J’ai beau avoir 27 ans (aaaah, l’âge mûr d’adolescent), je vois pertinemment bien dans le miroir que chaque matin est une bataille contre l’épiderme en accordéon. Je me dis qu’une fois que j’aurai atteint l’âge où on ne fait plus de conneries (hin hin), j’aurai inventé un lisseur de couenne. Le KOUENNE 3000. Juste comme ça, pour servir l’humanité.
J’ai déjà remarqué que le côté « je suis un peu fripée depuis le réveil », « j’ai un sale gueule pour mon déjeuner avec Jean-Mich le barbu », « j’ai trois mômes qui me collent aux basques, mais j’essaie de garder le navire à flots » est un vrai problème de société, qui coure jusque dans la bouche des hommes qui osent nous sortir un « bah dis donc, t’as l’air fatigué aujourd’hui ».
Il ne faut JAMAIS dire ce genre de phrase à une femme, ça la transforme en Hulkette de la Zigounette, elle émascule.
Il existe des soins naturels coup de flash pour contourner la catastrophe – et donc l’émasculation :
- le miel tartiné sur toute la façade, tu attends, puis tu rinces
- le rhassoul en couche épaisse pour désengorger et raviver le teint
- les compresses de lait froid (plus il est vieux, plus tu profites de l’acide lactique, exfoliant naturel et doudou hydratant)
- le splash d’eau froide (tentative désespérée de la donzelle)(ne marche que peu de fois)
Et le sommeil. Et ne pas fumer. Ne pas boire. Ne pas avoir de vie nocturne (ni d’addiction pour le vol de nuit des chauve-souris). Ne pas boire de café. Ni manger trop salé/sucré (pour éviter de gonfler). Avoir une activité sportive (le kayak, le saut en parachute, hoola hop). Et surtout éviter les zones de stress (ne pas travailler du coup, ne pas payer de factures, ne pas répondre au coup de fil irritant, habiter en Suède sur une plaine au grand air avec feu de bois à volonté).
Tu admettras que les magazines féminins font preuve d’un réalisme sans limite, mais le café j’en ai besoin pour rester opérationnelle quand je dois parler trois langues au boulot, gérer les contraintes (la seconde paie qui arrive tard), je n’ai pas le temps pour mon heure de hue dada sur un poney au manège du coin, j’aime bien profiter de la nuit, des boissons roses, vertes et bleues qui rendent heureuses.
Si les rédactrices des billets sur un mode de vie sain en 10 étapes suivaient leurs conseils à la lettre, on serait dans l’apocalypse du plaisir.
Mais, tout ce toutim mis à part, il FAUT aussi avoir, à part les basiques cités plus haut, des produits de dame Chimie sous la main quand on sent qu’on a atteint les limites de la bienséance épidermique. Faut se rendre à l’évidence, parfois le naturel ne suffit pas, tu sais.
Les vitaminés adorées
Le peeling Madara : pour sa haute concentration en acide lactique, le meilleur amis des AHA quand on a une peau sensible, ET DIEU SAIT qu’un lendemain de veille, un surplus de douceur est bienvenu. Il agit en 5 minutes chrono, est bio, et dure longtemps.
Le flash rinse de Ren Skincare : j’avais eu un gros coup de coeur pour ce gros malade de la texture mi-huileuse mi-pâte fondante, à appliquer sur visage sec puis à mouiller en massant pour activer le processus mange-pomortes. Le genre de produit qui se prête bien à un passage express sous la douche avec une petite dose de gourmandise.
Le mousseux par Malin & Goetz
Complet hasard que je sois tombée sur ce petit tube, mais alors, la découverte est belle.
Il se présente comme un masque détox à tout faire : on peut l’utiliser comme nettoyant à rincer, comme masque détox, comme masque leave-in dont on enlève l’excédent (et qui du coup hydrate les peaux les plus sèches) et soin pré-rasage.
Dedans on trouve : de l’eau, un agent qui mousse au contact de l’air, plusieurs ingrédients hydratants comme la glycérine – l’huile de soja – une algue (protège la peau) – du squalane – du sodium PCA, de l’arginine, donc pas mal de composants du Natural Moisturizing Factor , je me cite :
Aussi certains ingrédients naturels comme la jojoba, l’huile d’amande douce, du jus d’aloe vera et de la protéine de soie, du Tetrahexyldecyl Ascorbate (une forme stable de vitamine C), le tout baigné dans une masse synthétique de base.
