J’ai énormément d’addictions, comme les séries, les bouquins, les mugs uniques (même quand ils sont vendus par lots, je n’en veux qu’un), ou encore les statuettes de caribou (ça c’est nouveau), quitte à finir dingo.
Mais le sucre, le vrai, celui qui croustille sur un beignet ou se fond dans un tiramisu me fera toujours rêver.
Tout comme les éclairs au moka fourrés au café (très durs à trouver !), la mousse de cappucino qui absorbe lentement le carré blanc, le bout de chocolat sur le coin de l’assiette, le speculoos à la saint-nicolas, la bûche à noël, les œufs pralinés pour Pâques, les couques, les croissants, les kinder chokobon, les chips, la mayonnaise, les glaces du mcdo, la frite de chez burger king, les sorbets citron, ou encore la gelée de groseille étalée par paquets sur du pain grillé.
A tout ça, j’ai du dire non pendant un mois.
Du moins j’ai essayé.
Le sucre et mon comportement général avant ma « cure »
Je vais vous ressortir le blabla de ce que bon nombre d’études ont écrites en condensé mais : le sucre rapide ingéré en grosse quantité est mauvais pour la santé, surtout s’il est raffiné. Il envoie une bonne dose de plaisir au cerveau tout en favorisant un pic d’insuline, suivi d’un down assez rude, autant pour le corps que pour l’esprit – on en veut encore, plus, tout le temps mais on se fatigue juste après en avoir ingéré.
Il n’y a qu’à voir quelqu’un qui ouvre une boîte de Mellow Cakes pour en prendre « juste un puis c’est tout » – mon oeil, oui, on va retrouver la même personne en coma d’extase d’ici une heure.
Et qui déprimera le lendemain en traînant sur facebook.
En janvier, j’avais commencé un challenge sans alcool, plus par désintox et défi que par vraie volonté de ne plus y toucher (ça fait quand même un bien fou un petit verre de vin rouge non ?), mais je continuais à manger des petits gâteaux et autres cochonneries qui regorgeaient de matières transformées.
Je pouvais débarquer en vitesse au supermarché en fin d’après-midi parce que j’avais vraiment besoin d’une pâtisserie bien moelleuse; plus elle était fourrée à la crème, plus j’étais aux anges. Mais sans pour autant tomber dans la gloutonnerie sans limite, juste en restant dans une habitude du petit cake et son café l’après-midi qui avait du mal à me lâcher.
Je ne mangeais pas tellement de légumes, juste ce qu’il faut. Beaucoup de pain par contre, de pâtes (complètes ou pas), j’avais oublié le pouvoir des légumineuses et des protéines au profit de douces bouchées sucrées qui me satisfaisaient grandement.
Aussi, j’étais complètement devenue accro au beurre de cacahuètes, à étirer sur une tartine avec un filet de miel. Sauf que je m’en enfilais parfois 4, chaque jour, non stop.
Au niveau des boissons, j’étais plutôt chanceuse, c’est d’ailleurs le seul post d’alimentation qui n’a pas bougé d’un iota : je consomme du thé et de l’eau, il m’arrive rarement de me ruer sur un soda – quand ça m’arrive, je le regrette toujours dans le 1/4 d’heure, avec un mal de tête qui vient hurler dans mes oreilles comme un claquement de cymbales.
Les fringales & les habitudes
Les premiers jours ont été les plus rudes, parce qu’on ne sait définitivement pas quoi faire de sa bouche quand arrive la fringale. Quand on a l’habitude de s’ouvrir un petit sachet de biscuits et que d’un coup, on en est privé, on ne répond plus de soi – en tout cas, sur moi, ça décuplait tellement le manque que j’avais envie d’arracher les cheveux des gens un à un, lentement.
J’ai surtout ressenti le vide du croissant frangipane et voulu le combler en recommençant à manger TOUS les matins des flocons d’avoine (cela m’avait quitté mi-décembre, no idea why). Mais le problème le plus urgent qui s’est présenté a été la dent avide ou cet appétit soudain entre deux festins.
Dans l’absolu, je fais partie de la génération des petits oiseaux, ceux qui mangent peu mais régulièrement, qui picorent par-ci par-là et dont le repas le plus important est souvent celui du midi.
