout droit sur la pièce montée, champagne et gros cigares à volonté.
Aujourd’hui, j’ai encore lu un article qui porte à confusion, tu te prends porte et fenêtre et risque une chute sans précédent.
Le concept : passer un mois sans soin
Je vais vous épargner un torticolis visuel et vous traduire la popote (parce que oui tout le monde ne parle pas le rosbif)(tu devrais t’y mettre quand même, une série en VO est bien plus jouissive).
En intro, Mary Berry te nargue, 79 ans au compteur et une peau parfaite pour son âge (ridée mais lumineuse), elle révèle que son secret de beauté est qu’elle n’a aucun rituel cosmétique (et sûrement un dentier).
Kathryn, la jeune cobaye de l’histoire, est intriguée par cette no-cream routine, chose qui ne la concernait pas jusqu’à présent vu qu’elle dépensait encore de grosses sommes tous les 4 mois pour hydrater sa peau comme il faut.
Dans son panier :
- la kiehl’s ultra facial oil-free lotion (jour) pour combattre une zone T un peu tropbrillante
- elemis pro-collagen marine cream (jour) réputée anti-âge
- contour des yeux No7 Youthful eye serum
- crème de 8 heures Elizabeth Arden (nuit) pour apaiser la sécheresse de sa peau
- nettoyant cleanse & polish de Liz Earle qu’elle utilisera matin et soir sans rien utiliser après
Au final, si elle entame cette petite expérience, c’est surtout parce qu’elle se demande si tout ce qu’elle se met sur le visage ne ferait de sa peau une toile à la dérive. Après tout, ce qu’elle s’étale chaque soir sur l’épiderme est loin d’être naturel.
Après un rapide examen, la situation de départ est plutôt banale : pas spécialement de rides, hydratation assez basse, des pores et des rougeurs assez conséquents, et des dommages dus aux UV.
Constat au fur et à mesure du test
La première semaine, elle ressentait de l’inconfort et des zones de sécheresse sont apparues.
La deuxième semaine, son fond de teint tenait mieux et sa peau était mate et ce pendant plus longtemps que la normale. Elle essayait autant que possible d’éviter l’eau au nettoyage, le moindre splash pouvait lui donner des tiraillements.
L’inconfort s’est accompagné d’un petit bataillon de boutons sur son menton.
La troisième semaine, elle commence à observer que son maquillage s’accroche à toutes les petites peaux sèches de ses joues et de son nez. Son visage paraît plus lumineux et l’inconfort commençait à se faire oublier.
Les résultats
Après analyse et comparaison aux résultats de départ : les dommages dus au soleil sont visibles (exposition pendant la première semaine), sa peau a perdu 10% de son hydratation, les rides autour de ses yeux sont plus importantes, les rougeurs ont fortement été réduites et ses pores sont dix fois moins visibles.
L’expert finit en disant que « les crèmes sont souvent là pour remplir les rides, les rendant ainsi moins présentes, sans pour autant prévenir leur apparition. Quant aux pores, leur apparence certaine peut être due à leur engorgement à cause de crèmes’.
Maintenant Kathryn ne portera plus qu’un bon SPF (puisqu’il nourrit aussi la peau) et un contour des yeux pour garder un regard moins ridé.
Ce que tout ça m’évoque
Comme pour la plupart des tests qui sont entrepris par dessus la manche, celui-ci me donne envie de danser la lambada avec un lama ivre.
Jamais n’est mentionné son type de peau, ni si ses habitudes de démaquillage sont régulières ou encore si elle a pris en compte que les rougeurs de sa peau pouvaient être le résultat d’une routine inadaptée (nettoyant au muslin cloth qui pourrait favoriser une irritation + hydratant oil free, et crème ultra riche le soir, tous les deux suggérant une peau à la fois tropnourrie et pas assez hydratée).
A chaque fois, je trouve que plein de variables ne sont pas prises en compte, qui nous dit qu’elle n’avait pas une peau normale au départ qu’elle agressait comme on récure les jantes d’une bagnole ?
« Les femmes qui arrivent à vivre sans rien se mettre ou à peine une touche de crème Nivea de temps en temps ont quand même une sacrée chance et souvent un type de peau qui le permet (puis si ça leur convient, why not). Quand j’étais ado et que je ne mettais rien, ne me lavais le visage que le soir, ma peau était une catastrophe, et le soin a grandement amélioré son aspect (team porkisebouche).
De là à dire qu’une peau sans soin peut bien voir mieux se porter qu’une peau à laquelle on en donne, je trouve ça aberrant. Il est évident que certaines donzelles pourront se passer d’un régiment de produits, mais c’est sans compter que dans une société normale, avec les UV, la pollution, et la sueur, l’épiderme accusera vite le coup et qu’à 70 ans, on aura plus l’air d’une fleur fanée que d’une rose fraîchement éclose.
Et là il s’agit de ton positionnement par rapport aux cosmétiques :
tu veux les rides ou une vieillesse bien conservée ?
Je pense que ce qui me dérange le plus dans cet article (et c’est le but de l’expérience j’imagine), c’est ce déni cosmétique, de parier sur une peau en bonne santé sans soins, qui ira forcément mieux sans tout ce que la chimie offre comme propriétés sensorielles et les formidables actifs que la nature produit.
J’ai une routine aléatoire, fait qui se vérifie d’autant plus à l’approche de l’été, quand les températures augmentent, je suis encore plus dans une optique « à la carte » et peux aisément sauter certains hydratants le soir et abuser de masques en journée.
Mais bon, l’éclat qu’apporte la vitamine C, le plaisir d’un nettoyage avec un cleansing balm, le gommage à l’avoine du dimanche, l’huile de noisette quand c’est la fête, le sérum midnight recovery concentrate pour apporter un boost éclair, le spray d’eau thermale en pleine chaleur, le contour des yeux sur mes paupières en pleurs, la protection UV en journée, les crèmes épaisses en hiver.
Autant de produits, mais tout ça m’apporte un bien être, une plénitude chaque soir et chaque matin, que je fasse faire le grand huit à mon visage ou que je me contente du petit shot d’énergie, j’ai besoin de ce rituel pour prendre soin de moi et pour me voir plus radieuse.
Du coup, oui j’avoue, je ne comprends pas qu’une démarche devienne – dans l’absolu – drastique au point de faire savon puis crème avec SPF en journée. C’est compter sans la saison d’hiver, les problèmes de peau qui changent chaque jour et les conditions génétiques (une peau sèche restera sèche quoiqu’il arrive, sans soin).
Donc oui, ça me titille.
Je ne sais pas ce que tout cela vous inspire mais tant mieux si cela vous a fait réfléchir.
Des bisous les Caribous !
Caribouland