Oui y a du silicone quelque part dedans, oui c’est la fêtes aux composants compliqués, mais l’ensemble est cohérent.
Aqua|Water|Eau, Methyl Perfluoroisobutyl Ether, Glycerin, Stearic Acid, Glycine Soja (Soybean) Oil, Methyl Perfluorobutyl Ether, Cocamidopropyl Betaine, Cetyl Alcohol, Chondrus Crispus (Carrageenan), Sodium Laureth Sulfate, Palmitic Acid, Phenoxyethanol, Butylene Glycol, Panthenol, Squalane, Sodium PCA, Dimethicone, Camellia Sinensis Leaf Extract, Caprylyl Glycol, 1, 2-Hexanediol, Polyhydroxystearic Acid, Sodium Hydroxide, Isononyl Isononanoate, Lecithin, Allantoin, Hydrolyzed Soy Protein, Xanthan Gum, Tocopheryl Acetate, Prunus Amygdalus Dulcis (Sweet Almond) Oil, PEG-90M, Arginine, Ethylhexyl Isononanoate, Perfluorohexane, Sodium Cocamidopropyl PG-Dimonium Chloride Phosphate, Potassium Hydroxide, o-Cymen-5-OL, Aloe Barbadensis Leaf Juice, Tetrahexyldecyl Ascorbate, Benzaldehyde, Tropolone.
Au moment de l’appliquer, deux pompes suffisent (si tu en mets moins, tu auras moins de folie) :
- on l’étale sur le visage à la va vite
- on se grouille parce que si on repasse sur les zones qui s’oxygènent on « tue les bulles »
- on attend que la texture devienne mousse et on accentue le côté champagne des crépitements avec une danse du criquet
- puis on choisit : soit on rince, soit on essuie
J’ai déjà essayé la méthode du leave-in, en enlevant ce qui restait avec un mouchoir mais la sensation n’est pas agréable vu comment la couche résiduelle est collante comme une légère huile de ricin mal diluée. Il vaudrait mieux s’armer d’un spray et s’offrir un mini coup de bombe d’eau thermale pour enlever encore un peu d’excédent.
Sinon ne vous cassez pas la tête, vous ôtez le tout doucement avec une muslin imbibée d’eau chaude.
Le nom de ce masque n’est pas adapté, vu que l’esprit detox a une connotation fortement purifiante dans ma tête (je me souviens encore de celui de Caudalie, plus jamais), il se positionne plus dans le registre des soins qui repulpent/donne un coup de boost sans scalper le minois.
Il a, sans explication tangible, une bonne action sur les filaments sébacés, les counards-de-mierda qui dépassent des pores sans jamais vraiment se barrer. Si je bulle avec Malin & Goetz au matin, on arrive à tenir une bonne journée sans se soucier de rien (de là à savoir pourquoi il a cet effet-là, aucune idée).
Et j’adore le principe de transformation de la matière pendant la pose, c’est mon enfance à la sauce C’est Pas Sorcier qui remonte.
De mon point de vue, ce sont les trois masques de ma salle de bain qui rentrent le plus dans la catégorie des soins express ET actifs.
Il est évident qu’on ne parle pas de passer d’un visage raplapla à un pneu gonflé à bloc en seulement 5 minutes chrono – la réalité connaît ses frontières (le LACM1 d’Environ qui est UNE BOMBE prend, comparativement, au moins 10 minutes pour se déployer – mais il est excellentissime).
On envisage ces masques comme des traitements ultra-rapides qui donnent à boire et à manger aux pores et permettent de créer une excellent base pour se maquiller, se zénifier et affronter les surdoués de la vie en société qui se baladent dans le métro.
Le tout dans une optique de ne pas rajouter du tracas sur du tracas, ou du fond de teint sur la misère.
Parce que fatigue est rude, mais la sale tête du réveil une guerre.
Des bisous les Caribous !
Detox mask de Malin+Goetz, acheté 46 euros chez Senteurs d’Ailleurs