Donc du réveil jusqu’à la mi-journée, j’ai toujours eu un battement de plus de 4h pendant lequel je DEVAIS me nourrir, presque par obligation.
J’ai d’abord tenté les fruits, la pomme surtout, parfois la poire. J’étais privée de banane depuis que j’avais découvert son pouvoir migraineux sur moi, du coup je me tournais de temps en temps vers l’avocat (sel poivre, filet de citron et hop), les tomates cerises (c’est sympa à prendre dans une boîte au boulot), ce genre de produits faciles à transporter et qui ne nécessitent pas ou peu de préparation – parce que la faim d’ogre n’attend pas.
J’ai commencé à boire plus d’eau qu’avant, passant de moins d’un litre (un petit moineau, je vous dis) à la dose journalière recommandée sans m’en apercevoir.
Et enfin, j’ai appris à un peu mieux cuisiner mes repas pour justement être plus intelligente en choisissant ce que je mettais dans mon assiette, et m’éviter un creux à peine 10 minutes après avoir quitté la table.
Mon tri, pour manger sans plonger
J’ai du commencer par attaquer le problème à la source, c’est-à-dire quand j’allais faire mes courses, et totalement repenser ma façon de consommer au quotidien.
De manière générale, j’ai directement évité les plats préparés – même les bio/vegan/végé, parce qu’ils ne sont pas tous des plus sains, la plupart contenant une dose telle de sucre et de sel qu’on atteignait vite la limite des AJR avec une seule barquette.
En gros « bouffe-moi, mais je serai ton seul repas de la journée ».
Le rayon légumes a pris de l’importance, par défaut – tu découvres qu’il existe des poireaux, des brocolis, des poivrons et des courgettes.
Mais également celui des épices, qui permettent d’ajouter une note différente et de corser les plats (oui, il n’y a pas que les notes salées dans la vie). Des dizaines d’oignons sont passés sous le couteau, j’avais le réflexe de préparer pour le lendemain au lieu du jour le jour, en cuisinant en plus grande quantité.
Sachant que j’achetais pour moins cher au kilo en misant sur des denrées brutes, j’ai également eu un budget moins crevé au niveau de l’alimentation.
Je me suis aussi vite rendue compte que la plupart des produits de supermarché sont littéralement assaisonnés au sucre pour l’appétence et encourager le consommateur à se resservir. Dans des aliments simples comme les haricots en boîte, les sauces tomates industrielles (même celles qui paraissent très nature), certains laits, fromages ou pains, on en trouvait.
Je parle bien du « DONT SUCRES ».
Les pâtes en contenaient également, mais j’acceptais un taux maximum de 5g/100gr, sachant qu’il est quasiment impossible d’en trouver sans et que je suis d’origine italienne avec des spaghetti qui coulent dans mes veines, donc constitutionnellement réfractaire au régime sans pasta.
J’ai retrouvé le plaisir de manger des légumineuses comme les lentilles (vertes ou corail), les pois, haricots blancs et rouges, le quinoa et toutes ces petits grains qui vont réellement remplir l’estomac sans le faire gonfler – contrairement aux repas bien riches en glucides et gras qui me donnent des crampes.
Et enfin, les oeufs sont devenus de bons vieux amis, à la coque, au plat, mais surtout mollets.
Ce qui a définitivement changé et ce qui reste
Sur tout ce court mois, j’ai eu, à tout casser, 5 à 6 rechutes – et oui, je suis très fière de moi !
Je suis donc passée de 100% à 16%, j’ai vraiment fait un effort pour m’en tenir à cette nouvelle « diète », plus saine et équilibrée.
Toutes les fois où j’ai craqué, je n’ai soit pas fini la gourmandise, soit considérablement réduit sa dose.
C’est très étrange, mais au fur et à mesure des jours, j’étais parfois en manque, mais si je craquais, je n’arrivais pas à autant apprécier l’écart. Comme si la vraie attraction se trouvait ailleurs que dans les cochonneries qui trompaient ma caboche et mes papilles. J’arrivais plus vite à l’écoeurement avec un simple bout de chocolat, alors que j’aurais sûrement pu m’enfiler la tablette en début de mois.
J’ai perdu 1kg (en dehors de celui qui varie pendant le mois) même si ce n’était pas spécialement le but de la démarche, je trouve ça pas mal du tout.
Au niveau de ce qui reste, c’est l’aspect réconfortant du petit à-côté, la petite sucrerie qui donne effectivement du plaisir. J’en suis donc encore un peu au stade où je ne bannis pas totalement le sucre transformé, parce qu’il a une connotation rassurante très attrayante. Mais qui ne me séduit plus autant ni de la même manière.
Je pense d’ailleurs être incapable d’engloutir un McFlurry M&M’s aujourd’hui.
Il faut savoir exactement quelles limites on se fixe dans ce genre de comportement alimentaire et pourquoi, sans pour autant être en déficit. Sachant que je n’ai jamais suivi de régime, mon but était surtout de mieux comprendre comment je me nourris, et j’ai vite intégré que mon plus gros problème était au niveau des en-cas, sachant que le reste de mes repas était déjà assez varié.
J’ai donc essayé le sans sucre ajouté, mais n’ai pas banni les autres forme comme le miel (peu, de temps en temps) ou encore le sirop d’agave. Ce dernier a l’avantage d’avoir un haut pouvoir sucrant mais un indice glycémique bas, donc pas d’insuline qui grimpe dans les hauteurs.
Un petit mot sur la glycation
Dans les informations qui circulent sur l’anti-âge, on parle souvent de stress oxydatif qui laisse apparaître les rides, la baisse d’hormones qui survient à partir de 25-30 ans, mais très peu souvent de la glycation.
Après plus de deux ans, je vais enfin aborder le sujet (non je ne le gardais pas au chaud, juste que je n’avais jamais pu le placer de manière pertinente dans un article – c’est pas comme si je peux l’évoquer entre une couenne et un caribou).
Quand on mange : il se passe une réaction entre protéine et taux de sucre dans le sang, qui va évoluer en quelques jours puis semaines vers un phénomène irréversible, la glycation.
Il y a moyen d’atténuer le phénomène en privilégiant des aliments plutôt crus, à la préparation lente, bouillis, qui ne sont pas des grillades/croûtes/gratins/au craquant qui ressemble à celui du rôti, comme sur un poulet par exemple.
Si vous ne faites pas attention, ce genre de plats peut encourager vos rides à s’installer plus vite (c’est ce qu’on appelle la caramélisation, quand, dans la cellule même, on fige le processus de renouvellement du collagène, elle perd donc progressivement son élasticité, d’autant plus vite si on abuse de mauvais sucre). Certaines maladies seraient d’ailleurs favorisées par la seule ingestion de nourriture trop cuite.
Je vous invite à lire cet article assez simple sur le sujet 😉
Pour finir, parce qu’avant tout je pense qu’il s’agit de l’aventure d’une vie plus que d’un article, réduire le sucre est un bénéfice santé avant tout et va rapidement vous permettre de COMPRENDRE comment vous consommez réellement la nourriture : en un mois, je n’ai jamais aussi BIEN mangé. Mais je ne me suis pas non plus fixé de barrière fixe.
La preuve, j’ai mangé une ou deux pâtisseries sur le mois, mais pas par manque, juste parce qu’elles clôturaient des journées éprouvantes et que j’avais envie de coucher mes dents sur un tapis moelleux.
Je ne crois d’ailleurs pas du tout en la restriction pour la restriction, on n’a jamais fait avancer un boeuf en le tirant de force, vaut mieux que chacun aille à son rythme et trouve l’équilibre qui convienne – et surtout s’adapte à son style de vie.
Bref, je suis désolée pour la longueur de l’article, je préférais tout aborder plutôt que de vous lancer un « j’ai viré les sucres ajoutés, c’était super simple, essaie au lieu de bouffer tes chips ! ».
De un, ça n’aurait eu aucun sens, et de deux, quand t’as un boulot, tu n’as pas toujours le temps de tout préparer. Pour ça que j’ai choisi de vous présenter mon challenge dans toute sa réalité, avec ce qu’il a représenté comme engagement de mon côté.
Quoiqu’il en soit, ce sera toujours à vous de choisir, chacun son palais, chacun son assiette 😉
Des bisous les Caribous !
Caribouland